Françoise Sigur-Cloutier, de la Saskatchewan à l’Alberta : une citoyenne toujours engagée

Françoise Sigur-Cloutier, de la Saskatchewan à l’Alberta : une citoyenne toujours engagée

Après près de trente ans passés en Saskatchewan, l’ancienne présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) a quitté en mai dernier sa province d’adoption pour retourner en Alberta. D’une province à l’autre, son implication bénévole dans la francophonie reste forte.

Françoise Sigur-Cloutier a quitté la Saskatchewan le 18 mai 2019. « C’est une date assez importante dans ma vie ! », lance-t-elle. Elle est retournée vivre à Calgary pour se rapprocher des siens : une maman de 96 ans, trois enfants et cinq petits-enfants.

Si elle a déménagé pour de bonnes raisons, sa vie à Regina et Gravelbourg lui laisse un souvenir encore bien présent. « On avait une belle petite vie là-bas. Tout était proche. C’était la proximité, la familiarité. C’était confortable. La vie n’était pas dure. J’avais mon réseau communautaire et social », relève-t-elle.

Toujours aussi active

Depuis son retour en Alberta, son implication communautaire reste effrénée. « Dès que j’ai mis les pieds ici, je me suis fait tomber dessus par beaucoup de gens ! Je disais ‘Laissez-moi y penser’. Mais tout le monde est extrêmement convaincant finalement », confie-t-elle.

En 8 mois seulement, Françoise est devenue membre des conseils d’administration de la Fondation franco-albertaine, du Centre d’accueil des nouveaux arrivants francophones de Calgary, du Conseil paroissial et du comité du 50e anniversaire de la Société franco-canadienne de Calgary. Sans parler de ses nombreuses participations à des congrès, assemblées générales et activités communautaires.

Son expérience en implication citoyenne est une pépite pour les organismes locaux. « J’avais imaginé jouer à la grand-mère, prendre des cours de cuisine, participer à un club d’aînés… Mais il y a une crise de leadership dans la communauté. J’ai été sollicitée avec beaucoup d’insistance. Les gens m’ont dit qu’ils avaient besoin de mon expérience, de mon énergie », explique-t-elle.

Une vie civique bien remplie

Françoise a quitté la France à 22 ans et a passé plus de vingt ans à Calgary de 1969 à 1990. Puis, de 1990 à 2018, elle a vécu en Saskatchewan où elle sera présidente de l’ACF de 2012 à 2018. Elle a aussi contribué à la création de la Fédération provinciale des Fransaskoises.

Depuis son arrivée au Canada en 1967, Françoise n’a cessé d’œuvrer pour le féminisme et la francophonie. « Je veux contribuer à la société. En tant qu’immigrante, j’ai été très bien accueillie. Le Canada m’a donné tellement d’opportunités que j’ai envie de contribuer à faire progresser le pays, en particulier l’Ouest canadien. »

Sa contribution est d’autant plus bienvenue que la relève semble faire défaut. « Je crois qu’il y a beaucoup de gens qui pourraient contribuer, mais c’est la façon d’aller les chercher et de les motiver, de leur faire prendre conscience qu’on a besoin de leur contribution. Pour avoir une vie communautaire et des services, il faut s’en occuper. » Françoise ne s’explique toujours pas comment la clinique de santé en français de Calgary a dû fermer ses portes en mars 2018, « alors que cela avait pris des années à mettre sur pied ».

Des Plaines aux Rocheuses

Françoise note plusieurs différences entre les deux provinces pétrolières des Prairies. « La mentalité générale ici veut qu’on soit dans cette société de consommation à outrance. En Saskatchewan, l’attitude est complètement différente », observe-t-elle.

Les distances ne sont pas non plus les mêmes, affectant sa manière de vivre en français. « En Saskatchewan, à cause de la proximité, de mon implication, du petit nombre, je me trouvais beaucoup plus près de la communauté. Tandis qu’ici, on se sent beaucoup plus loin. Il y a une grande distance. » Les chiffres sont là pour appuyer ses impressions : Calgary compte environ 1,3 million d’habitants, soit plus que toute la Saskatchewan réunie.

Françoise garde malgré tout un œil sur ce qui se passe en Saskatchewan, notamment à l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) où conflits et tensions surviennent entre nouveaux arrivants et francophones dits de souche. « L’ACFR est symptomatique de ce qui va arriver. Il va falloir des changements majeurs pour mobiliser les forces vives de la communauté, avise-t-elle. Il faut que les organismes fassent une réflexion en profondeur pour intégrer les gens qui viennent d’ailleurs. Car on les traite trop en consommateurs. »

Si les plaines saskatchewanaises l’ont toujours incitée à la réflexion, les montagnes la ravissent désormais : « Leur vue me comble quotidiennement, surtout lorsqu’elles sont sous l’arche du Chinook ! », ponctue Françoise Sigur-Cloutier.

Imprimer
17964 Noter cet article:
Pas de note

Actualité juridique (L'Eau vive)

Le mariage

La licence de mariage est disponible dans la plupart des bijouteries et des hôtels de ville, et ce pour des frais de 60 $. Vous devrez chacun présenter deux pièces d’identité. 

RSS
Première678910121415

Nouvelles de l'AJEFS


Centre Info-Justice

L'AJEFS sur Facebook