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Article de l'Eau vive

Le choc culturel : un phénomène à appréhender
Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse
/ Catégories: Société

Le choc culturel : un phénomène à appréhender

En Saskatchewan, province marquée par une diversité grandissante via l’immigration et les réalités plurilingues, le choc culturel se vit de multiples manières, tant chez les nouveaux arrivants que chez ceux qui les accueillent. Pour certains Fransaskois, comprendre ce phénomène est essentiel pour favoriser l’intégration, le mieux-être et la cohésion sociale.

Dans le cadre de son travail sur le bien-être mental, la Fransaskoise Francine Proulx-Kenzle se penche sur le choc culturel, et les manières de conscientiser le public fransaskois à cette réalité.

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Francine Proulx-Kenzle est conseillère et formatrice certifiée en sécurité psychologique et pour les premiers soins en santé mentale à Regina. Crédit : Courtoisie

Selon la conseillère et formatrice certifiée en sécurité psychologique et pour les premiers soins en santé mentale, le choc culturel est très large.

« C'est une réaction à quelque chose face à soi qui est différent, qui peut-être ne rejoint pas tout à fait ses propres valeurs, coutumes, ou attentes », définit-elle.

Pour Bélise Nzeyimana, qui a immigré en Saskatchewan il y a 19 ans, le choc culturel est surtout « une expérience de stress et de désorientation », un sentiment partagé par nombre d’immigrants, lesquels constituent 12 % de la population saskatchewanaise.

Ainsi, la Burundaise d’origine met son expérience au service des nouveaux arrivants en tant que conseillère en établissement pour le Service d’accueil et d’inclusion francophone de la Saskatchewan (SAIF).

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Originaire du Burundi, Bélise Nzeyimana est à Regina depuis près de 20 ans et travaille au SAIF. Crédit : Site web de la SAIF

« Le choc culturel n’est pas vécu de la même façon par tout le monde, c’est subjectif », souligne-t-elle. L’âge d’un individu, notamment, entrerait en jeu.

Pour Shae Harper, enseignante en immersion française à Regina, les jeunes enfants s’intègrent d’ailleurs plutôt bien à un nouvel environnement.

« Les élèves en première et en deuxième année apprennent bien auprès d’autres élèves. Parfois, il existe des barrières linguistiques, mais les autres élèves persévèrent afin d’apprendre à connaître leur nouvel ami », témoigne-t-elle.

D’autres circonstances entrent en ligne de compte dans l’expérience du choc culturel, comme le statut d’immigration, les aptitudes linguistiques, l’établissement en milieu rural ou urbain, le climat, le niveau en anglais et la scolarité.

Quatre phases du choc culturel

Selon les modèles étudiés par Francine Proulx-Kenzle, propriétaire de Pense Transformation Consulting, le choc culturel comprend quatre phases.

« La première phrase, c'est la lune de miel », explique-t-elle. L’euphorie, la curiosité, la découverte gagnent alors la personne qui expérimente de nouvelles choses.

« La deuxième phase, c'est la crise », poursuit-elle, une crise provoquée par l’ennui ou la vision critique du nouvel arrivant sur son nouvel environnement. À ce moment-là s’impose un choix : rester ou partir.

Suivent les phases d’ajustement et d'adaptation. « On s'adapte à ce qui est autour de soi, aux gens autour. On se sent plus à l'aise », commente Francine Proulx-Kenzle.

La Saskatchewan concernée

« La Saskatchewan n’est pas exemptée de ce phénomène », souligne Bélise Nzeyimana, pour qui le choc culturel est « une réaction qui arrive à tout le monde, qui est normale à l'adaptation à un nouvel environnement ».

L’agente du SAIF précise qu’il n’existe pas une seule culture saskatchewanaise. « On arrive ici dans la culture de la Saskatchewan, et puis il y a la culture fransaskoise qui est encore différente. »

Certaines choses sont parfois anecdotiques, mais révélatrices d’approches de vie différentes. Rolande Rousseau, originaire du Nouveau-Brunswick, établie maintenant à Regina, s’attarde entre autres sur le rapport aux déplacements.

« Un gros choc pour moi, c’est que les gens conduisent beaucoup plus vite dans les stationnements et les ruelles ! En plus, je trouve que beaucoup de gens ont une bulle géographique. Par exemple, pour les commissions, si je veux aller à une épicerie hors de cette bulle, mon mari ne veut pas parce que c’est trop loin. »

Les bénéfices

Francine Proulx-Kenzle, qui développe une formation pour les instructeurs de langue dans les écoles à travers le pays, croit que la sensibilisation au choc culturel peut aider les personnes qui le vivent.

« Les gens sont réticents à dire qu’ils souffrent d'un choc culturel. Ils vivent avec. Et comment ? Ça va dépendre de leur niveau de santé mentale. »

La formatrice avance même que le choc culturel peut être vu comme un bénéfice, dans la mesure où il a été choisi.

« Le choc culturel lié au déménagement des étudiants ou des travailleurs, ou même un changement de lieu de travail, ça contribue à notre développement et à notre ouverture. Peut-être qu'on va même apprendre qui nous sommes. Il faut juste se donner le temps de s'habituer à un autre rythme. »

Des ressources

Pour s’habituer à une nouvelle réalité, il faut de la patience, et surtout « faire preuve d’empathie envers les autres », ajoute Bélise Nzeyimana, dont l’équipe au SAIF est prête à être une ressource essentielle pour les nouveaux arrivants francophones en Saskatchewan.

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