Francis Marchildon

Disparition de Gaetan Benoit : un ami lui rend hommage

Le 18 août, le Fransaskois et Albertain d'adoption Gaetan Benoit s’est éteint à seulement 43 ans des suites d’un cancer au cerveau. Ancien vidéojournaliste, réalisateur et reporter à Radio-Canada, il était bien connu des Fransaskois et s’impliquait dans la vie communautaire locale. Son ancien collègue et ami Francis Marchildon a tenu à lui rendre hommage à travers les mots suivants.

Depuis le départ de Gaetan Benoit, il y a un trou béant dans la grande courtepointe fransaskoise. On a tous le cœur effiloché par ce déchirement cruel, mais comme le disait si bien Leonard Cohen, c’est par les trous que passe la lumière.

On se sent tous plus riches parce qu’on l’a connu et cet amour que nous ressentons pour lui, on se le partage maintenant. Il aurait été étonné par cette lumière et aurait dit : « C’est beau ça ! »

Le jeudi 18 août dernier, alors qu’il venait de fêter ses 43 ans, et avant d’avoir célébré son premier anniversaire de mariage avec son épouse Katrine Deniset, cet homme extraordinaire s’est fait happer par une tumeur au cerveau.

Ce crabe dans la tête dont il nous parlait si ouvertement ne l’a pas empêché de continuer à vivre sa vie au maximum. Il débordait toujours d’énergie et de projets mais, avec ce nouveau sentiment d’urgence, il a trouvé une vitesse de croisière étonnante.

Il lui restait encore beaucoup de choses à vivre et à léguer. Époux, fils, frère, ami, collègue, réalisateur, rassembleur, artiste, animateur, aventurier et athlète, il nous en a mis plein les yeux et les oreilles et, surtout, il nous a rempli le cœur avec tout ce qu’il était. 

On a longtemps été collègues de travail à Radio-Canada, mais c’est dans un canoë, sur une patinoire, autour d’un feu ou d’un tour de chant que notre amitié s’est soudée. Depuis sa plus tendre enfance à Prince Albert, Gaetan adorait jouer. C’était sa façon de célébrer la vie de tous les jours. Il s’amusait à créer des jeux avec des ballons, des rondelles, des idées ou des mots. Pour m’aider à me rappeler qui il était pour moi, j’ai créé un genre d’aide-mémoire ludique avec les lettres de son nom. 

Gaetan (ou G pour ses proches), c’est d’abord G comme dans GÉNÉREUX

Si quelqu’un avait besoin d’un lift, d’un lit, d’une bière ou d’un coup de main pour un déménagement, c’était toujours oui. Il était aussi généreux avec son rire, ses compliments et ses mots d’encouragement. Quand on était devant lui, on avait l’impression qu’il ne voyait que nous et qu’il nous appréciait.

Gaetan, c’est aussi A comme dans AMICAL

Il avait maîtrisé l’art de se faire et surtout garder un ami. Il passait des heures tous les jours à prendre des nouvelles, proposer des projets, lancer des réflexions ou des blagues. Gaetan carburait à la chaleur humaine et son désir de relations s’étendait à sa famille et à l’ensemble de la communauté fransaskoise. 

Gaetan, c’est E comme dans ENTHOUSIASTE

Son enthousiasme et son énergie étaient contagieux. Il était prêt à tout. Un party, un projet, un portage, une chanson, une folie, un jam, un feu, une partie de hockey. Il partageait cette énergie et cette détermination avec les gens et ça lui revenait. Comme un aimant, il nous attirait vers lui. C’était sa superpuissance.

Gaetan, c’est aussi T comme dans TÉMÉRAIRE

Il n’avait peur de rien. Et plus encore, il aimait prendre des risques. Il cherchait à pousser ses limites, que ce soit avec un canoë, un micro, un stylo ou un texto. Il avait de grandes idées, comme ramer jusqu’à la baie d’Hudson ou organiser un talk-show ou un grand rassemblement comme La jambette, mais il n’avait pas peur de la médiocrité. Foncer sans avoir peur de se planter lui a beaucoup servi et il inspirait et encourageait les gens autour de lui à faire de même.

Gaetan, c’est aussi A comme dans ATTACHANT

Ce qui le rendait irrésistible, c’était toute sa passion, sa folie, sa joie de vivre mêlée à toute son humilité, sa chaleur et ce profond désir de nouer des liens avec les autres. Il était facile à aimer, parce qu’il aimait facilement.

Finalement, Gaetan, c’est N comme dans NOUS

Ce NOUS, c’est tout son attachement pour la communauté francophone. C’est son don de nous rassembler autour d’un feu, d’un petit écran, d’une scène ou d'une rivière. Nous, c’est aussi parce qu’il vivra toujours en nous. 

Gaetan nous a marqués parce qu’il a pris le temps de se faufiler dans nos cœurs. Quel cadeau nous portons ! Et maintenant nous pouvons le partager, le faire rayonner pour honorer son passage remarquable et sa contribution inestimable. On ne l’oubliera jamais.

Francis Marchildon

 

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