Vigilance et solidarité
Le drapeau franco-ontarien flotte sur l'hôtel de ville de Québec
Photo : Ville de Québec (2018)
Être francophone au Canada demande une conviction inébranlable et une résilience sans borne. Il faut être vigilant à tout moment et faire preuve de solidarité si nous voulons survivre.
Vous allez me dire que nous sommes en « 2018 » et que les mœurs ont sensiblement changé dans les dernières décennies face à la francophonie. Je ne nierai pas que les programmes d’immersion sont de plus en plus populaires chez nos compatriotes anglophones et que les écoles francophones débordent de tout bord et tout côté.
Et pourtant, pourtant ! La dernière élection provinciale au Nouveau-Brunswick a créé une situation de vulnérabilité, le parti au pouvoir, devant compter sur l’alliance avec un parti de toute évidence, anti-bilinguisme pour assurer la gouverne de la province pour au moins quelques mois.
Et que dire des décisions prises en Ontario : suppression du commissariat aux services en français, du projet d’université francophone. Et maladresse pour tenter de temporiser la situation par le gouvernement Ford. Sans oublier d’autres réductions budgétaires dont on a moins entendu parler dans cette même vague.
Et la Saskatchewan n’y a pas échappé au fil des ans. Souvenons-nous de la Direction de l’éducation française qui a été fondue au sein du ministère de l’Éducation ! Et plus récemment, le déménagement de la Direction des affaires francophones au ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport. Sans oublier la disparition de l’aide financière pour des projets, particulièrement en immobilisation, rénovation ou réparation pour ne citer que quelques-uns des types de projets admissibles. Et je passe toutes les causes qui ont été devant les tribunaux dans le secteur scolaire. Et je n’oublierai pas l’espèce de lenteur bizarre à arriver à un financement adéquat pour le postsecondaire tant universitaire que technique.
Il y a des inquiétudes partout au pays. Je pourrais mentionner les aléas de la situation de la francophonie au Manitoba, en Alberta, en Colombie-Britannique et partout ailleurs au pays. Les exemples ne manquent pas.
De plus, l’histoire de la francophonie canadienne est mal connue, tant au Québec qu’ailleurs dans les autres provinces, autant chez les anglophones que les francophones. Un jour, il faudra écrire cette « épopée » comme on le dit dans notre hymne national : on y trouve le paragraphe suivant « Ton histoire est une épopée des plus brillants exploits » petite phrase que je ne retrouve pas dans la version anglaise ou du moins pas dans ma compréhension. Seulement l’histoire de l’éducation en français au Canada deviendrait une encyclopédie en autant de volumes qu’il y a de provinces et de territoires.
En entendant cette nouvelle de l’Ontario dernièrement, il m’est venu dans mon subconscient la mémoire d’une chanson de Zachary Richard, « Réveille ». Bien que touchant directement les Acadiens, nous pouvons facilement l’appliquer à la francophonie canadienne dans son entièreté.
Malgré des cas de cours et une vitalité marquée, même dans les plus petites communautés francophones au Canada, il faut toujours être sur ses gardes. Il y a toujours des politiciens quelque part pour nous rappeler que les francophones ne pèsent pas lourd dans leurs décisions. La crise qui secoue la communauté franco-ontarienne nous rappelle que la mobilisation va de soi partout au pays pour conserver notre place et défendre nos droits, peu importe où. Le futur de la francophonie canadienne en dépend. Comme francophone, le repos ne fait pas partie de notre vocabulaire. Appuyons de tout cœur les Franco-Ontariens !
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