L’Action de grâce au temps de la COVID-19
Comment les familles fransaskoises ont-elles célébré l’Action de grâce au beau milieu de toutes les restrictions imposées par la pandémie ? Trois d’entre elles témoignent de sacrifices inévitables auxquels elles ont dû se soumettre, tout en parvenant à sauvegarder les traditions essentielles.
Famille Gareau
Chloe, Elena et Charlotte en compagnie de leur cousine
Célébration en famille chez les Gareau
Regina
Lindsey Gareau, mère d’Elena, 6 ans, Chloe, 3 ans, et Charlotte, 8 mois, a passé l’Action de grâce avec une partie de la famille de son époux et la fin de semaine suivante avec ses parents. « Mon mari a une grande famille », dit-elle. Mais cette année, seulement la moitié a pu se joindre aux festivités.
En temps normal, la famille de son beau-frère voyage de leur maison à Calgary et reste plusieurs jours avec eux. « Ce n’est pas facile pour les enfants. Normalement, c’est plusieurs jours de jeux et de repas avec les cousins. Cette année, c’était un souper avec une partie de la famille », regrette la mère de famille. Ceux qui habitent hors de la région ne se seront tout bonnement pas déplacés.
« On a essayé Zoom pour le souper, mais parfois les enfants étaient tristes lors de l’appel parce que ça leur a rappelé ce qu’ils manquent, confie Lindsey Gareau. Le plus difficile est que m’a fille de 8 mois n’a toujours pas rencontré son oncle et ses cousins de Calgary. » La maman s’inquiète de la réaction de l’enfant quand elle les verra enfin.
C’est tout de même avec beaucoup de courage et de résilience que la famille Gareau s’est préparée pour les repas de famille qui entourent l’Action de grâce. Les restrictions causées par la COVID-19 ne sont pas faciles, « surtout pour les enfants, mais il faut trouver d’autres façons de s’amuser », souligne la Réginoise.
Famille De Garie
Élise et Florence ont passé l'Action de grâce à chasser et pêcher.
La famille De Garie, entre chasse et pêche
Moose Jaw
Élise De Garie est caporale et employée comme ambulancière à la base militaire de Moose Jaw. Pour l’Action de grâce, elle est partie à la chasse avec son partenaire et sa fille Florence de quatre ans. « L’idée, c’est d’avoir du succès à la chasse et après on peut manger autour de la table toute l’année », explique-t-elle.
Toute la famille a passé la fin de semaine en camping dans la zone écologique contrôlée de Fort à la Corne, une forêt située à 40 km à l’est de Prince Albert, pour chasser l’orignal et le chevreuil. Ils ont aussi apporté un bateau pour la pêche. Pas de réunion via Zoom avec la famille au programme : « Il n’y a pas de réception au parc de toute façon », commente Élise De Garie.
« Florence est déjà bonne pour pêcher », indique la maman, non sans fierté. La petite de quatre ans aide aussi à identifier les traces d’animaux en forêt. Cette année, sa mère l’a initiée au tir à l’arc. Malgré son jeune âge, la fillette saisit bien l’importance de l’observation et du silence lors de la chasse.
« À la fin de la journée, on retournait au campement et on cuisinait sur le feu », détaille la caporale. La célébration tombe toujours durant la saison de la chasse. Pour cette raison, la forêt est devenue le lieu traditionnel de l’Action de grâce pour les De Garie. Il y a une autre tradition, culinaire et québécoise celle-là, qui tient à cœur à Élise De Garie : « Des cretons avec les résultats de la chasse.»
Famille Vennes
Donald, Béatrice, Bella et Lucas Vennes en compagnie de la jument de grand-maman Svetlana
Journée automnale à la ferme pour les Vennes
Saskatoon
Béatrice et Donald Vennes se sont rencontrés à l’école Monseigneur de Laval de Regina. Le jeune couple travaille aujourd’hui à Saskatoon, formant une famille avec Lucas, 8 ans, et Isabelle, 21 mois. Leur Action de grâce cette année comportait un repas traditionnel fait de dinde, de sauce aux canneberges et de tarte à la citrouille, ainsi qu’une randonnée à cheval sur la terre des grands-parents.
La famille élargie habite hors de la province et c’est donc grâce au téléphone et aux photos que les Vennes auront partagé la célébration. En fait, cette année leur permet de passer plus de temps auprès de leurs proches, puisque la jeune famille vivait en Colombie-Britannique l’année dernière. « On était loin de nos parents pendant deux ans, donc malgré la COVID on se sent plus en famille cette année pour l’Action de grâce », explique Béatrice Vennes.
Il y a toutefois une différence marquante cette année à cause de la COVID-19 : « On a décidé de faire une activité spéciale pour remplacer l’Halloween, combinée avec l’Action de grâce pour profiter de la présence de la cousine de Lucas et Bella. Les enfants se sont déguisés pour une chasse aux bonbons. Nous avons aussi décoré des citrouilles », précise la maman.
En offrant aux enfants une soirée d’Halloween précoce, les parents évitent ainsi le porte-à-porte habituel, peu recommandable en cette période de pandémie. Revers de la médaille, il n’y aura donc eu qu’une seule réunion familiale pour le mois d’octobre.
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