Quels liens existeront entre le Québec et les communautés francophones et acadiennes après le 7 avril 2014?
Tout dépend de qui, le Parti Québécois (PQ) ou le Parti Libéral du Québec (PLQ), formera le prochain gouvernement, selon Benoît Pelletier, professeur de droit à l’Université d’Ottawa. Ce constitutionnaliste est aussi, en quelque sorte, le père de la Politique du Québec en matière de francophonie canadienne, adoptée en 2006 alors qu’il était ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, de 2003 à 2008, dans l’ancien gouvernement libéral de Jean Charest.
En mai 2004, à l’occasion de la clôture du Forum de la francophonie, le ministre Pelletier avait annoncé les couleurs de son gouvernement : « Quiconque souhaite, par des actions d’envergure, contribuer à l’avancement de la langue française et son statut universel, trouvera le Québec à ses côtés. Amis francophones du Canada, à compter d’aujourd’hui, le Québec est de retour. »
Dix ans plus tard, Benoît Pelletier, rappelle l’importance et la raison d’être de ce retour du Québec au sein de la francophonie canadienne. L’idée est que la pérennité du fait français au Canada passe par une coopération plus étroite entre le Québec et les communautés de langue française. Seul état francophone en Amérique du Nord, le Québec doit exercer un leadership rassembleur pour accroître le rayonnement et la vitalité du français.
Or, en consultant le site Web du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, responsable de la mise en œuvre de la Politique, on constate qu’aucun changement n’a été apporté depuis l’arrivée au pouvoir, il y a 18 mois, du gouvernement péquiste de Pauline Marois.
Pourtant, selon le professeur Pelletier, « le leadership doit être renouvelé. »
« Il faut faire du travail pour sensibiliser les Québécois à la francophonie canadienne, que trop d’entre eux méconnaissent, pour qu’ils se sentent inclus et veuillent s’y inclure. »
La Politique prévoit de l’aide financière pour des projets dans le cadre du programme d’appui à la francophonie canadienne et du programme de coopération intergouvernementale. Benoît Pelletier, alors ministre, avait la tâche ardue de justifier cette aide destinée aux organismes francophones et acadiens.
« Le réflexe des politiciens et des fonctionnaires était de ne penser qu’au Québec. Il fallait défaire ce réflexe et les amener à penser à une francophonie extra-provinciale et pancanadienne. »
« C’est très important qu’il y ait une implication du Québec dans la francophonie canadienne parce que globalement, ça permet à la langue française d’être plus vivante et plus rayonnante. »