En perte de vitesse, le Festival fransaskois cherche à se renouveler
En formant un nouveau comité consultatif, le Conseil culturel fransaskois (CCF) cherche à dynamiser la nouvelle formule du Festival fransaskois, événement culturel phare de la communauté depuis 42 ans.
Le Festival fransaskois se déroule habituellement en juillet au parc provincial Pike Lake, conviant le public à profiter d’un large choix de spectacles d’artistes francophones, pour la plupart issus de la Saskatchewan.
« C'est un événement d’envergure, décrit Anne Brochu Lambert, présidente du conseil d’administration du CCF. Le festival fait rayonner les cultures de la francophonie à travers les arts et constitue un point de rencontre, de rassemblement pour la communauté. »
Mais le moment est venu de repenser le programme selon la porte-parole. « Ça fait un petit bout de temps qu'on roule avec la même formule. Depuis la pandémie, la consommation des événements a changé, et on n'est pas les seuls à faire ce constat-là au pays, loin de là. »
En 2024, près de 650 personnes ont pris part au Festival fransaskois, un chiffre décevant pour les organisateurs. « On n’atteint pas les cibles espérées », reconnaît Anne Brochu Lambert.
Aussi la question d’une amélioration se pose-t-elle : « Que peut-on faire pour être plus fédérateur, pour mieux mobiliser la population ? On veut s'assurer qu'on est vraiment accessibles à une plus large portion de la francophonie. On veut réfléchir collectivement à ce que pourrait être le Festival dans les prochaines années. »
Consulter pour améliorer
Pour ce faire, le CCF cherche à former un comité consultatif diversifié afin d’offrir un festival attrayant aux yeux du public et des artistes.
Ce comité inclura une diversité de perspectives avec pour objectif d'examiner l'évolution du festival afin d'assurer un plus grand engagement du public et du réseau associatif, indique Dany Rousseau, codirecteur général du CCF.
« Le comité considérera les différents publics, les barrières géographiques et économiques, la mobilisation des partenaires autour de l’événement et le grand public tout en soutenant les artistes », détaille-t-il.
En passant un appel fin janvier pour recruter les membres de ce nouveau comité, le CCF espère être épaulé par des gens avec de l’expérience en bénévolat, habitués ou non au Festival fransaskois, et qui représentent divers segments de la population, dont les jeunes et les aînés.
Anne Brochu Lambert rassure tout de même sur le fait que le but de l’événement restera le même.
« Je vois difficilement le festival réinventer les deux piliers de sa raison d'être. Ce qui peut complètement changer, c'est sa formule, son format. »
Transformer sans dénaturer
Sylvie Bergeron fait partie des habitués du Festival fransaskois. Chaque année depuis 1999, elle ne manquerait pour rien au monde le rassemblement.
« On est vraiment là pour se rencontrer, écouter de la bonne musique et s’amuser. Le festival nous permet de voir des gens d’à travers la province et des membres de la communauté. Souvent, c’est le seul moment de l’année où on les voit », témoigne-t-elle.
La Fransaskoise apprécie y faire de nouvelles rencontres chaque année, dont celle de Roger Lepage, devenu son conjoint depuis vingt-cinq ans.
« Le Festival fransaskois a une place spéciale dans nos cœurs. Je comprends que le CCF veuille élargir sa base de participants, mais il ne faut pas qu’ils négligent les personnes qui y vont depuis longtemps », tient-elle à souligner.
En particulier, la festivalière craint que le camping ne disparaisse de l’événement. « Le camping, ça crée une dynamique différente, plus conviviale. Si on est en milieu urbain, on retourne tous les soirs chacun chez nous, il n’y a pas la même cohésion », avertit-elle.
En attendant de connaître les recommandations du comité consultatif en septembre, il est déjà convenu que le CCF tiendra cette année une édition de transition afin de tester de nouvelles idées : le Festival fransaskois 2025 se tiendra les 6 et 7 juin au centre-ville de Saskatoon.
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