Dominique Liboiron

Une aventure bien adaptée à la pandémie

« Rester, c’est exister. Voyager, c’est vivre », nous dit le chansonnier français Gustave Nadaud. Malheureusement, la pandémie complique la tâche, mais il existe un style de voyage qui se prête bien à notre monde atteint par le coronavirus. Voici l’histoire de ma première tentative de voyager en auto. En espérant qu’elle vous aide à jouir pleinement de la même expérience.

En 2005, j’ai rejoint ma cousine Tania Liboiron en Australie dans le but d’explorer ensemble le sud du pays pendant quelques semaines. Nous étions dans notre vingtaine, pleins de vie, et nous avions hâte de découvrir la beauté naturelle de l’Australie.

Nous conduisions partout et la nuit nous dormions dans son auto, une Mitsubishi à cinq portes que Tania avait nommée Sheila. Ma cousine et moi étions équipés pour camper, mais sans tente. À la place, il nous suffisait de baisser les sièges et d’installer notre literie à l’arrière de la Mitsubishi.

Les terrains de camping répondent bien à cette façon nomade de voyager, mais il nous arrivait de ne pas en trouver. Si c’est le cas, cherchez des endroits qui conviennent le plus possible à vos goûts. Dans notre cas, nous voulions surtout rester dans des endroits pratiques et proches d’une salle de bain. 

Parfois, les bonnes places où passer la nuit se font rares, donc il faut savoir s’adapter. Un soir, Tania et moi avons cherché longtemps un endroit où stationner, mais nous n’avons rien trouvé de mieux qu’une rue principale d’un village australien. Malheureusement, un lampadaire envoyait son faisceau de lumière directement dans les yeux de Tania et l’empêchait de dormir. Il lui fallait des rideaux. J’ai tenté de bourrer du linge dans le cadre de la fenêtre, mais c’était trop épais. À la place, j’ai suspendu de luxueux rideaux faits de papier toilette. Nous en avons bien ri longtemps.

Vers la fin de notre voyage, nous avons fait le tour de la Tasmanie, une grande île au sud de l’Australie reconnue pour ses chutes d’eau et ses rudes montagnes. Habitués à la chaleur australienne, nous sommes restés surpris par les basses températures de la nuit en Tasmanie.

En fait, la carrosserie en métal retient le froid et le transmet aux passagers qui dorment à l’arrière. Le tapis d’automobile isole très peu. Dormez donc sur un matelas en mousse d’au moins 2 cm d’épaisseur. Sachez que les matelas d’air laissent eux aussi passer le froid.

Cette façon de voyager s’accompagne d’inconvénients. D’abord, il faut un corps souple pour dormir dans une auto, surtout si on a l’intention de faire de la randonnée le jour. Les jeunes ont certainement un avantage, mais des étirements peuvent aider les plus âgés.

L’idée de vivre dans sa voiture se prête bien à la pandémie. Le véhicule sert à la fois de gîte, de cuisine et de salle à manger, et il facilite l’éloignement social en évitant les hôtels et les restaurants. De plus, cela permet de réduire les coûts associés à l’hébergement et aux repas. L’incertitude économique accompagnant la pandémie, toute économie est un atout.

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