Mathieu Forest, nouveau maire de Gravelbourg : « Il faut être le changement de ce qu’on veut voir »
Le 14 novembre, Mathieu Forest a remporté les élections à la mairie de Gravelbourg. L’employé du Collège Mathieu, responsable des installations et de l’entretien, a grandi dans la ville et porte une attention particulière aux défis de la communauté fransaskoise. Pour preuves, le bilinguisme et la protection du patrimoine local figurent dans ses priorités. Entretien.
Pourquoi vouliez-vous devenir maire de Gravelbourg ?
Beaucoup de gens dans la communauté m'ont encouragé à mettre mon nom dans le chapeau. Mon père [Réal Forest, ancien maire de 2009 à 2014] est certainement une source d'inspiration pour moi et mon plus grand supporter.
Je crois qu'il faut démontrer ce qu'on souhaite par nos actions. Je critiquais les anciennes décisions et je me suis dit qu’il faut être le changement de ce qu'on veut voir.
Quels engagements avez-vous présentés au public lors des élections ?
Je n'ai pas fait de grandes promesses. C'est quelque chose que les gens ont apprécié. Je n'ai pas essayé de vendre des choses que je serais incapable de faire.
Par contre, j’ai dit à la communauté qu’il fallait accroître nos services essentiels et essayer de trouver et de ramener des investisseurs potentiels à la table pour qu'ils viennent investir dans notre communauté.
Quel genre d’investissements aimeriez-vous voir ?
Présentement, notre grand besoin est d’avoir une quincaillerie. Des outils et des matériaux de construction de base sont essentiels pour une communauté.
Des investissements peuvent aussi venir du côté provincial et fédéral. On est à court de logement et peut-être que le gouvernement pourrait nous aider à faire construire de nouveaux logements, surtout abordables.
Maintenant que vous avez remporté la mairie de Gravelbourg, comment songez-vous à commencer votre terme ?
C'est simple, je commence avec un air positif. Il faut assurer un environnement sain et respectueux au sein du conseil, et aussi entre l’administration et le conseil.
Je trouve que dans les dernières années, il y avait eu un décrochage entre le conseil et l’administration et même entre le conseil et les résidents. On dirait que c'est toujours un peu la guerre entre ces trois groupes.
Pour moi, la question numéro un, c'est d'établir un environnement positif et professionnel au sein du conseil d'administration de la ville. Le nouveau conseil est motivé et bien équilibré et je pense qu'on va être capables de faire de bonnes choses pour notre communauté dans les mois puis les années à venir.
À quels défis majeurs Gravelbourg est-elle confrontée selon vous ?
Je pense qu’un des plus gros défis pour Gravelbourg, c'est la centralisation. C'est très difficile de faire de la compétition avec les grosses boîtes dans les villes.
En plus, notre infrastructure est vieillissante. Remplacer des égouts, des trottoirs, des rues, ça coûte cher. Il faut trouver des solutions abordables ou de l'argent à travers des octrois. C’est un défi.
Et du côté de la francophonie ?
Je compte travailler avec les organismes fransaskois de la communauté afin de les aider dans leur épanouissement.
L'administration travaille aussi sur le développement des documents bilingues pour les citoyens. On veut être à l'écoute des francophones et les soutenir.
Récemment, Gravelbourg a perdu son château d’eau et plusieurs autres symboles sont en péril, comme la co-cathédrale. Comment prévoyez-vous de remédier à la situation ?
On doit travailler avec nos représentants aux niveaux provincial et fédéral pour démontrer l'importance de ces symboles et pour trouver le financement nécessaire pour les conserver.
Ce sont non seulement des patrimoines de notre ville, mais aussi de la province et du pays, comme le couvent et la cathédrale.
En tant que sites nationaux, il est très important que le gouvernement fédéral mette sa patte dans le pot.
Les efforts du comité de préservation de la co-cathédrale, qui a lancé une campagne de financement, sont une solution pour garantir la survie de l'édifice.
Bien que nous ayons encore des défis avec le couvent, je me dis qu’avec le nouveau conseil et de nouvelles idées à la table, on va être capables de trouver une solution.
En tant que responsable des installations et de l’entretien du Collège Mathieu, quel regard portez-vous sur cette institution ?
Le Collège Mathieu est une institution clé de la communauté. On est vraiment chanceux d'avoir cette institution à Gravelbourg et aussi dans la province qui travaille à épanouir l'éducation française post-secondaire. Je trouve que sa réussite est aussi celle du village.