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Article de l'Eau vive

L’Acadie au cœur du patrimoine franco-canadien

L’Acadie au cœur du patrimoine franco-canadien

Le slogan des Rendez-vous de la Francophonie 2021 donne la couleur de cette 23e  édition : « L’Acadie, au cœur de mon pays ! Une langue, des milliers d'histoires. » L’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) a souhaité répondre à l’appel en recueillant le témoignage de quatre Fransaskoises d’origine acadienne.

Josée O'Blenis, Mariève Duguay, Isabelle Blanchard et Janice Murphy sont toutes acadiennes et fransaskoises d’adoption. Saisir une opportunité professionnelle, assouvir une soif d'aventures ou encore suivre des amis à l’autre bout du Canada, autant de raisons diverses qui les ont poussées à échanger la brise marine contre le vent des Prairies. 

L’identité acadienne

Josée O'Blenis

Josée O'Blenis

Crédit : Courtoisie

Pour Josée O'Blenis, arrivée en 2011 en Saskatchewan, être acadienne se définit par un sentiment d'unicité et de fierté. « En tant qu'Acadienne, je suis très fière de l'héritage de mes ancêtres. Je suis ici grâce à eux. Il faut mettre de côté la peur du jugement, et même si ma famille ne parle pas un français ‘propre’, il y a un sens d'unicité dont je suis fière et qui ne peut être enlevé », témoigne-t-elle.

Un sentiment partagé par Mariève Duguay, qui a déménagé de Moncton il y a 20 ans : « Nous avons ce sentiment de fierté, la fierté de parler notre langue avec notre accent, ce sentiment que nous l'apportons partout où nous allons. L'Acadie n'a pas de frontières, tu l’as dans le cœur », lance cette dernière.

Isabelle Blanchard, monitrice de langue au sein des écoles Mathieu et Beau Soleil de Gravelbourg, croit que les Acadiens s'identifient d'abord à travers leur histoire et leur patrimoine culturel. 

« Notre histoire, avec la déportation des Acadiens, est un élément unificateur de notre identité. Les Acadiens se sont battus pour survivre en préservant la langue française. Nous nous identifions à cette vague de culture acadienne qui commence par notre accent, nos expressions colorées, notre jargon et bien sûr la musique », explique Isabelle Blanchard.

Loin des yeux, près du cœur 

Isabelle Blanchard

Isabelle Blanchard

Crédits : Courtoisie

Avec plus de 3 000 km les séparant de leurs provinces maritimes natales, les quatre Acadiennes s'adaptent à leur terre d’accueil tout en gardant à cœur la gastronomie, les symboles et les traditions acadiennes. 

« Pour ma part, je possède une bouée aux couleurs des Acadiens qui est sur ma porte d'entrée une partie de l'année. C'est un symbole représentant mes racines et mon grand-père, qui était pêcheur », explique Josée O’Blenis. 

Du côté de Mariève Duguay, le drapeau acadien est affiché sur la plaque d'immatriculation de sa voiture. De temps en temps, elle cuisine les saveurs natales afin de revenir à ses racines : « Récemment, j'ai fait de la chaudrée de palourdes en suivant la recette de mon père », dit-elle en en salivant encore.

La Fête nationale des Acadiens célébrée en grande pompe chaque année le 15 août en Acadie devient dans les Prairies une célébration plus intimiste. « C'est une journée très festive et importante en Acadie. Depuis que je suis ici, c'est devenu un événement plus personnel. Maintenant, j'écoute surtout de la musique acadienne ce jour-là », indique Isabelle Blanchard.

Fransaskoises et Acadiennes

Janice Murphy

Janice Murphy

Crédits : Courtoisie

Coupler les identités acadienne et fransaskoise s’avère aisé pour les quatre femmes, même si « très peu d'Acadiens vivent en Saskatchewan », rappelle Josée O’Blenis. À bien des égards, les Fransaskois et les Acadiens partagent de fortes similitudes, facilitant grandement leur intégration au sein de la communauté d’adoption.

Mariève Duguay a découvert la fransaskoisie lors de sa première Fête fransaskoise à Willow Bunch. Elle a constaté à quel point Fransaskois et Acadiens partageaient les mêmes valeurs d'hospitalité et de convivialité. « Les uns comme les autres nous aimons partager un repas ensemble », ajoute-t-elle, sourire aux lèvres.

Janice Murphy, originaire de Rivière-du-Portage au Nouveau-Brunswick et arrivée en Saskatchewan il y a 23 ans, partage cette perception. « C'est pour ça que je suis restée : je me suis sentie à ma place ici. On retrouve ce sentiment d'appartenance, et les gens prennent soin les uns des autres. La Saskatchewan m'a adoptée et j'ai apporté mon accent et ma propre expérience francophone. Les deux identités s’amalgament. »

L'Acadie à l’honneur

Mariève Duguay

Mariève Duguay

Mariève Duguay Crédits : Courtoisie

Cette année, les Rendez-vous de la Francophonie permettent donc aux Canadiens d'en apprendre davantage sur l'Acadie. Une agréable surprise pour Janice Murphy : « Cette visibilité est une bonne chose. L'Acadie maintient son patrimoine historique et traditionnel tout en restant dans l'air du temps. Les gens auront un aperçu de l’Acadie actuelle. »

Mariève Duguay confie avoir rencontré des gens qui ne savaient rien des francophones du Nouveau-Brunswick ou des Acadiens en général. « C'est à la fois une chance d'être reconnu et d'être connu. Certaines personnes n'ont aucune idée de nos traditions ou de qui nous sommes et ceux qui en sont conscients peuvent avoir une meilleure compréhension », songe-t-elle.

Pour en savoir plus sur l’Acadie, tester ses connaissances, s’amuser en français ou connaître le calendrier des activités en Saskatchewan dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie : www.rvf.ca

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