Succès total pour le Festival du quartier cathédrale de Regina
Lancelot Côté Poirier, du Cirque Nova, avance à grand pas
Photo : Luc Bengono
Il est 11 heures du matin. Le soleil est caniculaire. Le mercure frôle les 27 degrés Celsius ce samedi 23 mai 2014 à Regina. Les milliers de personnes qui déambulent sur la 13e avenue, dans le segment allant de la rue Angus à la rue Montague, semblent pourtant insensibles à la chaleur. La 23e édition du Festival du quartier cathédral est en pleine ébullition. L’ambiance est quasi tropicale.
Une cinquantaine de stands donnent des couleurs multiculturelles à la 13e avenue, devenue étroite pour la circonstance. Il faut parfois jouer des coudes pour avancer tellement la foule est compacte. « Sorry, no problem », la politesse est cependant de mise; on est dans l’Ouest canadien.
Les œuvres d’arts – tableaux, mosaïques, broderies, etc. – côtoient des objets rares et anciens. Des odeurs de cuisine indienne, africaine, canadienne, philippine et américaine caressent les narines, pour le plus grand bonheur des festivaliers, qui dégustent ces plats sur fond de musique écossaise, en regardant des violoneux, des danseurs de hip pop, etc.
La statue vivante et l’enfant
Près du parvis de la cathédral, un jeune joueur de cornemuse fait sensation et reçoit des pièces et quelques billets de 5 dollars en guise d’encouragement. Quelques fois, à bout de souffle, il s’arrête; mais devant un public de plus en plus nombreux et conquis, il souffle de nouveau à pleins poumons dans le tuyau de la cornemuse.
À quelques encablures de là, en face du Cathedral Neighbourhood Centre, une étrange statue, est tantôt figée comme un bloc de marbre et tantôt bouge légèrement. Un enfant, dans les trois ou quatre ans, est fasciné par ce phénomène. C’est une statue vivante.
« Ehh », dit-il à la statue, en l’indexant. Elle ne répond pas. Alors le jeune s’approche et tire le pantalon de la mystérieuse statue. Son père tente de le retenir, non sans difficulté. L’homme statue reste imperturbable pendant de longues minutes, malgré la canicule. Soudain, il bouge, à la stupéfaction du gamin. Il est presque midi.
La touche francophone du festival
Un roulement de tambour se fait entendre. De ravissantes majorettes, silhouettes fines, mini-jupes blanches, brassières bleues et noires et chapeaux à plumes noirs et blancs sur la tête, se frayent un chemin au milieu de la foule, visiblement comblée par le spectacle. On se croirait à la Nouvelle-Orléans. C’est le début du défilé.
Elles sont talonnées par une fanfare, composée de trompettistes, de saxophonistes et de joueurs de tambours. On croit entrapercevoir Cheney Lambert, un célèbre trompettiste Fransaskois et son groupe Pile of Bones Brass Band. Ensuite, des mascottes de toutes sortes font leur entrée sur l’asphalte.
Le dragon chinois se fait particulièrement remarquer par son agilité, sa puissance et son élégance. C’est très impressionnant. C’est à ce moment qu’apparaissent les voluptueuses danseuses du ventre. Elles se déhanchent avec générosité.
Soudain, toute l’attention des festivaliers est attirée par un phénomène en queue de cortège. Un géant, sur des échasses urbaines avance à grand pas, avec, à ses côtés, un acrobate et une jeune danseuse. Quelqu’un dit dans la foule conquise « they are from Montréal ».
C’est Lancelot Côté Poirier et l’équipe du Cirque Nova. Dans la foule, une voix crie : « Bravo les gars, vous êtes bons ». On dirait la voix de Sylvie Fletcher, enseignante au Pavillon secondaire. Ce fut un des moments les plus francophones du Festival. Tout ceci se déroule sous le regard impassible de l’homme statue.
Vers 14 heures, il est toujours là, imperturbable, sous le soleil caniculaire du printemps des prairies. Le lendemain, la 13e avenue retrouve sa quiétude habituelle. En pensant, au Festival de la veille, on croirait avoir rêvé.
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