« Si le gouvernement avait agi avec sérieux pour atteindre la cible en matière d’immigration francophone, il y aurait aujourd’hui 75 839 francophones de plus dans nos communautés. C’est l’équivalent de toute la population francophone de la Colombie-Britannique. On est en train de causer des torts irréparables à la francophonie ».
C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, concernant l’étude publiée aujourd’hui par le commissaire aux langues officielles sur la cible fixée en 2003 pour l’immigration francophone. Cette cible, qui prévoyait que 4,4 % des immigrants et immigrantes admis chaque année ailleurs qu’au Québec seraient d’expression française, n’a jamais été atteinte.
« La cible a été établie conjointement entre le gouvernement et nos communautés, mais celles-ci n’ont jamais consenti à des années de stagnation à moins de 2 % par année, avec un creux historique de 1,5% en 2015. On était en droit de s’attendre à des progrès. Au lieu, ce qu’on a vécu, c’est une décennie perdue », dénonce Mme Roy.
Les communautés francophones et acadiennes font depuis des années des pieds et des mains pour que le ministère crée des programmes et politiques spécifiques aux réalités de l’immigration francophone. Se fier aux programmes généraux du ministère n’a jamais donné les résultats escomptés.
« Pendant des années, nos communautés ont fait tout ce tout ce qu’elles ont pu pour développer l’immigration francophone de A à Z, et elles l’ont fait avec très peu d’appui du gouvernement fédéral au niveau de la promotion à l’étranger ou du recrutement. Et pendant ces années, elles se sont évertuées à répéter à Immigration, Réfugiés et Immigration Canada que ça prenait des politiques et des programmes ciblés, ce que le ministère semble toujours ne pas reconnaitre », souligne Mme Roy.
Face au constat d’échec que dénote l’étude du commissaire aux langues officielles, la FCFA exige :
- Que le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, l’honorable Sean Fraser, s’engage immédiatement à une augmentation substantielle des niveaux d’immigration francophone ailleurs qu’au Québec dès 2022 ;
- Qu’il s’engage aussi à adopter, en consultation avec nos communautés, une cible de réparation qui s’appliquera dès 2023 ;
- Que le gouvernement s’engage à développer une politique en matière d’immigration francophone ayant comme objectif explicite le rétablissement du poids démographique des communautés francophones et acadiennes à ce qu’il était en 2001 et, à terme, la croissance de ce poids démographique ;
- Que cette politique donne aux communautés l’autonomie et les ressources nécessaires pour la promotion à l’étranger, le recrutement et la sélection d’immigrants et d’immigrantes francophones, ainsi que l’offre de services d’établissement par et pour les francophones partout au pays.
L’étude du commissaire aux langues officielles peut être consultée sur le site du Commissariat.
Cet article Non-atteinte de la cible en immigration francophone : “On est en train de causer des torts irréparables à la francophonie”, dit la FCFA est apparu en premier sur Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.