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Article de l'Eau vive

NATURA MOBILI : une immersion dans l’art de Nico Butel-Marchildon
Leanne Tremblay
/ Catégories: Arts et culture, Arts visuels

NATURA MOBILI : une immersion dans l’art de Nico Butel-Marchildon

Les 13 et 14 avril s’est tenue l’exposition Accept All Cookies à l’Université Concordia, à Montréal. Une initiative collective organisée par les étudiants en beaux-arts, dont fait partie le Réginois Nico Butel-Marchildon qui a contribué avec son installation multimédia NATURA MOBILI: Playful Beings, directement inspirée de la nature.

De quelle manière avez-vous contribué à cette exposition ?

C’était l'exposition de fin d'année de mon programme d’intermédia à l’Université Concordia. J'ai présenté une installation immersive organique qui met en valeur les samares, ou les graines d'érable.

J'ai recueilli des centaines de ces graines à Montréal et sur la ferme de ma famille en Saskatchewan pour créer une sorte de cadre auquel j’ai suspendu les graines avec du fil de pêche.

Les graines n’étaient pas figées, en mouvement, toujours mobiles. En fait, ça avait l'air d'être un mobile pour enfant naturel.

De plus, j'ai fait une vidéo en noir et blanc du paysage de ma ferme en Saskatchewan et une vidéo de moi et de ma grand-mère de 92 ans où on jette les graines en l’air. C’est en slow motion pour voir le contraste du mouvement des graines dans la vidéo et des graines suspendues.

Qu’est-ce qui vous a inspiré cette installation ?

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Nico Butel-Marchildon est un artiste multidisciplinaire fransaskois originaire de Regina, établi à Montréal. Crédit : Antoine Mercier

Ces graines d’érable sont partout mais elles passent souvent inaperçues : devant chez moi à Regina, sur ma ferme à Zenon Park et maintenant à Montréal.

C'est un peu un cycle de vie que ces graines me suivent partout : grandir, voler, repousser, déraciner, mourir et renaître. Je voulais vraiment donner de l'amour à ces graines.

De plus, j’avais une curiosité inconsciente pour ces graines, savoir comment elles volent. Leurs propriétés physiques d’autorotation m'intriguaient beaucoup.

J’ai fait une recherche et j’ai trouvé que leurs propriétés avaient mené à des découvertes en aviation et même aujourd'hui elles sont utilisées en technologie, comme avec les drones. Je fais vraiment le lien de l'intelligence de la nature avec celle de la technologie.

Comment avez-vous conceptualisé cette idée ?

Mon processus pour cette œuvre a vraiment été la découverte à travers le trial and error.

Premièrement, j’ai commencé avec la récolte de graines et la construction du cadre en bois, qui vient de mon chalet familial à Montréal.

Puis, j’ai répondu au feedback des autres. J’ai changé la vidéo en noir et blanc et l’ai ralentie plus encore, et en faisant ça, des choses intéressantes sont ressorties.

J’ai intégré un cours de robotique de mon programme universitaire. J'ai décidé de créer un convoyeur. Ça m'a pris vraiment longtemps à le fabriquer. Je l'ai suspendu pour pouvoir y mettre les graines et les faire tomber comme si elles tombaient naturellement d’un arbre.

J'ai joué avec les machines industrielles, mais avec des éléments naturels. Le convoyeur est fait en bois, des morceaux d'un lit de bébé.

Toutes ces facettes renforcent les liens de l’enfance, de l’appartenance et de la nostalgie et créent un aspect plus immersif et impératif.

Trouvez-vous ça important que votre travail soit immersif ?

Oui, surtout en installation. J'essaie d'utiliser l'espace et de créer un espace où les gens veulent passer du temps et interagir. Et qu’ils sachent quoi faire sans instruction.

Par exemple, j'ai mis des centaines de graines partout par terre. C’était déjà un désastre alors personne n’avait peur de venir lancer des graines.

Vous êtes non seulement artiste en arts visuels mais aussi en musique et en film. Comment vous définissez-vous ?

Bonne question… Je m’identifie comme artiste multidisciplinaire fransaskois et producteur de musique basé à Montréal.

Dans mes études, je touche à tout : le son, la vidéo, la sculpture, le dessin, la performance, l’installation, les médias numériques, la photographie, le codage créatif, l’électronique, la robotique. C’est beaucoup, beaucoup de médiums.

Mon but est de créer quelque chose de plus grand avec tous ces skills que j'ai développés.

Avez-vous un médium préféré ?

La musique sera toujours mon numéro un. C'est vraiment ma plus grande passion.

Mais je m'amuse vraiment à mélanger les genres comme dans NATURA MOBILI :  les graines suspendues, la fabrication robotique, l’inclusion des aspects plus numériques, le codage. La création plus manuelle m’intrigue en ce moment.

Votre identité fransaskoise influence-t-elle votre travail ?

Oui, à 100 %. Je parle souvent dans mes œuvres ou dans ma musique d'où je viens et de la réalité d’où je viens.

C’est commun à Montréal d’être bilingue ou trilingue, mais le fait de venir de la Saskatchewan, de passer du temps sur une ferme, d’être vraiment connecté à la nature et à la terre, c’est moins commun. J'en parle beaucoup et je trouve ça vraiment important. J'essaie de faire découvrir ça aux gens.

 

ENCADRÉ : Rencontre avec Nico Butel-Marchildon

Nico Butel-Marchildon est un artiste multidisciplinaire fransaskois originaire de Regina, installé à Montréal où il étudie les arts à l’Université Concordia. Il a aussi fréquenté l’Université de Montréal où il a obtenu un certificat en informatique appliquée.

Depuis 2017, sa pratique sonore comprend la production musicale, l’ingénierie du son, l’enregistrement vocal et la performance, tous sous son pseudonyme U-Nico.

Depuis 2024, il contribue aux expositions d’art visuel à Montréal avec des installations immersives, tangibles et représentatives de son étendue de talents manuels et technologiques.

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