Échanges entre les francophonies canadiennes au menu de Mobilisation franco 2023
FRANCOPRESSE – Une soixantaine d’organismes du Québec et de la francophonie canadienne sont réunis à Québec pour la seconde édition de Mobilisation franco. L’évènement, organisé conjointement par la Fédération des communautés francophones et acadienne et le Centre de la francophonie des Amériques, vise à tisser davantage de liens entre les organismes francophones du pays.
«L’objectif, à moyen long terme, c’est de voir comment la francophonie canadienne peut s’insérer dans les réseaux québécois, et vice versa, et créer de nouvelles occasions d’échanges qui dépassent l’évènement annuel», explique Alain Dupuis, directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).
Lors de la première édition, en 2022, les enjeux culturels et touristiques ont fait l’objet de nombreuses discussions, précise-t-il. «Il y a eu de la collaboration pour promouvoir nos artistes francophones hors Québec et au Québec et assurer de la mobilité aux artistes francophones aux pays», détaille Alain Dupuis.
Sylvain Lavoie, président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques, rappelle que l’évènement s’inscrit dans la politique québécoise pour la francophonie canadienne. Photo : Jean Rodier
L’évènement de cette année «va recevoir aussi un groupe de la Fédération des chambres de commerce du Québec, mais aussi les associations des personnes d’affaires de quelques autres régions et de quelques provinces et territoires qui se sont mis ensemble dans les derniers mois pour mettre en avant une nouvelle alliance économique francophone», ajoute-t-il.
Le président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques (CFA), Sylvain Lavoie, considère que l’évènement est un pas certain dans le rapprochement des francophonies du pays. «Cette volonté s’inscrit dans le cadre de la politique québécoise en matière de francophonie canadienne qui vient marquer une politique d’action qui désire vraiment se rapprochement entre le Québec et la francophonie canadienne.»
Rapprocher le Québec des francophonies canadiennes : un défi
Si aujourd’hui les organismes sont un moyen de rapprocher les francophonies canadiennes, il fut un temps où ce n’était pas le cas, affirme le chroniqueur linguistique Jean-Benoît Nadeau au magazine L’actualité.
Alain Dupuis, les effets de Mobilisation franco se feront sentir avec les années. Photo : Christian Lalonde-Photolux
«Je dirai que le gros problème de la relation entre le Québec et les francophones des autres provinces, ç’a été longtemps, je pense, les organismes», évoque celui qui a prononcé la conférence d’ouverture. Selon lui, les organismes n’œuvraient pas à préserver une connexion avec les francophones des autres provinces.
Il précise cependant qu’avec le temps Mobilisation franco «peut faire une différence».
«Si on parvient à créer des liens durables, des liens réels, des ponts dans les esprits, c’est ce qui manque à mon avis», ajoute le linguiste.
Jean-Benoît Nadeau a prononcé la conférence d’ouverture de la seconde édition de l’évènement. Photo : Paul Nadler
Celui qui observe la francophonie depuis plusieurs années différencie néanmoins le rôle du gouvernement de celui de la société civile. «On doit travailler ensemble, on doit apprendre les uns des autres et que la société civile, finalement, est le meilleur lieu pour ce dialogue-là.»
D’après Jean-Benoît Nadeau, le gouvernement du Québec «tente de corriger [cette situation] depuis 15 ans avec le Centre de francophonie des Amériques».
Résultats de la première édition
«On a eu de bons résultats au niveau des initiatives qui ont été proposées», affirme Sylvain Lavoie en faisant référence à la première édition de l’évènement.
Tout au long de l’année, la FCFA et le Centre de la francophonie des Amériques ont assuré un suivi auprès des participants de la première édition. «On a fait le tour sur tous les groupes qui étaient là pour essayer de voir trois mois plus tard et six mois plus tard qu’est-ce qui avait été fait», précise Alain Dupuis.
Lors de la première édition, l’Université de l’Ontario français (UOF) et l’Université de Montréal ont concrétisé un projet de mobilité étudiante lors de la première édition de Mobilisation franco. Mareva Cestor, directrice du Carrefour des savoirs de l’établissement, précise que «c’était une étape décisive».
Mareva Cestor est directrice du Carrefour des savoirs de l’Université de l’Ontario français. Photo : Vanessa Diosa
Le programme consiste à développer un apprentissage expérientiel en milieu communautaire et de faire découvrir à la communauté étudiante la vie dans une province francophone en situation minoritaire et majoritaire, souligne Mareva Cestor.
Elle ajoute : «On fait partie du concept qu’il n’existait pas de programme canadien francophone de mobilité étudiante et encore moins dans le domaine de l’apprentissage expérientiel en milieu communautaire.»
L’UOF a reçu cinq membres de la communauté étudiante et l’Université de Montréal, quant à elle, en a reçu quatre. Mareva Cestor présentera les résultats de cette première expérience de collaboration aux participants de Mobilisation franco 2023.
L’évènement Mobilisation franco se termine le 9 mai.
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