Pierre-Émile Claveau

Un verdict qui fait réagir partout au pays

Gérald Stanley acquitté du meurtre de Colten Boushie

Manifestation devant le palais de justice de Saskatoon le 10 février 2018 suite au verdict dans le procès de Gerald Stanley

Manifestation devant le palais de justice de Saskatoon le 10 février 2018 suite au verdict dans le procès de Gerald Stanley

Photo : Frédérique Baudemont
Gérald Stanley a été acquitté du meurtre au second degré de Colten Boushie par les douze membres du jury, le 9 février dernier, à la Cour du Banc de la Reine de North Battleford.

Le fermier de 56 ans avait plaidé non coupable à des accusations de meurtre au second degré lors du procès médiatisé à l’échelle canadienne.

Originaire de la Première Nation crie de Red Pheasant, Colten Boushie a été abattu lors d’une altercation sur la ferme de Monsieur Stanley, près de Biggar, en Saskatchewan, le soir du 9 août 2016. Il se trouvait sur le terrain du fermier à bord d’un véhicule, en compagnie de quatre autres jeunes.

Trois options

Les douze jurés avaient le choix entre trois options : coupable de meurtre au second degré, coupable d’homicide involontaire, ou non coupable.

Le fermier saskatchewannais faisait face à une accusation de meurtre au second degré depuis le début du procès. Afin d’obtenir sa condamnation, la Couronne devait prouver, hors de tout doute raisonnable, que Gerald Stanley avait l’intention de tuer l’Autochtone de 22 ans.

Une condamnation pour homicide involontaire aurait été possible si le jury avait reconnu l’accusé responsable du meurtre de Colten Boushie, mais que le meurtre n’était pas intentionnel.

Au cours du procès, les avocats de la défense ont avancé plusieurs théories afin de prouver que l’arme du crime était défaillante et que le coup de feu était accidentel. L’avocat de la Couronne a soutenu que Gerald Stanley avait agi de façon irresponsable et insouciante puisque l’accusé n’avait aucune idée du nombre de balles dans le chargeur du pistolet et du nombre de coups de feu tirés en l’air en guise d’avertissement.

Aucun Autochtone sur le jury

Le jury chargé de rendre le verdict dans le procès de Gerald Stanley était composé de sept hommes et cinq femmes, choisis parmi sept cent cinquante personnes sollicitées. Aucune personne autochtone n’a été sélectionnée pour être sur le jury. La Couronne et la défense ont le pouvoir de rejeter douze candidatures sans justifier leur choix lors de la sélection. Le 29 janvier dernier, au terme du processus de sélection du jury, la cousine du jeune Colten, Jane Tootoosis, a dénoncé le fait que l’avocat de la défense avait rejeté les personnes ayant des traits autochtones.

Appel au calme

Le procès de Gerald Stanley a généré des tensions raciales dans la province. Dans les jours qui ont suivi le verdict, des milliers de personnes ont envahi les rues de plusieurs villes canadiennes afin de dénoncer ce verdict. À Saskatoon, ce sont plus de 1 000 personnes qui ont manifesté devant le palais de justice.

Dans une publication sur Facebook, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a invité la population au calme.

La vice-chef de la Fédération des Nations souveraines autochtones, Kimberley Jonathan, a appelé à l’unité et a précisé que la famille de Colten Boushie demandera une enquête publique.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a offert ses condoléances à la famille de la victime et déclaré avoir communiqué avec sa ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, pour discuter de la situation.

Imprimer
28299 Noter cet article:
Pas de note

Actualité juridique (L'Eau vive)

Un verdict qui fait réagir partout au pays Un verdict qui fait réagir partout au pays

Un verdict qui fait réagir partout au pays

Gérald Stanley acquitté du meurtre de Colten Boushie

Gérald Stanley a été acquitté du meurtre au second degré de Colten Boushie par les douze membres du jury, le 9 février dernier, à la Cour du Banc de la Reine de North Battleford.

La loi peut-elle remédier à l’insécurité linguistique ? La loi peut-elle remédier à l’insécurité linguistique ?

La loi peut-elle remédier à l’insécurité linguistique ?

Les jeunes et les langues officielles

Une douzaine de membres de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) ont fait état des réalités des langues officielles dans leur milieu, le 8 septembre dernier. 

Le vélo

Chronique juridique

L'utilisation du vélo est autant réglementé que l'utilisation de l'automobile.  

RSS
123468910Dernière

Nouvelles de l'AJEFS


Centre Info-Justice

L'AJEFS sur Facebook