Entretien avec Elma Bos, nouvelle directrice de l’ACFR
Prête à faire bouger les choses
Le 22 janvier, le conseil d’administration de l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) a nommé Elma Bos directrice. Arrivée en mai 2019 en tant que coordinatrice de la programmation, elle était devenue directrice intérimaire en octobre dernier suite au départ de l’ancienne direction. Entretien avec la nouvelle chef de file plus motivée que jamais pour apporter du changement.
Comment vous sentez-vous après votre nomination ?
Je me sens très heureuse et honorée. Cette preuve de confiance m’apporte beaucoup de réconfort pour la suite et j’ajoute que je me sens soutenue par les membres de mon conseil d’administration [CA] qui m’ont élue. Bien entendu, je sais que je vais devoir répondre à des enjeux réels et importants, ce qui ajoute une dose de stress.
En quoi était-ce important pour vous de candidater ?
C’était important car j’ai fait un gros travail de changements dans les mois passés, que ce soit en tant que coordinatrice ou directrice par intérim. Je voulais vraiment assurer une continuité dans le travail et les projets en devenir. J’avais également constaté que la communauté commençait à reprendre confiance en l’ACFR et je souhaitais vraiment aller de l’avant avec cette confiance.
Comment voyez-vous votre implication au sein de la communauté ?
Avec mon poste, je suis pleinement au service de la communauté toute la semaine et parfois les fins de semaine pour certains évènements. Je fais mon maximum pour répondre aux demandes des organismes, partenaires et clients.
Au-delà du domaine professionnel, je soutiens le fait français en Saskatchewan dans ma vie de tous les jours. Nous parlons 100 % en français à la maison et mes trois enfants sont scolarisés dans les écoles du CÉF [Conseil des écoles fransaskoises]. J’essaye de créer des liens avec des personnes de la communauté pour découvrir de nouveaux endroits et faire des activités. J’aimerais bien entendu me dégager plus de temps pour pouvoir m’impliquer dans la communauté en faisant par exemple du bénévolat.
Vous étiez coordinatrice de la programmation lors de la tenue de l’assemblée générale extraordinaire de l’ACFR qui a eu lieu en mai 2019, où de fortes tensions étaient palpables. Comment avez-vous vécu cet épisode en tant qu’employée ?
Relativement bien. C’est certain qu’à mon quatrième jour de travail je ne m’attendais pas à ça ! Cependant, les gens m’ont énormément rassurée avant, pendant et après cette assemblée. Le fait d’avoir été secrétaire durant cette journée m’a permis d’écouter, de prendre le pouls de la communauté et de comprendre les défis auxquels l’ACFR faisait face.
Quel regard portez-vous sur cette période difficile pour l’ACFR et quelles leçons en tirez-vous ?
Lorsqu’on en arrive là, il faut prendre conscience que c’est avant tout un appel à l’aide. L’organisme avait besoin de trouver des réponses et des solutions pour remonter la pente. Selon ma propre expérience, les situations difficiles arrivent pour une raison et elles nous permettent de nous améliorer pour pouvoir ensuite avancer plus efficacement. En tant qu’employée, j’ai été exposée à tout durant cette période, le bon comme le moins bon, ce qui a été formateur.
La présidente de votre CA, Kymber Zahar, a exprimé en juillet 2019 une volonté d’unité et de transparence. Êtes-vous satisfaite de votre collaboration aujourd’hui ?
Oui, vraiment. Nous avons appris à nous connaître et à trouver nos marques. Une relation de confiance et de compréhension s’est développée. Nous allons vraiment de l’avant pour régler d’anciens dossiers épineux et commençons à travailler d’une façon plus fluide. Lors de notre dernière rencontre du 20 janvier, les membres étaient tous d’accord pour dire qu’ils étaient très satisfaits du fonctionnement du conseil, de leur capacité d’écoute, du respect et de la stabilité du groupe. Je pense que nous avons trouvé une certaine sérénité.
Maintenant que vous êtes directrice, comment envisagez-vous le fonctionnement de l’ACFR pour la suite ?
Le travail que j’ai commencé à faire lorsque j’étais directrice par intérim était de bâtir à nouveau une relation de confiance avec la communauté et les partenaires. Je souhaite que cela continue grâce à un fonctionnement basé sur la transparence.
Pour 2020, quels vœux souhaiteriez-vous adresser à la communauté fransaskoise ?
Je souhaite à la communauté de rester confiante pour l’épanouissement de la francophonie en Saskatchewan. En tant qu’organisme local, je veux prouver que la vie en français à Regina n’est pas qu’une utopie. Concernant l’ACFR, mon vœu est que l’organisme trouve sa stabilité, s’épanouisse et fasse vibrer la communauté à travers des projets diversifiés et nouveaux.
Vous parlez de faire vibrer la communauté, qu’est-ce que réserve l’ACFR pour 2020 ?
Notre prochain gros évènement est un projet en partenariat avec le musée Mackenzie Art Gallery. C’est un projet qui représente un bel enjeu pour la francophonie à Regina et nous le construisons aux côtés de l’équipe du musée, mais aussi avec le Conseil culturel fransaskois [CCF] et la Société historique de la Saskatchewan [SHS]. Notre volonté est de mettre en place de façon durable et visible la présence francophone au sein du musée à partir du mois de mars 2020. Ce projet sera dévoilé dans les prochaines semaines.
Cette année, nous souhaitons jouer la carte de l’audace et de l’innovation. Nous aimerions développer plus de projets en partenariat, impliquer davantage la jeunesse et développer des activités dans des lieux à majorité anglophone afin d’être plus visibles.
Le parcours d’Elma Bos en quelques lignes
Originaire du sud de la France, Elma se définit comme une citoyenne du monde. Diplômée en littérature et en architecture, elle arrive au Canada en 2018, d’abord au Québec puis en Saskatchewan, accompagnée de son mari et de ses trois enfants. Elle a exercé des postes en tant qu’architecte d’intérieur et responsable de commerce et a aussi été enseignante bénévole de Français langue étrangère (FLE) auprès de demandeurs d’asile. Le respect des droits fondamentaux, l’écologie et la valeur humaine l’ont conduite à être bénévole au sein d’Artisans du Monde et à s’engager dans la consommation responsable locale. Elle a démarré à l’ACFR en mai 2019.
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