Au secours d’une personne avec un trouble lié à l’usage d’une substance

État de crise
Photo : Sweet Ice Cream Photography on Unsplash
Le ciel n’est pas tombé sur nos têtes : au moment d’écrire cet article, nous sommes le 17 octobre et la légalisation du cannabis est chose faite au pays. Un changement social pour nous tous, consommateurs ou pas. Et le lien avec la santé mentale ? Il y en a un, c’est certain.

Sans faire de sermon, mes nombreuses recherches confirment que la consommation régulière du cannabis peut contribuer au développement de psychoses, surtout chez les jeunes, chez les personnes qui consomment fréquemment du cannabis à forte puissance et chez les personnes qui sont prédisposées génétiquement aux psychoses. D’autres recherches associent l’usage du cannabis avec les troubles de l’humeur et les troubles anxieux.

Le point de vue d’un médecin

« À titre de psychiatre spécialisé dans le traitement de personnes atteintes de dépendance et de maladie mentale, nous voyons un nombre croissant de jeunes de 17 à 25 ans dans notre établissement psychiatrique qui sont atteints de psychoses et de troubles de l’humeur dans le contexte d’une consommation importante et persistante de marijuana. Malheureusement, nous constatons le tort causé par la consommation de marijuana chez les jeunes et chez les personnes qui ont une maladie mentale préexistante. La meilleure stratégie consiste en premier lieu à éviter le développement d’un problème de consommation de marijuana — les risques sont élevés et les parents devraient connaître les options de traitement disponibles au cas où les enfants en auraient besoin », mentionne Dr Tony George, chef de la division des dépendances au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH)1.

L’importance des premiers soins en santé mentale

Dans le cours de Premiers soins en santé mentale, nous outillons les secouristes pour composer avec les différents types de troubles liés à l’usage des substances. La liste des substances est longue, elle comprend l’alcool, les sédatifs, les hypnotiques, les anxiolytiques, les substances inhalées, les opiacés, les stimulants, la caféine, le tabac, les hallucinogènes et bien sûr, le cannabis.

Les cinq gestes de premiers soins en santé mentale « A-É-R-I-E » sont activés en posant le premier geste « Analyser le risque de suicide ou de blessure ». Ici, tout dépend si la personne est inconsciente ou consciente.

Si la personne est inconsciente, le secouriste doit tout d’abord assurer sa sécurité personnelle. Il y a-t-il des bouteilles de verre cassées près de la personne ? Il y a-t-il des aiguilles sur le sol ? Une fois que sa sécurité personnelle est établie, le secouriste place la personne en position latérale de sécurité. Cela comprend de vérifier si les voies respiratoires de la personne sont dégagées et de rouler la personne sur le côté. Ensuite on appelle le 911. Si possible, on détermine le type de substance consommée pour donner l’information aux services d’urgences. En attendant l’équipe du 911, on garde la personne au chaud.

Les choses se passent différemment quand la personne ayant un trouble lié à une substance est consciente. N’hésitez pas un instant : appelez le 911. Ensuite, ne rien donner à boire ni à manger, même si la personne vous le demande. Sans savoir ce que la personne ayant un trouble a consommé, lui donner à boire ou à manger pourrait empirer sa condition. En attendant les services d’urgence, rassurer la personne en l’informant que l’aide s’en vient. Encore une fois, si possible, déterminer le type de substance consommée et garder la personne au chaud.

Les autres gestes A-É-R-I-E

Selon la situation en cours, vous pouvez poser les autres gestes des premiers soins en santé mentale de façon fluide. Voici votre occasion d’ « Écouter sans porter jugement » c’est-à-dire, cultiver des attitudes d’acceptation, de sincérité et de sympathie. Prenez soin de bien gérer vos aptitudes verbales et non verbales (langage corporel). Votre « tout » parle fort. À titre de secouriste, vous pouvez poser les autres gestes de manière constructive : Rassurer et donner de l’information, Inciter la personne à obtenir de l’aide professionnelle et Encourager la recherche de soutien supplémentaire. Et voilà ! Vous avez fait le tour des gestes de premiers soins en santé mentale A-É-R-I-E.

Jeunesse sans drogue, page 11 :
https://www.jeunessesansdroguecanada.org/wp-content/uploads/2017/06/34-17-1850-Cannabis-Talk-Kit-FR-05.pdf


Premiers soins d’urgence en cas de surdose

Si la personne est inconsciente :

  • Assurer sa sécurité personnelle (toujours !)
  • Placer la personne en position latérale de sécurité
  • Appeler les services d’urgence
  • Si possible, déterminer le type de substance consommée
  • Garder la personne au chaud

Si la personne est consciente :

  • Appeler les services d’urgence
  • Ne rien donner à boire ni à manger
  • Rassurer la personne en l’informant que de l’aide est en route
  • Si possible, déterminer le type de substance consommée
  • Garder la personne au chaud
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