Impact des écrans sur le manque de sommeil et l'obésité
Dre Nadine Arseneault-Samson
La Dre Nadine Arsenault-Samson a fait une présentation sur le temps d’écran auquel les jeunes enfants sont exposés, et ce que cela peut avoir comme conséquences.
Photo : Jacinthe Laforest, avec l’autorisation de La Voix acadienne
Après une heure de discussion sur la place que prennent les écrans dans nos vies, et les conséquences que cela peut avoir, Dre Nadine Arsenault a conclu que s’il y a quatre choses à retenir, ce sont les suivantes : limiter le temps d’écran; atténuer les effets néfastes; être attentif; donner l’exemple.
À l’invitation de l’École Évangéline de Wellington, à l’Île-du-Prince-Édouard, Nadine Arsenault-Samson avait préparé une présentation sur le temps d’écran auquel les jeunes enfants sont exposés, et ce que cela peut avoir comme conséquences. La médecin de famille a contribué à sensibiliser les personnes présentes.
«Les nouvelles suces»
Pour illustrer sa présentation, Dre Arsenault-Samson avait inclus quelques photos parlantes. Sur l’une d’elles, on voyait un enfant en larmes et visiblement en colère qui tenait fermement une tablette que le parent essayait de lui enlever.
«J’ai choisi cette photo pour illustrer qu’il peut véritablement s’installer une dépendance au point que si on retire l’objet, l’enfant se met à pleurer comme si on lui enlevait sa suce».
Or, on le sait, la suce est un objet que les parents utilisent pour calmer leurs enfants, pour qu’ils se tiennent tranquilles ou pour les faire patienter jusqu’au repas. Les suces ont des avantages, elles ont aussi des inconvénients.
Des conseils pas si faciles à suivre
Tout en conseillant de limiter le temps d’écran, Dre Nadine Arsenault-Samson est la première à reconnaître que ce n’est pas aussi facile que cela. «Les écrans sont tellement présents dans nos vies. Il y a la télé, les téléphones, les tablettes, les ordis, les lecteurs DVD dans les autos. Limiter le temps d’écran demande un effort, c’est certain, et pas juste à l’enfant», soutient Dre Arsenault-Samson.
Pas facile, mais il faut limiter le temps d’écran pour éviter les effets néfastes, incluant les risques accrus d’obésité et le manque de sommeil. «Je n’en dirai jamais assez sur l’effet de la lumière bleue sur la production de mélatonine par le cerveau. Les études prouvent que le taux de mélatonine baisse si on utilise l’écran trop longtemps. Et la mélatonine est essentielle au sommeil», dit Dre Arsenault-Samson.
L’obésité est elle aussi un effet secondaire de l’augmentation de temps d’écran. «C’est causé par l’inactivité, certes, mais aussi par le contenu publicitaire, à la télé. Les émissions pour enfants sont remplies de publicités sur les céréales sucrées et autres gâteries».
Avec moult exemples, et en se basant sur des études sérieuses, Dre Arsenault-Samson affirme qu’avant l’âge de 3 ans, il n’y a aucun avantage à exposer les enfants à l’écran, soit directement, soit en arrière-plan (télé allumée sans qu’on la regarde). Au contraire, les écrans empêchent l’enfant d’apprendre à contrôler ses émotions, nuisent à sa capacité de se concentrer et de rester attentif pendant un certain temps. «Les images sur les écrans sont tellement lumineuses et rapides que l’enfant s’habitue à ce degré de stimulation et lorsqu’il n’a pas cela, il peine à rester concentré. Également, les enfants qui interagissent beaucoup avec un écran ne développent pas leurs habiletés sociales. Ils arrivent à l’école, à la maternelle, au CPE, sans avoir appris à interagir avec d’autres et surtout, sans avoir appris à se passer de leur machine.»
Temps d'écran recommandé
- Moins de 2 ans : aucun, même lorsque la mère allaite (mais soyons réaliste)
- 2 à 5 ans : moins d'une heure par jour
- 5 à 7 ans : environ deux heures par jour
Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal La Voix acadienne
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