Une nouvelle présidence en juin à la FCFA
Marie-France Kenny arrive à la limite permise de trois mandats successifs.
Marie-France Kenny et le ministre Chris Alexander
Une première rencontre prometteuse en 2013 entre la présidente Marie-France Kenny et le ministre de l'Immigration Chris Alexander a été suivie de déceptions. Le nombre d’immigrants francophones est à la baisse.
Photo: Archives Francopresse
Élue en 2009 à la tête de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Marie-France Kenny arrive à la limite permise de trois mandats successifs. Deux candidats seraient en lice pour la remplacer.
« Il est temps pour moi de partir et pour la Fédération de renouveler son conseil d’administration. Le changement est nécessaire pour les relations avec les ministres et les députés. Avec les élections fédérales de l’automne, l’échiquier politique va changer et il faudra établir des liens avec la nouvelle équipe du prochain gouvernement. »
La présidente a laissé sa marque aux Communes, le 26 mars, lors de sa dernière présentation devant le Comité permanent de Langues officielles, en commentant sur la piètre performance de l’administration en matière d’immigration francophone.
« On voudrait tuer la francophonie canadienne à petit feu, a-t-elle décrié, éliminer nos communautés par attrition qu’on ne pourrait pas mieux s’y prendre. À plusieurs endroits, ce n’est qu’une question de temps avant que nos communautés tombent sous le seuil requis pour recevoir des services et des communications en français des bureaux du fédéral. »
La FCFA est désenchantée par la stagnation à 2 % de la part d’immigrants reçus en milieu minoritaire en 2014, alors que la cible fixée avec Ottawa était de 4 %.
« Il fallait que ce soit dit, ajoute Marie-France Kenny, ça prend des changements maintenant. Il faut que le gouvernement se dote d’un plan cohérent de recrutement avec des échéanciers et des cibles fixes. »
La mobilisation
Parmi les accomplissements de la FCFA au cours des six dernières années, la présidente met l’accent sur la mobilisation. « On a augmenté notre capacité de se mobiliser autour de grands enjeux, comme par exemple, celui du questionnaire du recensement. On a augmenté la visibilité de la FCFA au niveau pancanadien.
« On oublie souvent de célébrer les réussites, estime-t-elle, comme notre victoire en Cour suprême. » En 2014, l’organisme est intervenu pour empêcher le gouvernement conservateur de poursuivre ses démarches pour abolir le Sénat canadien.
« J’ai hérité en 2009 d’un conseil d’administration fort et solidaire, souligne la présidente, qui travaille dans le respect, la franchise et la cohérence au niveau des messages. »
Marie-France Kenny a œuvré dans plusieurs communautés francophones et siégé à divers organismes fédéraux et provinciaux, notamment en Saskatchewan où elle a été présidente de l'Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). La titulaire d'un baccalauréat en arts de l'université Concordia est la première Fransaskoise à occuper la présidence de la FCFA.
Ses espoirs ? « Je voudrais qu’après 45 ans, on respecte une fois pour toutes la Loi sur les langues officielles. Je voudrais la reconnaissance de la dualité linguistique, de la coexistence de deux peuples. Qu’on respecte nos choix, de l’un et de l’autre, et que ça comprenne nos besoins de services en français. Je voudrais qu’on reconnaisse aussi notre autonomie, le développement pour et par les communautés. »
Au bout de son mandat, Marie-France Kenny entend reprendre en main ses deux entreprises établies en Saskatchewan, dont un service de consultation. « Je vais aussi retourner comme bénévole dans les organismes avec lesquels j’ai travaillé durant mon temps à la FCFA. »
La 40e Assemblée générale annuelle de la FCFA aura lieu le 6 juin. Deux militants connus aspirent à la présidence, mais une des candidatures n’a pu être confirmée. L’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario a récemment adopté une motion appuyant le candidat Réjean Grenier, un membre de son administration et ancien propriétaire du journal Le Voyageur de Sudbury.
« J’ai été engagé dans la communauté canadienne-française depuis l’âge de 20 ans, signale le représentant du Nord-Est, même si j’étais journaliste. J’étais celui que la CBC envoyait pour couvrir les évènements dans la communauté francophone, comme les assemblées de l’AFO. Je suis devenu un spécialiste de la francophonie hors Québec.
« On a le vent dans les voiles, les francophones de l’Ontario », soutient Réjean Grenier, qui voudrait voir les succès ontariens portés à l’échelle nationale.
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