Des équipes épuisées, des salaires non compétitifs, des difficultés croissantes à recruter du personnel, des capacités en déclin : la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada brosse un portrait sombre de l’état de santé des organismes de langue française en situation minoritaire. Dans un mémoire intitulé Éviter le point de rupture, lancé aujourd’hui, la Fédération chiffre à 300 M $ le montant supplémentaire que devra investir le gouvernement fédéral, expressément pour les organismes de la francophonie en milieu minoritaire, dans le prochain Plan d’action pour les langues officielles.
« Longtemps, on a compté sur nos organismes pour faire plus avec moins et on a étiré l’élastique aussi loin qu’il pouvait aller. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation galopante, ce serait de la pensée magique de conclure qu’encore une fois, nos organismes trouveront une façon de s’en tirer. Cette fois, on peut voir assez clairement comment certains en arriveront à devoir cesser leur activités », commente la présidente de la FCFA, Liane Roy.
Réalisé grâce à un sondage auprès de 188 organismes et des études de cas poussées auprès de 40 d’entre eux, ce mémoire conclut notamment que :
- Un organisme sur quatre ne dispose que d’un employé ou une employée, ou moins;
- 90 % des organismes sont forcés d’offrir un salaire moyen inférieur au salaire moyen au Canada;
- Les deux tiers des organismes ne sont pas en mesure de recruter le personnel dont ils ont besoin pour remplir leur mission;
- 63 % des organismes ne disposent pas d’un budget suffisant pour répondre à leur mission de base ;
- Un organisme sur six est en situation déficitaire chronique.
L’étude réalisée pour le compte de la FCFA précise que la pandémie et l’inflation des derniers mois n’ont fait qu’empirer une situation qui dure depuis des années, mettant certains organismes devant des choix déchirants au niveau budgétaire.
« Ça ne devrait jamais être vu comme normal qu’un organisme fonctionne avec une seule ressource qui travaille 60 heures par semaine pour un salaire inférieur à la norme, ou qu’un organisme doive couper la moitié de ses activités pour simplement garder les lumières allumées. Cela fait depuis 2020 qu’on sait que le prochain Plan d’action pour les langues officielles devra être un plan de relance pour la francophonie, et maintenant on a les données pour le prouver », déclare Mme Roy.
La FCFA tient à clarifier que les nouveaux investissements du prochain Plan d’action pour les langues officielles ne doivent pas se résumer à cette somme supplémentaire de 300 M $, qui n’inclut pas les nombreux autres besoins formulés par les communautés francophones et acadiennes.
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