Une Journée d’accueil du nouvel arrivant virtuelle
D’après Statistique Canada, quelque 8 500 francophones ont été admis en 2019 en tant que résidents permanents hors Québec. Même si la pandémie a ralenti l’immigration francophone en milieu minoritaire, la Saskatchewan veut rester une terre d’accueil pour assurer son avenir.
Cette volonté d’accueillir est célébrée chaque année par la Journée d’accueil du nouvel arrivant (JANA) en Saskatchewan. L’occasion de présenter les services aux nouveaux arrivants, des prestations artistiques, un coup d’œil sur l’employabilité et les cursus en province, et d’offrir quelques témoignages de nouveaux arrivants déjà établis.
Organisé par la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS), l’événement s’est déroulé le 27 mars en ligne sur Zoom et Facebook Live, et a rassemblé une cinquantaine de participants.
Se sentir chez soi
Que ce soit pour saisir de nouvelles opportunités d’emploi, pour fuir des conflits militaires ou pour retrouver leur famille, les nouveaux arrivants constituent une source importante de croissance et de prospérité pour la province.
« Le Canada, et plus particulièrement la Saskatchewan, sont des endroits où l’on peut se sentir chez soi et construire un projet de vie », indique Russell Mirasty, lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan et responsable du discours d’ouverture de la JANA.
Entre les danses du groupe Lumière, celles des Young African Dancers et une introduction sur la Troupe du Jour, les immigrants en ont appris plus au sujet de la diversité de la francophonie des Prairies. En parallèle, ils ont été renseignés sur le bénévolat et les questions financières et juridiques.
« Quand on est un nouvel arrivant, on doit comprendre comment les banques et le système du pays fonctionnent », insiste Marie Latezina Munkiene conseillère financière et enseignante. Une connaissance du système et des lois encouragée par l’avocat Roger Lepage, membre de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS).
Opération séduction
Des activités hivernales destinées aux familles de nouveaux arrivants
capture d'écran
Faisant face à un vieillissement de la population et à la baisse du taux de natalité, le Canada doit être prêt à faire face à la concurrence internationale pour attirer des travailleurs qualifiés et mobiles. Selon le gouvernement du Canada, on s’attend à ce qu’en 2030 la croissance démographique du pays repose exclusivement sur l’immigration.
En Saskatchewan, des institutions comme le Collège Mathieu tentent de séduire les nouveaux arrivants en offrant des cursus et formations bilingues ou en français, leur permettant ainsi d’entrer plus facilement sur le marché du travail canadien et de contribuer à l’économie provinciale.
« Notre établissement est très expérimenté dans l’enseignement à distance et virtuel, et nous avons toujours accompagné nos nouveaux étudiants qu’ils soient en province ou à l’international », indique à ce propos Aké Léonce Alloh, responsable des communications pour le Collège Mathieu.
Ce dernier indique par ailleurs que se former est aussi répondre à un besoin d’intégration pour s’adapter dans un nouveau pays. « Nous offrons des formations courtes qui correspondent au marché du travail actuel et 100 % de nos étudiants terminent avec un emploi », se félicite-t-il.
La Cité universitaire francophone de Regina rejoint ce même objectif de formation via des programmes essentiellement en français ou bilingues pour accéder au marché du travail rapidement en Saskatchewan. « Beaucoup de nos étudiants ont des offres d’emploi ou des promesses d’emploi avant même d’obtenir la fin de leurs études », relève Andreas Krebs, agent en recrutement à la Cité.
Des services adaptés à la pandémie
La JANA met en avant une idée d’inclusion nationale, provinciale mais aussi locale comme le démontre la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS). Son directeur Arnaud Coullaut ne manque pas de souligner l’engagement de l’organisme pour multiplier les activités en français dans la ville des ponts : « Nous travaillons avec la municipalité et certains organismes locaux pour donner une place prépondérante au français », dit-il.
Originaire de France, le directeur a partagé son expérience personnelle relative à son arrivée à Saskatoon. « Il y a deux ans, j’ai moi-même été ce nouvel arrivant, et je peux donc témoigner de la compétence et de la qualité des différents services qu’on a ici à Saskatoon. »
Tout comme la FFS a dû adapter ses événements au numérique, l’assistance directe du Service d’accueil et d’inclusion francophone en Saskatchewan (SAIF-SK) a dû faire de même. Inauguré lors du Rendez-vous fransaskois en novembre 2019, le service personnalisé d’établissement a fait ses premiers pas en 2020 au travers de services virtuels ou de rendez-vous respectant les restrictions sanitaires.
Armelle Agbessi, travailleur en établissement dans les écoles du nord et conseiller en inclusion communautaire au SAIF-SK, souligne que, avec la fermeture des frontières en 2020, l’organisme a reçu essentiellement des étudiants internationaux ou les résidents permanents qui ont été acceptés avant mars 2020.
« Nous avons virtualisé nos sessions d’information grâce aux applications comme Zoom et Teams et nos rendez-vous ponctuels avec les nouveaux arrivants répondent à toutes les consignes sanitaires exigées », explique ainsi l’employé.
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