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Article de l'Eau vive

Gabrielle Lizée-Prynne
/ Catégories: 2017, Société, Voyages

Gabrielle Lizée-Prynne au Sénégal: "mon cœur bat au rythme des tambours"

Bilan d'un séjour de 3 mois en Afrique

Me voici de retour au Canada depuis quelques jours, ayant eu le temps de faire des réflexions sur mon expérience. Ces trois derniers mois, je ne vais pas me le cacher, ont été comblés de défis, d’adaptations et de frustrations. Cependant, avant tout, ce sont tous les moments d’émerveillements et d’apprentissages qui me restent en tête.

Différences culturelles

Dès mon arrivée, j’ai certainement été confrontée à un choc culturel causé par les nombreuses différences qui contrastent avec le style de vie canadien. Que ce soit le sable qui encombrait les rues, les vaches et les moutons qui marchaient à mes côtés en plein centre-ville, me faire appeler toubab (ce qui signifie blanche en wolof) par les locaux ou bien l’approche relaxe des Sénégalais quant à la perception du temps, certaines différences, mêmes banales, m’ont marquée. Mais, après un certain temps, ces aspects culturels étaient devenus une partie intégrale de mon quotidien.

Bien que mon séjour fut de courte durée, son impact m’est indéniable et je peux fièrement affirmer que ceci est venu s’ajouter à mon baguage d’expériences et m’offre ainsi des nouvelles lentilles sur le monde qui m’entoure.

La découverte authentique

Voilà ce que j’apprécie du voyage : l’ouverture d’esprit que ça apporte si on est prêt à le vivre. Mais, il ne faut pas se leurrer; lorsque je parle de voyage, je ne parle pas de rester dans sa zone de confort dans un hôtel cinq étoiles. Ici je fais référence au voyage authentique, celui où l’on découvre véritablement un pays avec toutes ses composantes culturelles, artistiques et culinaires. Le voyage où l’on prend le temps d’apprendre l’histoire qui a formé son peuple et de vivre selon les coutumes et les traditions locales.

Le travail ou le bénévolat outre-mer peut en effet permettre de bénéficier de ce style de voyage. Mais, au-delà de tout cela, il contribue grandement au développement professionnel et personnel de l’individu et aussi, on l’espère, au développement social et environnemental de la société du pays dans lequel nous oeuvrons.

La joie de vivre sénégalaise

Vivre à Dakar m’a permis de prendre du recul et de remettre certaines choses en perspective. Bien qu’il existe des problèmes flagrants au niveau de l’offre d’emploi et des conditions sanitaires, j’ai découvert une joie de vivre chez les Sénégalais. C’est un peuple coloré, extrêmement fier de son pays et qui exprime un sens du partage impressionnant. Que ce soit de se rassembler entre collègues autour d’un plat commun (plat unique dans lequel tous les individus mangent le repas) ou bien un inconnu qui offre sans hésitation de payer la différence lorsqu’on manque de sous pour payer, les Sénégalais ont plutôt par nature, une approche collective. Ils sont généreux!

Mon vécu a renforcé mon opinion à savoir que l’essentiel suffit et que le matérialisme ne conduit pas nécessairement à la satisfaction et au bonheur. Malgré une pauvreté présente au Sénégal, j’ai ressenti du bonheur tout autour de moi. Par exemple, le sourire d’un enfant pied nu qui roule un pneu comme jouet, le chant d’un groupe de personnes qui dansent et qui rient au bruit des tambours et la joie d’une vieille dame qui m’a prise la main, les larmes aux yeux, parce que j’ai pris le temps d’apprécier son pays si cher à son cœur. J’ai découvert que ce sont dans ces interactions humaines et ces expériences significatives que se trouvent l’authenticité et la valeur réelle du bonheur.

Je suis repartie le coeur lourd mais rempli d’images vives de la beauté et du style de vie nonchalant sénégalais. Cette expérience n’a fait qu’amplifier la flamme qui allume ma passion pour le voyage et la découverte. Mon cœur bat au rythme des tambours, prêt pour ma prochaine aventure.

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