Regina choisie pour accueillir les Jeux de la francophonie canadienne en 2028
C’est officiel : la 9e édition des Jeux de la francophonie canadienne (JeuxFC) se tiendra à Regina en 2028. Une annonce qui résonne déjà comme une grande victoire pour la jeunesse fransaskoise, mais aussi comme le point de départ d’une mobilisation culturelle, artistique et communautaire sans précédent.
C’est la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) qui a dévoilé la bonne nouvelle le 28 mai.
Regina a finalement été retenue au terme d’un processus de sélection rigoureux qui l’opposait à North Bay, en Ontario.
Ce choix, soutenu par l’Association jeunesse fransaskoise (AJF) et le Conseil culturel fransaskois (CCF), marque un jalon historique pour la communauté francophone en situation minoritaire.
Une consécration
Julien Gaudet, directeur général de l’AJF, accueille cette nouvelle avec une grande fierté : « Ça fait plus de 20 ans qu’on demande si la communauté est prête à accueillir les Jeux. Aujourd’hui, je peux dire qu’on est prêts ! Et on attend tout le monde à bras ouverts. »
Pour le directeur, les Jeux ne sont pas qu’un événement ponctuel, mais un véritable projet de société.
« C’est une occasion pour les jeunes Fransaskois de rayonner chez eux, de montrer leur talent en sport, en art, en leadership, devant leur famille, leurs amis et toute la communauté. C’est aussi un outil de légitimation de leur identité culturelle, souvent méconnue ailleurs au pays. »
Ce dernier souligne également les retombées positives à long terme d’une telle nouvelle : développement du leadership, création de nouvelles activités locales, engagement accru des jeunes et des familles.
« On espère que des projets comme un tournoi de pickleball ou même un organisme sportif francophone verront le jour après les Jeux », laisse entrevoir le directeur de l’AJF.
Par et pour les jeunes
Simon Thériault, président de la FJCF, rappelle la mission fondatrice des JeuxFC : « C’est un événement national par et pour les jeunes. Il vise à éveiller et renforcer le sentiment d’appartenance à la francophonie canadienne, en célébrant la diversité et en favorisant la construction identitaire. »
La FJCF salue l’engagement de la communauté fransaskoise et la qualité du dossier présenté.
« Regina a démontré non seulement sa capacité organisationnelle, mais aussi un profond désir d’inclure les jeunes à toutes les étapes du processus. La voix des jeunes doit résonner dans chaque décision », insiste Simon Thériault.
La collaboration avec l’AJF, acteur majeur du développement du leadership jeunesse en Saskatchewan, assurera une programmation pertinente et inclusive dans l’événement.
« Les Jeux seront une vitrine pour toute une génération de jeunes qui souhaitent s’épanouir en français, même en milieu minoritaire. »
La culture en première ligne
L’un des volets distinctifs des Jeux est son apport artistique. C’est le Conseil culturel fransaskois (CCF) qui pilotera cette composante. De quoi réjouir sa directrice artistique, Elma Bos.
« Pour nous, c’est une immense occasion de faire rayonner la scène artistique fransaskoise et canadienne. Nous allons accompagner les jeunes dans leurs disciplines artistiques et mettre en lumière les artistes qui les forment. »
La programmation culturelle, encore en construction, s’annonce ambitieuse, avec une intégration de technologies innovantes comme les hologrammes, tout en respectant la structure classique des Jeux avec des cérémonies d’ouverture, de clôture et des soirées artistiques.
« C’est une chance de célébrer la créativité francophone sous toutes ses formes », ponctue la directrice.
Le CCF prévoit aussi de miser sur son programme Nouvelle Scène pour détecter et soutenir les talents émergents.
« Même si on ne peut pas encore annoncer de noms, nous avons les outils pour assurer une belle relève d’ici 2028. Le milieu évolue vite, mais nous serons prêts. »
Se placer sur la carte
Toutes les parties prenantes qui ont porté le dossier de candidature de Regina s’accordent sur un point : ces Jeux seront une vitrine pour la francophonie locale.
« Trop souvent, les gens ignorent qu’il existe une communauté francophone en Saskatchewan. C’est le moment de renverser cette perception », affirme Julien Gaudet.
Elma Bos insiste également sur la dimension inclusive : « Nous allons travailler activement à représenter toutes les voix : autochtones, métisses, afrodescendantes, multiculturelles. Cela fait partie de nos valeurs, mais aussi des exigences croissantes de nos partenaires et bailleurs de fonds. »
Selon elle, les JeuxFC pourraient aussi devenir un outil d’attraction pour de nouveaux francophones qui choisiraient de s’installer en Saskatchewan.
« Cet événement est une démonstration vivante que notre communauté est dynamique, accueillante et résiliente. »
En route vers 2028
La machine est déjà en marche puisqu’une délégation fransaskoise d’une centaine de jeunes se prépare à participer aux Jeux de 2025 à Laval.
Pour Julien Gaudet, cette étape sera une répétition générale avant l’accueil de 2028. « On veut que nos jeunes soient prêts, qu’ils se sentent capables de représenter leur communauté et, à terme, qu’ils deviennent eux-mêmes des encadreurs ou des leaders. »
Pour Elma Bos, l’essentiel est de bâtir des ponts durables : « Ce que les Jeux vont laisser, c’est bien plus que des souvenirs. Ce sont des amitiés, des liens professionnels, une fierté identitaire et culturelle qui façonnera toute une génération. »
Le rendez-vous est donc pris pour 2028.
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