Retour sur la 39e rencontre de la Table des élus fransaskois
Pandémie, discrimination, cyberintimidation, élections à venir… Voilà quelques-uns des sujets abordés lors de la 39e rencontre de la Table des élus fransaskois le 12 septembre. Depuis 2011, la Table se réunit trois fois par an, en alternant Regina et Saskatoon, dans le but de rassembler les organismes francophones de la province. Pour la première fois, la rencontre a pris la forme d’une réunion virtuelle.
« Je suis très fière de l’agilité de notre équipe qui a pu réinventer notre programmation durant la COVID », s’exclame Anne Brochu Lambert, présidente du Conseil culturel fransaskois (CCF). Lors de la ronde d’ouverture, les élus fransaskois ont expliqué l’impact de la COVID-19 sur leurs organismes communautaires.
Plusieurs victoires ont été célébrées, malgré une multitude de défis causés par la pandémie. Roger Lepage, président de la Fondation fransaskoise, rapporte ainsi : « La campagne du printemps 2020 n’a pas atteint ses objectifs, mais la Fondation a quand même continué à accorder des bourses parce qu’on veut que les Fransaskois continuent de faire des études postsecondaires. »
Quant à lui, Alpha Barry, président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), est « habité par un sentiment de fierté et de mission accomplie ». Le plan du conseil scolaire pour la rentrée 2020 est apprécié par les autorités. C’est « un plan qui charme nos autorités sanitaires et provinciales », dit-il.
Isabelle Campeau, présidente de la Société historique de la Saskatchewan, explique à son tour : « Les activités continuent de rouler à la Société historique. On est très occupés. On a pris la décision au printemps que les journées du patrimoine vont de l’avant, mais en format virtuel. » Des vignettes sous forme de vidéos appuieront le contenu virtuel disponible à partir du 23 septembre.
Défis et victoires
Les associations communautaires locales font face à une perte de revenu considérable parce que la location de locaux est en baisse. Monique Nenson, de la Coopérative des publications fransaskoises (CPF), observe aussi un impact financier : « Avec la COVID, les revenus sont un peu à la baisse… Moins d’organismes cherchent de la publicité. »
De plus, la distanciation sociale oblige à adopter beaucoup de changements dans la façon de faire des organismes. Céline Moukoumi, présidente de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS, souligne l’importance du virtuel pour briser l’isolement : « La CAFS a réalisé énormément de choses depuis le début de la COVID via Zoom », assure-t-elle. Par exemple, un camp d’été virtuel et le lancement d’une campagne de sensibilisation sur le racisme envers les jeunes.
Discrimination systémique et raciale
L’importance de la sensibilisation sur le racisme et la cyberintimidation dans la communauté fransaskoise a été grandement discutée par les élus. La CAFS met en place plusieurs initiatives pour donner aux jeunes les outils nécessaires afin de naviguer les relations interculturelles avec respect. Des débats communautaires et des dialogues virtuels sur le racisme sont prévus. Les membres de la communauté seront invités comme orateurs et comme juges.
Francine Proulx-Kenzle, facilitatrice de la rencontre, a posé aux élus quatre questions afin de permettre à la CAFS de recueillir des données. Avez-vous déjà été victime ou témoin d’actes racistes ? Pensez-vous que la communauté fransaskoise est bien outillée pour faire face au racisme ? Comment définissez-vous le racisme ? D’après vous, quelles sont les actions que la communauté doit prendre dans les médias pour lutter contre le racisme ?
Philolin Ngomo, président de l’Association des parents fransaskois (APF), définit le racisme comme « demander à l’un ce qu’on ne demande pas à l’autre ». Roger Lepage a affirmé de son côté que « chacun et chaque organisme doit suivre des formations sur les préjudices inconscients ». Les membres présents ont proposé d’organiser une formation pour la 40e rencontre de la Table des élus.
Recensement, élections et Rendez-vous
Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), a annoncé avec joie l’ajout de cinq questions au prochain recensement fédéral. Trois de ces questions sont linguistiques. Ce recensement offrira des chiffres plus précis sur le nombre de francophones. Par exemple, les arrivants dont la première langue canadienne est le français seront identifiés. « L’ensemble des parlants français sera visible », perçoit-il.
Marc Masson, analyste politique de l’ACF, a présenté le plan pour l’élection provinciale du 26 octobre. La communauté fransaskoise planifie d’organiser des débats pour poser des questions au sujet des dossiers francophones. Pour respecter le besoin de distanciation sociale, il propose une table ronde par région avec un nombre restreint de membres du réseau et les candidats de partis.
Ronald Labrecque, directeur général de l’ACF, a détaillé les mesures prises pour les élections fransaskoises du 30 novembre. Il sera possible de voter en personne de 8 h à 20 h le 30 novembre et aussi par anticipation le 28 novembre. Pour les électeurs qui ne peuvent voter en personne, il sera possible d’avoir un bulletin spécial par la poste. Les lieux de vote appliqueront des mesures de distanciation et de nettoyage pour minimiser les risques.
Ronald Labrecque a aussi donné un aperçu des différences auxquelles les Fransaskois peuvent s’attendre pour les Rendez-vous fransaskois 2020. L’événement sera étalé sur un mois et sera en grande partie virtuel avec certains éléments en personne dans les régions.
L’ACF propose aux organismes régionaux de faire une courte vidéo pour leur région qui explique les bienfaits et les défis. Les Rendez-vous incluront des activités et formations sur la lutte contre le racisme, des vidéos culturelles et une formation sur la préparation d’archives offerte par la Société historique.
En fin de rencontre, les élus fransaskois se sont entendus pour se réunir à nouveau virtuellement avant la fin de l’année 2020.
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