Radio Canada réduira à 30 minutes certains bulletins d'information régionaux
OTTAWA - Radio-Canada a annoncé jeudi que ses bulletins d'information seraient réduits à 30 minutes dans certaines régions du Québec et du Canada.
Les téléjournaux de 18 h passeront ainsi à 30 minutes à Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay et Rimouski. La société d'État continuera toutefois de produire et de diffuser des bulletins de 60 minutes en semaine et de 30 minutes le week-end dans les marchés de Montréal, Québec, Ottawa-Gatineau et l'Acadie.
Radio-Canada précise également que les téléjournaux de 30 minutes en région "seront bonifiés par l'ajout d'émissions spéciales ponctuelles qui mettent en valeur les communautés, leur culture et leurs réalisations", et s'engage à produire tous les jours des contenus locaux "qui accompagneront les téléspectateurs pendant la journée".
Cette décision fait partie de la nouvelle stratégie "Un espace pour nous tous" dévoilée par Radio-Canada en juin dernier et dans laquelle le diffuseur public s'était engagé à être encore plus pertinent dans les communautés locales. Le diffuseur public souhaite pour ce faire mettre davantage l'accent sur les services mobiles et Web.
Par communiqué, le vice-président principal des Services français de Radio-Canada, Louis Lalande, a affirmé que "l'évolution des services régionaux que (Radio-Canada présente) tient compte des nouvelles habitudes de (ses) auditoires pour s'informer".
À compter de l'automne 2015, Radio-Canada prévoit donc étendre son offre de services multi-écrans dans toutes les régions par la mise en place de nouveaux sites régionaux adaptables sur tous les écrans et appareils mobiles. Ce travail a déjà commencé à Québec, à Trois-Rivières, à Saguenay, à Ottawa-Gatineau, dans l'Ouest et se poursuivra à travers le pays dans les prochains mois.
Du côté anglophone, CBC fera passer à 30 minutes son bulletin de début de soirée de Montréal, ainsi que ceux de Calgary, Edmonton, Regina, Windsor et Fredericton. Du côté de Vancouver, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Halifax, Charlottetown, Saint-Jean (Terre-Neuve-et-Labrador) et du Nord, il sera de 60 minutes.
CBC se dotera également de nouveaux moyens de cueillette de nouvelles à Fort McMurray en Alberta et augmentera sa capacité de cueillette en Estrie.
Radio-Canada n'a pas spécifié si ces annonces se traduiraient par des pertes d'emplois.
Les réactions n'ont pas tardé.
À Ottawa, le Nouveau Parti démocratique a reproché au gouvernement conservateur d'être à la source de ces compressions dans les bulletins des régions.
"Les compressions budgétaires imposées à la société d'État par le gouvernement conservateur l'empêchent de réaliser son plein mandat. La société d'État est prise à la gorge. Elle a besoin d'un financement stable et non du mépris du gouvernement Harper", a critiqué Pierre Nantel, porte-parole du NPD pour les dossiers de patrimoine.
Il a rappelé que dans les communautés minoritaires et éloignées du pays, CBC-Radio-Canada est souvent l'unique source d'information dans l'une ou l'autre des deux langues officielles du Canada.
Et encore mercredi, à Montréal, le président de la CSN, Jacques Létourneau, s'inquiétait pour l'avenir du radiodiffuseur et télédiffuseur public, réclamant "un financement adéquat pour Radio-Canada". Lui aussi avait vanté le rôle pivot joué par Radio-Canada dans les régions.
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