Bilingue et engagé : le métier d’interprète en santé
Dans les coulisses du système de santé, des acteurs souvent invisibles jouent un rôle déterminant : les interprètes-accompagnateurs. Ces derniers sont là pour briser les barrières linguistiques, accompagner les patients et parfois offrir un soutien moral crucial. Pourtant, leurs rôles restent méconnus et sous-évalués.
Un rôle aux multiples facettes
Les interprètes-accompagnateurs ne se contentent pas de traduire des mots. Leur mission est bien plus complexe.
L'interprétation linguistique est le cœur de métier pour faciliter la communication entre le patient et le professionnel de santé. Mais on ne parle pas assez de l'accompagnement pratique et émotionnel.
L'interprète doit aussi accueillir les patients, les orienter, les accompagner physiquement lors de rendez-vous, et les soutenir face à des nouvelles parfois difficiles.
Enfin, l'interprète peut aider la navigation dans le système de santé. Il peut compiler des répertoires de services en français, guider les patients vers les ressources adéquates et offrir des recommandations.
Comme le souligne un interprète en milieu minoritaire : « 80 % de mon travail, c’est du soutien moral. Être là permet au patient de poser des questions et de mieux comprendre. »
Des formations variées et des compétences personnelles
Les interprètes-accompagnateurs reçoivent des formations allant de quelques heures à plusieurs mois. Celles-ci couvrent la terminologie médicale, les responsabilités de confidentialité et les droits des patients.
De plus, le métier nécessite des compétences en accompagnement émotionnel qui constituent un aspect essentiel de leur travail.
Défis et obstacles
Malgré leur impact, ces professionnels font face à de nombreux défis. Tout d’abord, leur fonction manque parfois de reconnaissance : leur rôle est souvent perçu comme secondaire.
De plus, beaucoup des interprètes-accompagnateurs travaillent de façon bénévole, ce qui complique leur recrutement et leur disponibilité.
Par ailleurs, dans les petites communautés, des préoccupations liées à la confidentialité et à la stigmatisation empêchent certains patients de demander un accompagnement.
Un bénévole témoigne : « Avec un interprète qualifié, tout est clair et officiel. Mais quand c'est un proche ou un ami, les barrières de confidentialité compliquent tout. »
Pourquoi sont-ils indispensables ?
Les interprètes-accompagnateurs ne se contentent pas de traduire des mots : ils sauvent des vies en permettant une meilleure compréhension entre patients et professionnels de santé.
Ils sont souvent la seule voix des aînés, personnes isolées ou en difficulté face à un système de santé complexe.
En conclusion, il est temps de reconnaître la valeur des interprètes-accompagnateurs et de leur offrir le soutien qu’ils méritent. C’est un métier que les jeunes francophones en milieu minoritaire doivent envisager. Peut-être que demain, vous aussi, vous pourriez avoir besoin d'eux.
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