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Article de l'Eau vive

Grippe aviaire, un virus qui se propage à vitesse grand V
Arthur Béague

Grippe aviaire, un virus qui se propage à vitesse grand V

Le virus balaie tout sur son passage. Véritable fléau pour les animaux sauvages et les animaux d’élevage, la grippe aviaire entraîne des répercussions catastrophiques à l’échelle mondiale.

La grippe aviaire est une infection due à un ensemble de virus de la famille des orthomyxoviridae qui frappe, comme son nom l’indique, les oiseaux.

Extrêmement contagieuse, la grippe aviaire comporte un taux de mortalité très élevé chez les oiseaux d’élevage. Un oiseau contaminé, et bien souvent c’est tout le cheptel qui doit être abattu. Ordre des autorités.

Le sale boulot est en revanche confié aux éleveurs, complètement démunis. C’est la stratégie dite du dépeuplement par laquelle on élimine tout pour repartir sur des bases saines.

Pour s’en prémunir, et vous savez sûrement de quoi je parle, on confine. Les poulets labélisés plein air voient autant le jour que moi dans mon sous-sol et tout le monde prie pour ne pas être contaminé.

Malgré une modernisation des élevages et la mise en place de protocoles sanitaires sévères, l’épidémie a repris de plus belle et c’est en 2021 que de nouveaux cas ont été repérés en Europe.

Une année est passée et nous en sommes aujourd’hui à 46 millions d’animaux d’élevage abattus rien que dans l’Union européenne. Des chiffres astronomiques qui laissent transparaître le désarroi des éleveurs.

Si nous avons appris à vivre avec ces épisodes de grippes aviaires depuis des décennies, c’est l’ampleur de cette vague qui est exceptionnelle et notamment sa répercussion chez les animaux sauvages.

Une autre pandémie

L’épidémie s'opère à l'échelle mondiale sur une dizaine d'espèces d’oiseaux, principalement marins, et particulièrement depuis le printemps 2022. Les photos aériennes des colonies de fous de Bassan parlent d’elles-mêmes. Autrefois, les rochers « blancs » de milliers d’oiseaux ne sont aujourd’hui que faiblement tachetés ici et là.

Seraient en cause les mutations du virus et de nouveaux génotypes qui sévissent lourdement dans les communautés d’oiseaux marins au printemps, du jamais vu. Le Canada n’est pas en reste et c’est par milliers que les carcasses d’oiseaux se comptent sur la côte est, sur les îles de la Madeleine et Bonaventure notamment.  

Le stress est d’autant plus grandissant que la grippe n’a d’aviaire que le nom depuis que, en 1997 à Hong Kong, une nouvelle catégorie de virus a vu le jour. Il s’agit d’un sous-type du virus (H5N1) capable de franchir la barrière des espèces et d’atteindre les mammifères, dont l’homme. Un effet très marqué cette année qui a conduit notamment à une forte hausse de la mortalité des phoques communs du Saint-Laurent.

En Saskatchewan, des centaines d’oies des neiges auraient été tuées par le virus au printemps et au minimum cinq espèces de mammifères auraient été contaminées, forçant la mise en place de mesures de contrôle de la santé animale dans les élevages ou encore dans le zoo de la ville de Saskatoon.

Si le ministère de l’Environnement confirme une nette diminution des cas, les responsables précisent que le virus continue de circuler dans les populations d'oiseaux sauvages de la province.

Aujourd’hui, la priorité est d’arrêter l’épizootie et de transformer les élevages industriels où, bien souvent, naissent ces nouveaux variants qui se disséminent ensuite par les animaux sauvages à travers le monde.

Il est temps d’entreprendre un travail à l’échelle mondiale pour éviter la disparition d’espèces sauvages et, du même coup, de faire de notre vie un nouveau confinement.

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