Le Festival Cinergie souffle ses 20 bougies
Le festival Cinergie a fêté sa 20e année d’existence du 1er au 4 mai dans le traditionnel théâtre Roxy de Saskatoon. Entre nostalgie et ravissement, le public a tenu à accompagner les organisateurs dans ces moments pleins d’émotion.
Depuis 2006, le festival Cinergie ravit les amateurs du 7e art à chacune de ses apparitions. Il faut dire que c’est une rare occasion d'explorer le monde du cinéma francophone local, canadien et international, sous-titré en anglais.
Pour Éric Lefol, consultant et co-organisateur de la toute première édition du festival, est revenu sur les débuts de ce rendez-vous devenu immanquable.
« Programmé au départ pour être un festival de projection de courts métrages, Cinergie finira peu de temps après par s’intéresser aux longs métrages », a-t-il rappelé.
« On célèbre 20 ans de film francophone, de rassemblement communautaire autour de nos cinéastes de partout au Canada et à l’international », a ajouté pour sa part Älva Jouband-Uusitalo, directrice générale, artistique et de la programmation.
L’heure du bilan
Pendant toutes ces années, en plus de la programmation et de la projection des films francophones réservés au grand public, Cinergie s’est aussi investi à remettre sur pied des ateliers scolaires dans plusieurs villes de la province et à réviser le format de projection des films réservés au jeune public.
« Nous avons largement amélioré la communication, nous avons un nouveau site internet, nous sommes présents sur les réseaux sociaux », se réjouit la directrice générale.
Pour la suite, cette dernière souhaiterait un format de la programmation un tantinet différent : « J’aimerais avoir le festival sur deux fins de semaine pour avoir plus d’audience. »
Quant à lui, Éric Lefol aimerait voir le festival s’élargir à d’autres communautés. « C’est vrai que Cinergie dépend de la Fédération des francophones de Saskatoon, mais il y a un intérêt partout dans la province. J’aimerais bien voir des miroirs de Cinergie à Regina, Prince Albert, Moose Jaw, ne serait-ce qu’un après-midi », propose-t-il.
La cérémonie d’ouverture
La première soirée de cette édition 2025 était consacrée au lancement du festival avec, au programme, un Apéro-Franco animé par des retrouvailles et de nouvelles rencontres et, surtout, la dégustation du gâteau d’anniversaire.
Deux longs métrages étaient proposés ce soir-là : Hafu, film d’ouverture du festival, et Le dernier repas, inspiré d’une histoire vraie.
La journée suivante a accueilli une centaine de cinéphiles, venus pour la plupart en famille voir le long métrage franco-canadien Hola Frida, puis participer à une activité de coloriage pour les tout-petits.
Une cinéaste locale honorée
La dernière journée a placé les projecteurs sur une Fransaskoise avec la diffusion du long métrage Rêver en néon de la cinéaste Marie-Claire Marcotte.
C’est le premier long métrage de l’écrivaine, metteuse en scène, réalisatrice, actrice et productrice originaire de Regina et basée à Toronto, inspiré de sa pièce de théâtre Flush.
« Écrire en français est naturel et instinctif », confie la cinéaste qui rêve de tourner un jour dans sa province d’origine. Mais difficile de financer un film en Saskatchewan comparativement à d’autres provinces, regrette-t-elle.
Malgré tout, son œuvre, qui place l’emphase sur les enfants, n’a pas manqué de séduire Cassandra, Gabriel et Nora, tous élèves à l’école canadienne-française de Saskatoon.
« J’ai aimé la fin du film, relate Cassandra. J’ai aussi apprécié le soutien moral de la grand-mère envers le père de la jeune fille », ajoute-t-elle.
Pour Gabriel, « le film était en même temps triste et drôle. C’était tout de même intéressant lorsque tout s’est fini sur une note positive ». Quant à Nora, le film a suscité en elle quelques émotions mitigées.
Quoi qu’il en soit, les enfants promettent de revenir l’année prochaine pour la 21e édition de Cinergie.
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