Le gouvernement du Canada, en collaboration étroite avec la province de la Saskatchewan, a récemment annoncé la signature d’une entente bilatérale importante pour l’éducation en langue française.
Dotée d'un investissement fédéral de 43 millions de dollars étalé sur quatre ans, cette entente a pour objectif de consolider l’enseignement du français dans une province où la langue de Molière anime une communauté minoritaire dynamique.
Pour Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), cet appui financier dépasse largement sa valeur monétaire : il représente un véritable souffle nouveau pour la culture francophone dans la province.
« Ce financement va rendre possible la réalisation d’initiatives concrètes pour enrichir la vie francophone. Il garantira la visibilité et la vitalité de notre langue et de notre culture dans le quotidien des jeunes, des adultes et des aînés », précise le porte-parole.
Une bonne nouvelle
L’annonce de cet accord a été accueillie avec enthousiasme par l’ensemble des acteurs concernés, qu’ils soient politiques ou communautaires.
L’investissement de 43 millions de dollars permettra non seulement de renforcer l’enseignement du français dans les écoles francophones et d’immersion, mais également de soutenir les initiatives communautaires connexes au secteur scolaire.
En milieu minoritaire, ces initiatives offrent à des organismes tels que l’ACF et le Conseil culturel fransaskois (CCF) l’opportunité de jouer un rôle actif dans la transmission du français en dehors de la salle de classe.
Selon Denis Simard, ces organismes communautaires jouent un rôle clé en proposant des services et des activités culturelles qui permettent aux jeunes de vivre pleinement leur langue et leur culture françaises.
Les projets soutenus concernent le théâtre, la musique, les arts visuels et divers événements culturels.
Une éducation de qualité
Sans cet apport financier, il serait impossible de maintenir pleinement les établissements scolaires francophones et d’offrir aux élèves une éducation bilingue de qualité, estime Denis Simard.
Le président de l’ACF insiste également sur le travail fondamental de sensibilisation auprès des parents afin de leur démontrer toute l’importance de préserver et prolonger l’éducation en langue française pour leurs enfants.
« Beaucoup de parents souhaitent une éducation en français plus durable pour leurs enfants, mais cela nécessite davantage d’écoles et de ressources adéquates », souligne-t-il.
« Nous devons continuer à travailler pour que le français ne soit pas seulement une langue enseignée, mais une langue vivante, enracinée dans toutes les sphères de la société et portée avec fierté par les nouvelles générations. »
Des efforts à poursuivre
Toutefois, certaines voix s’interrogent, compte tenu des nombreux défis auxquels la communauté fransaskoise fait face.
En Saskatchewan, le taux d’assimilation reste l’un des plus élevés du pays, atteignant près de 80 % parmi les francophones.
« C’est un défi permanent », reconnaît Simard, tout en gardant espoir : « Cet investissement nous aide à construire des bases solides pour assurer la continuité et l’épanouissement durable de la langue et de la culture françaises en Saskatchewan. »
Cette initiative du gouvernement fédéral s’inscrit dans une perspective plus vaste de protection et de valorisation des langues officielles, rejoignant ainsi le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028, qui prévoit un investissement global dépassant les 4,1 milliards de dollars.