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Article de l'Eau vive

Un demi-siècle de vaccins à Saskatoon

Un demi-siècle de vaccins à Saskatoon

Le Centre international de recherche sur les vaccins et les maladies infectieuses (VIDO) à Saskatoon fête ses 50 ans cette année. L’occasion de revenir sur les réussites de ce laboratoire de pointe et sur ses ambitions futures.

S’il existe un secteur dont la pandémie a souligné l’importance pour le Canada, c’est bien celui de la recherche sur les maladies infectieuses et le développement des vaccins.

Et le Centre international de recherche sur les vaccins et maladies infectieuses (Vaccine and Infectious Disease Organization, ou VIDO) de Saskatoon y joue pleinement son rôle.

« C’est la culmination de 50 années de recherche et de progression », se réjouit Trina Racine, directrice du développement vaccinal au VIDO.

Une création opportuniste

Créé en 1975 sous le nom de Veterinary Infectious Disease Organization, le centre de recherche se concentre à l’époque sur les maladies infectieuses des animaux d’élevage, très importantes pour les provinces des Prairies.

Très vite, l’expertise du VIDO se transpose à la recherche sur les zoonoses, les maladies qui se transmettent à l’homme via les animaux. « Sept maladies infectieuses sur dix chez l’homme ont une origine animale », rappelle Trina Racine.

En 2003, VIDO s’agrandit et devient le Centre international de recherche sur les vaccins et les maladies infectieuses. Depuis, le centre n’a eu de cesse d’augmenter ses capacités de recherche et de production de vaccin pour inaugurer finalement en 2011 son laboratoire de niveau de confinement 3 : InterVac.

Ce niveau, le troisième sur une échelle allant de 1 à 4, permet au VIDO d’étudier en laboratoire des espèces de pathogènes contagieux pour lesquelles il existe déjà des protections et des traitements, au contraire des pathogènes de catégorie 4.

Lorsque survient la pandémie de COVID-19, en 2020, VIDO est immédiatement mobilisé pour lutter contre le SARS-CoV-2.

« Nous avons été la première organisation canadienne à réussir à isoler le virus d’un échantillon humain », se félicite Trina Racine.

Ce résultat aura été rendu possible grâce aux décennies d’expérience acquise sur les infections animales et ce type de virus.

Ces travaux sur la COVID vont mener à des avancées importantes, et notamment un essai clinique sur des humains, qui sera ensuite abandonné lorsque les vaccins à ARN, mis sur le marché plus rapidement et ayant prouvé leur efficacité, rendront sa commercialisation économiquement non viable.

Une expérience à capitaliser

Malgré tout, les compétences acquises et développées pendant la pandémie ne sont pas perdues.

« Nous sommes en train de rénover notre laboratoire de confinement de niveau 3, explique Trina Racine, et nous allons en améliorer une portion pour en faire un laboratoire de niveau 4. »

Ce sera seulement le deuxième laboratoire de ce type au Canada, après celui de Winnipeg, à atteindre un tel niveau.

La mise en fonctionnement de ce laboratoire est prévue pour 2027, le temps de mettre en place l’ensemble des protocoles de sécurité nécessaire à son exploitation.

Comme l’explique la chercheuse, « nous n’allons pas nous précipiter et nous allons nous assurer que toutes les procédures sont en place ».

Selon un rapport publié par le King’s College London en 2023, le Canada se classe au premier rang des pays disposant de laboratoires de confinement de niveaux 3 et 4.

« Nous travaillons avec et sommes contrôlés et inspectés régulièrement par l’Agence canadienne de l’inspection des aliments et de Santé Canada, explique Trina Racine, et nous ferons des contrôles approfondis et formerons de manière très rigoureuse les personnes qui auront un accès au laboratoire. »

Des projets de recherche reconnus

Ces infrastructures permettent à VIDO et ses partenaires de se projeter vers l’avenir. Le 27 janvier 2025, le centre de recherche a effectivement annoncé la réception d’un financement de 24 millions de dollars pour sa recherche sur un vaccin appelé pan-sarbecovirus.

Dans la famille des coronavirus, explique Trina Racine, « les sarbecovirus sont la branche où l’on retrouve les coronavirus respiratoires comme les SARS-CoV-1 et 2 ».

« Nous essayons de développer un vaccin qui protégerait contre les virus de ce sous-genre, et notamment ceux qui n’ont pas encore franchi la barrière animal-humain, pour avoir en main un outil efficace pour empêcher la prochaine épidémie que ces virus pourraient déclencher. »

Un travail qui devrait occuper les scientifiques du VIDO pendant plusieurs années, avant de se tourner vers d’autres infections et d’autres vaccins.

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