À la veille de la rentrée parlementaire, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada demande au gouvernement Trudeau de confirmer son intention d’adopter, dès 2024, une cible en immigration francophone suffisamment élevée pour freiner le déclin démographique de la francophonie. Le temps presse puisque le gouvernement annoncera en novembre les niveaux d’immigration du Canada pour les trois prochaines années.
« Il y a un an et demi, nous avons demandé au gouvernement d’adopter dès 2024 une cible de 12 % en matière d’immigration francophone. Rien, dans toutes les discussions que nous avons eues depuis ce temps, ne nous a donné l’assurance que la cible qui sera adoptée sera suffisante pour renverser le déclin démographique de la francophonie comme s’y engage la nouvelle Loi sur les langues officielles. Et avec l’annonce imminente des niveaux pour 2024-2026, il y a une réelle chance de rater le bateau », s’alarme la présidente de la FCFA, Liane Roy.
Pendant plus d’une décennie, le pourcentage d’immigrants et immigrantes d’expression française admis ailleurs qu’au Québec a stagné sous la barre des 2 %, causant un tort irréparable aux communautés francophones en situation minoritaire. Pendant ce temps, leur poids démographique a chuté de 4,4 % en 2001 à 3,1 % en 2021.
« Tout cela a des impacts bien concrets sur la francophonie. On vient de vivre une rentrée scolaire où il manque des milliers d’enseignants et d’enseignantes à la grandeur du pays. Les pénuries sont criantes en petite enfance et en santé. Accueillir des immigrants et immigrantes d’expression française, assurer leur réussite et faire société en français avec eux et avec elles, c’est notre priorité absolue. Nous sommes prêts. Mais on a besoin d’un engagement ferme du gouvernement », souligne le vice-président de la FCFA, Yves-Gérard Méhou-Loko.
La cible de 12 % demandée par la FCFA en avril 2022 reposait sur une étude statistique montrant qu’aucun chiffre sous la barre des 10 % ne suffirait à freiner le déclin démographique de la francophonie.
Or, la Loi sur les langues officielles, modernisée en juin, engage désormais le gouvernement à développer une politique en immigration francophone visant explicitement à rétablir le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire à ce qu’il était en 1971.
« Au cours des dernières semaines, il a été rapporté dans les médias qu’une cible de 6 % serait présentement envisagée. Soyons très clairs, une telle cible ne serait ni suffisante, ni acceptable pour nos communautés », déclare Mme Roy.
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