CFA : une année à succès malgré la pandémie
Depuis le début de la pandémie, nombreux sont les organismes fransaskois qui ont tenté l’aventure en ligne en proposant des événements virtuels. Parmi les plus actifs figure l’initiative Communauté francophone accueillante (CFA) de Moose Jaw et Gravelbourg qui a organisé pas moins d’une trentaine d’activités en dépit de la COVID-19. Retour sur un an de projets pour accueillir et intégrer les nouveaux arrivants d’expression française.
Avec la baisse progressive de l’âge requis pour la vaccination et l’augmentation du nombre de vaccins en Saskatchewan, l’équipe CFA reste active et optimiste pour la tenue de futurs événements en personne. Mais, d’ici là, les employés restent à l’affût des normes sanitaires provinciales : « Même si nous allons certainement offrir des activités en extérieur grâce à une météo plus clémente, il va quand même y avoir certaines restrictions sur le nombre de participants dans des activités en présentiel », explique Chantal Morin, coordinatrice du projet.
Le projet CFA a été lancé officiellement en 2018 et est chapeauté par l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF). Au cours des derniers mois, l’initiative a su se démarquer grâce à une programmation riche et diversifiée, assurant un taux de participation stable avec 10 à 30 participants par session.
Un projet en pleine expansion
Le projet des Communautés francophones accueillantes (CFA) est une initiative nationale menée par Immigration Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) dont le but est de faciliter l’arrivée de nouveaux arrivants dans la francophonie canadienne.
Le gouvernement fédéral y consacre 12,6 millions de dollars provenant du Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023 : Investir dans notre avenir. En tout, ce sont quatorze CFA à travers le pays qui mènent des projets pour que les immigrants d’expression française trouvent non seulement les services dont ils ont besoin pour s’établir, mais développent aussi une appartenance à la communauté francophone locale.
À travers les deux volets du leadership inclusif et de l’opportunité économique, Moose Jaw et Gravelbourg ont voulu offrir une programmation originale et attrayante afin de démontrer la vitalité de leurs communautés par et pour les nouveaux arrivants : « Le but, c’est aussi d’encourager ceux qui sont déjà là à aider dans l’aiguillage des nouveaux arrivants en partageant des expériences ou en donnant des conseils », souligne Sandrine Lebon, chargée de projets.
L’agente ajoute que l’initiative n’aurait pas le même impact sans l’appui des partenaires locaux. « L’initiative des CFA aide à renforcer, voire même créer des partenariats avec d’autres organismes et avoir l’appui des municipalités pour améliorer l’accueil des nouveaux arrivants. »
Des partenariats que Chantal Morin compte bien faire perdurer : « Nous allons garder les mêmes partenaires que l’année dernière, notamment le Collège Mathieu, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS), l’Association jeunesse fransaskoise (AJF) et la radio Prairie FM CFRG 93.1. Et nous anticipons d’en ajouter d’autres cette année. »
Les partenariats avec les organismes provinciaux ou locaux aident donc à la mise en place des ateliers ou formations que requièrent les nouveaux arrivants et même ceux qui sont résidents permanents ou citoyens et qui se sentent déjà plus intégrés et actifs. “On est dans la 2e année des activités et l’on espère attirer plus d’immigrants vers les communautés rurales et non seulement vers les grandes villes, car « Notre chez nous, peut-être votre chez vous »” encourage Sandrine Lebon.
Des activités pour tous
Tantôt en personne tantôt en ligne, les activités de l’initiative CFA se sont adaptées à maintes reprises au cours des derniers mois afin de proposer 29 activités de juillet 2020 à mars 2021, dont une journée d’appréciation des bénévoles et des partenaires, une journée de l’immigration francophone, une campagne de sensibilisation auprès des employeurs anglophones et bilingues, ou encore un programme de jumelage économique entre nouveaux arrivants francophones et résidents de la communauté d’accueil.
Afin d’assurer une qualité des échanges et des interactions à distance, l’équipe a choisi d’adopter le concept d’université populaire. « L’objectif est que les gens partagent leur passion aux autres. Par exemple, si un nouvel arrivant est bon en cuisine ou en rédaction, cette personne peut enseigner aux autres », explicite Sandrine Lebon.
Datant de la fin du 19e siècle, le format d’université populaire vient de la France et consiste en ce que des intellectuels prennent l’initiative d’offrir des cours gratuits pour des personnes de tout âge, contexte social et niveau d’éducation.
Par conséquent, les plus jeunes ont eux aussi été inclus : « On s’est dit qu’on pourrait essayer de trouver des activités qui vont intéresser les enfants, car ils font aussi partie de la communauté francophone. Ils sont la communauté de demain », indique Sandrine Lebon. Les enfants ont pu assister à un cours sur la fabrication d’une cabane à oiseaux avec la compagnie Ludoland spécialisée dans les jeux d’antan en bois ou encore un spectacle de magie.
Les efforts se poursuivent
Depuis le 15 avril, la phase 2 de l’initiative des CFA a démarré en Saskatchewan. Cette nouvelle étape, qui devrait durer jusqu’en mars 2022, est marquée par la composition d’un nouveau Conseil consultatif communautaire (CCC) responsable de guider la mise en œuvre du plan d’activités communautaires développé dans la phase 1.
Sandrine Lebon est responsable de la réalisation du plan du CCC depuis déjà deux ans. Analyse des besoins, rapports, recrutement des bénévoles, entrevues avec les médias, présence sur le terrain, suivis par téléphone… Sandrine Lebon est sur tous les fronts : « Il faut être innovant et trouver de nouvelles stratégies afin de continuer à offrir les activités, peu importe la situation. Le travail continue et il faut s’adapter », dit-elle.
La chargée de projets se veut optimiste pour la suite et espère que les activités de la CFA permettront à tous de se rencontrer et de contribuer à la francophonie en Saskatchewan.
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