L’intelligence artificielle, ou IA, est partout, même chez le docteur ! Un jour, ce sera peut-être un robot qui prendra votre tension, qui vous dira d’attendre dans une salle ou qui vous expliquera votre traitement.
Ça peut être difficile à croire. Et pourtant, c’est déjà en route, ailleurs au pays.
À Ottawa, l’Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario teste une IA qui peut prédire l’évolution de certaines maladies rares.
À Vancouver, l’hôpital général utilise déjà des logiciels pour trier les patients aux urgences.
Et, au Centre Hospitalier Universitaire de Montréal, on peut voir des robots circuler dans les couloirs pour livrer des médicaments.
Ces innovations sont impressionnantes. Elles pourraient soulager les professionnels débordés et elles pourraient améliorer la qualité des soins.
Mais elles soulèvent aussi de nombreuses questions, surtout pour les communautés rurales, et pour les francophones.
Et en Saskatchewan ?
Les Fransaskois connaissent le défi de trouver un médecin qui parle français. Ou d’avoir accès à un interprète.
Dans les petites villes, c’est encore plus compliqué. Alors, si on ajoute une couche technologique qui ne comprend pas la langue, ça peut avoir des effets sur le parcours de soin.
Une IA, ce n’est pas juste un robot mignon. C’est un outil programmé par des humains. Et si personne n’a pensé aux francophones lors de sa fabrication, il risque de ne pas nous reconnaître. Ni notre langue. Ni nos besoins.
L'inclusion est une co-construction
Il faut que les systèmes soient capables de comprendre nos expressions, nos accents, notre façon de dire la douleur. Sinon, on risque d’être mal compris.
Malheureusement, aujourd’hui, peu de projets d’IA en santé prennent en compte les réalités linguistiques et culturelles des régions minoritaires.
On parle souvent de gain d’efficacité, mais rarement d’inclusion. Pourtant, une IA mal conçue peut aggraver les inégalités.
Que peut-on faire ?
Il faut parler de nos besoins maintenant, au moment où le gouvernement investit dans ces nouvelles technologies.
Il faut que les Fransaskois demandent à être intégrés dans ces projets. Les communautés francophones doivent faire entendre leur voix. Si l’on veut que les robots de demain nous comprennent, il faut parler dès aujourd’hui.
Car une santé performante, inclusive et équitable, ça se construit ensemble. Avec des professionnels, avec des technologies, mais surtout avec les patientes et patients comme partenaires.
Enfin, il faut se rappeler que l’IA ne remplacera jamais le lien humain. Certes, un robot peut aider, mais il ne remplacera pas une personne qui comprend une langue, une culture, des réalités. Parce qu’être bien pris en charge, être bien soigné, ça commence par être bien compris.