Vision d’avenir et bilan d’une année hors norme à l’ACF
La pandémie a apporté son lot de défis à la communauté fransaskoise, mais aussi plusieurs opportunités en matière de financement et de rapprochements, même virtuels. L’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) est revenue sur cette année extraordinaire lors de son assemblée générale annuelle (AGA) le 23 juin.
Présidée par Alexandre Chartier, la rencontre a accueilli une soixantaine de participants. L’AGA a commencé avec une minute de silence pour souligner la découverte de 751 tombes anonymes sur le site de la Cowessess Indian Residential School, un pensionnat pour Autochtones situé près de Marieval qui a fermé ses portes en 1997.
Retour au vert
Les états financiers de l’organisme ont été validés par la firme comptable Bergeron & Co. Pour l’année fiscale 2020-2021, l’ACF affiche un excédent de plus de 5 000 dollars, une nette amélioration par rapport au déficit de quelque 24 000 dollars en 2019-2020.
L’ACF a bénéficié d’une augmentation considérable de subventions fédérales durant la pandémie. Alors que ces dernières représentaient déjà 1,11 million de dollars en 2019-2020, elles sont montées jusqu’à 1,88 million en 2020-2021.
Ces nouvelles subventions proviennent surtout d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) en raison du transfert des responsabilités du Réseau en immigration francophone (RIF-SK) à l’ACF survenu en avril 2020. L’enveloppe est aussi gonflée grâce à l’inauguration du programme des communautés francophones accueillantes (CFA).
Cette augmentation des revenus a mené à une augmentation des dépenses pour les effectifs. En effet, l’ACF a augmenté son budget pour les salaires et les charges sociales de près de 420 000 dollars, passant de 1,20 million à 1,62 million de dollars. Enfin, la pandémie a entraîné une forte réduction des frais de déplacement, de repas et d’hébergement.
Les états financiers de l’ACF incluent aussi les transactions effectuées par le Service d’accueil et d’inclusion francophone (SAIF-SK), un organisme fondé en avril 2020 et apparenté à l’ACF. Cet organisme affiche un excédent de plus de 4 000 dollars dans sa première année d’activité.
Bilan d’une année inédite
L’assemblée générale a aussi été l’occasion pour le président de l’ACF Denis Simard et son directeur général Ronald Labrecque de revenir sur les accomplissements de l’organisme au cours de l’année.
D’abord, la programmation régulière de l’ACF a été entièrement tournée vers le numérique. Entre autres, le Rendez-vous fransaskois, le camp Voyageur et toutes les réunions de l’Assemblée des députés communautaires ont été réalisés virtuellement.
Denis Simard a aussi mis en avant le projet du mieux-vivre ensemble de l’ACF qui s’est associé à la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS), au Conseil culturel fransaskois (CCF) et au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) pour créer le Partenariat provincial interculturel.
Depuis mars 2021, le partenariat offre des formations animées par l’éducateur Abdoulaye Yoh et destinées à l’ensemble du réseau associatif pour combattre le racisme. « C’est une façon pour la communauté de se donner un nouveau mode de fonctionnement, explique Denis Simard, et de créer une communauté qui va être heureuse. »
Tournés vers l’avenir
Le président Denis Simard a aussi discuté de l’avenir de l’organisme après la pandémie. « Mon aspiration pour l’année qui s’en vient, c’est essentiellement de rouvrir, d’avoir des 5 à 7, des fêtes en présentiel. »
Denis Simard a aussi jeté les bases des projets de l’ACF pour les six prochains mois. D’abord, l’ACF souhaite organiser le Rendez-vous fransaskois 2021 en personne et d’y accueillir 100 à 200 personnes. L’ACF voit aussi une occasion de faire entendre ses revendications lors de la prochaine élection fédérale, dont certaines rumeurs annoncent l’arrivée imminente. Denis Simard espère aussi voir adopter le projet de loi visant à moderniser la Loi sur les langues officielles déposé le 15 juin.
En outre, le président a discuté du nouveau Plan de développement global 2021-2030 de la communauté fransaskoise entré en vigueur lors de la dernière Assemblée des députés communautaires le 5 juin 2021. Selon lui, ce document est le résultat d’« un travail de longue haleine et participatif grâce aux nombreuses consultations et au sondage auprès de la communauté lancé en novembre dernier ».
En définitive, l’ACF entame le déconfinement avec pour ambition de faire « revivre la joie de vivre », selon les mots de Denis Simard. « On veut faire des choses qui nous plaisent, et on concentre notre action là-dessus », ponctue le président de l’organisme.
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