Clôture du Mois de l'Histoire des Noirs : célébration et réflexion

Le 28 février, la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) a organisé un événement marquant pour clore le Mois de l’histoire des Noirs 2025. Rassemblées à l’École canadienne-française de Saskatoon, une soixantaine de personnes ont pris part à cette soirée riche en culture, partage et discussions.

Cette année, le Mois de l’Histoire des Noirs avait pour thème L'héritage et le leadership des personnes noires : célébrer l’histoire canadienne et inspirer les générations futures.

Ce thème a été repris par Judicaël Moukomi, premier président de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) en 2008, dans la présentation de l’événement.

Ce dernier a comparé le travail communautaire à un baobab, symbole à la fois d’enracinement, de tradition et de solidité. Il a aussi insisté sur l’importance de l’implication des jeunes pour assurer la continuité des efforts communautaires.

Une programmation variée

La soirée a mis en valeur la richesse des cultures africaines à travers diverses activités. Un repas traditionnel a permis aux participants de profiter des saveurs authentiques de la cuisine africaine.

Ensuite, un défilé de mode a présenté des tenues traditionnelles et modernes, témoignant de la créativité des communautés africaines francophones de la province.

Un prix de reconnaissance a été décerné à des membres ayant contribué de manière significative à la vie communautaire des Noirs de la Saskatchewan.

L’ambiance musicale était assurée par Kaya Freedom, qui a réinterprété des classiques de Bob Marley, et par le guitariste Roger.

Pendant ce temps, les enfants participaient à un atelier d’artisanat avec des tissus wax, très répandus en Afrique.

Un moment de réflexion

Le baobab, souvent considéré comme un « arbre à palabres », fonctionne également comme un espace où les gens se réunissent pour écouter les histoires des anciens et discuter de la vie en communauté.

Cet esprit d’agora a été au centre de l’intervention du professeur agrégé de l’Université de Regina Michael Akinpelu, qui a animé une discussion sur la haine et la montée des discours haineux. Le public a réagi avec engagement, soulignant l’importance d’aborder ces sujets sensibles.

Les débats ont mis en évidence les défis auxquels font face les communautés noires en Saskatchewan, mais aussi les solutions envisagées pour lutter contre la discrimination et encourager un dialogue constructif.

L’avenir, le rôle de l'éducation et l'importance des modèles inspirants pour la jeunesse africaine ont été largement débattus.

« Nous ne sommes pas là pour pointer du doigt, affirme Judicaël Moukomi, la société canadienne est globalement accueillante, mais certains problèmes structurels subsistent. Ce genre de débats permet de faire entendre notre voix et de travailler à des solutions. »

Melchior Niyonkuru, directeur de la CAFS, a aussi insisté sur l’importance de ces discussions : « Nous organisons ces événements pour sensibiliser et faire réfléchir. La CAFS doit rester un espace sécuritaire où chacun peut s’exprimer librement. »

Culture et engagement

L’animation de la soirée était assurée par Hermine Valerie Choualeu Djomdjie, dont l'énergie communicative a renforcé l’esprit de partage et de convivialité.

« Ce mois représente pour moi une immense fierté et une véritable inclusion. Il reconnaît les efforts des Afro-descendants dans le passé, le présent et le futur », témoigne-t-elle.

L’animatrice fait part de son point de vue sur l’importance d’aborder des thèmes complexes : « L’Afrique n’est pas seulement la musique, la danse et la nourriture. Nous sommes aussi porteurs d’idées et de pensées profondes. Il est essentiel de sortir des stéréotypes. »

Malgré les avancées, la faible présence de la communauté d’accueil a interpellé. « Nous collaborons avec d’autres organismes, nous communiquons largement, mais nous ne pouvons pas tout contrôler », reconnaît Melchior Niyonkuru.

Quant à lui, Judicaël Moukomi apporte un regard nuancé : « Nous avons toujours été bien reçus. Lors des premières rencontres de la CAFS, plus de 500 personnes y assistaient, dont une grande majorité de la communauté d’accueil. »

« La faible participation actuelle peut s’expliquer par divers facteurs, comme l’impact de la pandémie sur les habitudes. Cependant, je me réjouis de voir que des initiatives de sensibilisation émanent d’autres acteurs de la communauté fransaskoise », poursuit le chef de file.

Ainsi, cette soirée de clôture du Mois de l’Histoire des Noirs a constitué un moment fort, mêlant célébration, réflexion et engagement pour un avenir plus inclusif.

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