Des personnages abracadabrants
Bayla Pollick

Des personnages abracadabrants

Ils sont stupéfiants, bizarres, étranges, extravagants, farfelus. Je parle de ces mots originaux, dont certains sont hérités du passé et d’autres d’invention plus récente, de ces termes singuliers qui viennent enrichir notre vocabulaire avec panache. Laissez-moi vous présenter ces individus atypiques.

Croquignolet, charmant et gentil, notre premier personnage reste souvent ébaubi, ahuri et muet d’admiration.

Un peu coquebin, innocent et inexpérimenté, il se montre aussi jobard, naïf, crédule et facile à tromper. Gribouille, il se précipite dans des difficultés plus grandes que celles qu’il veut éviter. Toutefois, il n’est jamais atrabilaire, aigre et mélancolique.

Saunier de profession, il travaille à la récolte, à la production et à la vente du sel. Il se voit aussi poète, mais jamais rimailleur, auteur de mauvais vers.

Turfiste, il s’intéresse avec ferveur aux courses de chevaux pour parier. Il est également suiviste, se conformant aux doctrines d’un parti politique ou d’un mouvement intellectuel, mais sans esprit critique. 

Remarquable par sa tenue excentrique, notre deuxième personnage est zazou, un accro absolu à la musique jazz des années 1940.

Habituellement émerillonné, de nature vive et enjouée, il lui arrive d’être flagada, fatigué, voire raplapla, sans force ni ressort. Il devient alors un clampin, un fainéant lent et paresseux.

Dans ces cas-là, certains diront même qu’il en devient valétudinaire, maladif, avec la tendance à être enchifrené, le nez embarrassé continuellement par un rhume. 

Pour éviter les mondanités qui ne l’intéressent point, il est volontiers pantouflard, il reste chez lui. Aéroabstinent, il renonce aussi à l’utilisation du transport aérien qu’il juge néfaste pour l’environnement.

Notre troisième individu est un margoulin, un homme d’affaires peu scrupuleux, voire interlope, impliqué dans des activités louches et discutables. Vraiment, c’est un galvaudeux, un vagabond qui vit d’expédients, en plus d’être un matamore, un vantard qui s’exalte d’exploits imaginaires.

Véritable sycophante, délateur professionnel, il essaie de gagner la faveur des personnes riches ou influentes. Égrillard, il se complaît dans des propos ou des sous-entendus grivois ou licencieux.

Le pauvre homme est aussi couard, froussard, et veule, lâche et faible. C’est un gredin, un pleutre, un chenapan sans honneur ni dignité, un faquin méprisable et impertinent.

C’est un maroufle, un rustre grossier, rosse, méchant et malintentionné, quelqu’un qui se plaît à tourmenter les autres et à abîmer les choses. Il se retrouve souvent dans des algarades, des altercations vives et soudaines avec ceux qui l’agacent.

Tout au contraire, notre dernier personnage est oblatif de nature, c’est-à-dire qu’il fait passer les besoins d’autrui avant les siens. Dithyrambique, il se répand en éloges pour ses amis et parents.

Sa faconde est intarissable, il ne manque pas de verve, de paroles et de volubilité. Il est rarement compendieux, ne s’exprimant jamais en peu de mots.

Il faut dire qu’il est balèze en vocabulaire, il s’y connaît ! On ne dirait jamais de lui qu’il n’est pas très fute-fute, dégourdi, débrouillard.

Ingambe, il est agile et alerte dans ses mouvements. Il est parfois même capricant, bondissant comme une chèvre. Après tout, il est nyctalope, il voit aussi bien qu’un hibou dans la nuit.

Zélateur, il montre un enthousiasme ardent, quoiqu’intempestif, pour une idée ou une cause. Ce qui fait dire à certains qu’il peut être primesautier, se comporter de manière impulsive, spontanée et irréfléchie.

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