Et toi, es-tu fransaskois ?
Alyssa Parker

Et toi, es-tu fransaskois ?

« Qu’est-ce qu’un Fransaskois ? » Telle était la question posée dans un numéro de l’Eau vive en septembre 1979. Quarante-cinq ans plus tard, il est toujours aussi peu facile d’y répondre.

René-Marie Paiement s’interrogeait en septembre 1979 sur l’identité fransaskoise. La question peut sembler très personnelle, avec autant de réponses que d’individus.

Toutefois, on pourrait citer la définition proposée par l’Assemblée communautaire fransaskoise : « Un Fransaskois, c’est quelqu’un qui s’identifie à la communauté francophone de la Saskatchewan, que ce soit par naissance, par mariage, par adoption, ou simplement par identification. »

À l’époque où l’article est écrit, l’histoire des « Canadiens-Français » domine. Mais, déjà, de nouvelles appellations s’imposent avec les Québécois au Québec, les Acadiens dans les Maritimes, les Franco-Ontariens en Ontario, les Franco-Manitobains au Manitoba, etc.

Fait marrant à noter, René-Marie Paiement questionne même l’usage nouveau de ‘Fransaskoisie’, qu’il qualifie de barbarisme.

Un nouveau visage

Là où la réalité a grandement changé entre 1979 et 2024, c’est dans les origines des Fransaskois. René-Marie Paiement parle de « Belges, Français, Québécois et Bretons », alors qu’aujourd’hui le profil de la fransaskoisie est beaucoup plus tourné vers l’Afrique.

Il faut noter que le Canada était surtout, encore à cette époque, une colonie britannique composée de colons européens, d’ouvriers issus d’autres pays mais minoritaires, et des Premières Nations.

Aujourd’hui, le Canada est connu pour sa diversité mondiale, accueillant près de 500 000 immigrants chaque année. Logique, donc, que les Fransaskois aient aussi changé.

L’article de 1979 évoque aussi « les Fransaskois de souche » et « les Néo-Fransaskois » et semble fermer la porte au bilinguisme. J’aimerais pourtant proposer un autre groupe dans la grande famille fransaskoise : les personnes bilingues.

Les bilingues, ou multilingues, devraient être encouragés à participer à la communauté fransaskoise. On manque d’occasions de vivre le français en dehors de l’école. C’est un défi pour les francophones, mais encore plus pour les bilingues.

Si les Fransaskois veulent que la communauté grandisse, les anciens élèves d’immersion et les étudiants en programmes bilingues devraient être inclus.

Les écoles d’immersion ont grandi de 30 % ces dix dernières années dans la province. Il faut ouvrir la porte à ce bassin.

Les personnes qui ont fait du français leur deuxième langue ont fait l’effort d’apprendre la langue, mais souvent ne se sentent pas assez confiantes pour participer aux activités de la communauté.

Comment faire en sorte qu’ils se sentent les bienvenus ? Comment inviter cette population à nous rejoindre ? Comment célébrer les différentes formes de la francophonie et de la fransaskoisie ? Pourraient-ils être considérés comme Fransaskois ?

Cultiver le désir chez les jeunes francophones et bilingues me semble constituer la meilleure façon de protéger et de faire croître le français en Saskatchewan. Et toi, qu’en penses-tu ?

Imprimer
7100 Noter cet article:
Pas de note

Actualité juridique (L'Eau vive)

Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron

Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron

Le statut du français dans l’Ouest canadien : la cause Caron

Afin de bien comprendre les enjeux de la Cause Caron, le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) de l'Institut français à l’Université de Regina et l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS) ont publié un ouvrage scientifique sur la question.

La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada

La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada

OTTAWA - Une contravention unilingue anglophone est à l’origine de la saga judiciaire de Gilles Caron et de Pierre Boutet qui pourrait aujourd’hui changer l’histoire des minorités francophones de l’Alberta et de la Saskatchewan. Après un parcours juridique de 12 ans, la Cour suprême du Canada a entendu leur cause le vendredi 13 février...

La directive en matière de soins de santé

La Loi sur les directives en matière de soins de santé et la prise de décisions au nom d’autrui (Health Care Directive and Substitute Health Care Decision Makers Act) fournit le cadre nécessaire à la préparation d’une directive en matière de soins de santé en Saskatchewan. Avant que cette loi n’entre en vigueur, on utilisait le terme testament biologique.

RSS
Première678910111214

Nouvelles de l'AJEFS


Centre Info-Justice

L'AJEFS sur Facebook