Les cibles d’immigration revues à la hausse, sauf en francophonie minoritaire
Inès Lombardo – Francopresse
/ Catégories: Politique

Les cibles d’immigration revues à la hausse, sauf en francophonie minoritaire

FRANCOPRESSE – Dès l’an prochain, le ministère de l’Immigration veut augmenter le seuil de résidents permanents à 465 000 personnes pour atteindre progressivement 500 000 en 2025. Ce sont les objectifs fixés dans le Plan des niveaux d’immigration 2023-2025, axé sur la répartition des immigrants entre les régions, publié le 1er novembre. Mais la cible de 4,4 % d’immigrants francophones hors Québec d’ici fin 2023 reste inchangée.

Dans un contexte où le Canada a franchi un seuil historique en immigration, selon les données du recensement 2021 publié la semaine dernière, le gouvernement poursuit sa volonté de faire venir davantage d’immigrants.

Une manière de pourvoir les 900 000 postes vacants, selon le ministère, tous secteurs confondus. C’est d’ailleurs la catégorie de l’immigration économique qui est ciblée par la nouvelle mesure. Selon le nouveau Plan des niveaux d’immigration 2023-2025, plus de 60 % des admissions visées seront issues de cette catégorie d’ici à 2025.

Pour les deux prochaines années, ce Plan fixe des objectifs croissants passant de 465 000 résidents permanents en 2023, à 485 000 en 2024 pour atteindre 500 000 en 2025. Une augmentation nette de 25 000 personnes en 2024 comparativement au Plan 2022-2024.

Le ministre Sean Fraser a aussi annoncé mardi de «nouveaux outils» dans le système Entrée express pour accueillir les nouveaux arrivants dont les compétences sont recherchées dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre, comme les soins de santé, l’enseignement, les emplois spécialisés, le secteur manufacturier… 

Par ailleurs, le nombre de programmes régionaux va augmenter pour «répondre aux besoins ciblés du marché du travail local», a assuré le ministre. Il s’agit notamment du Programme des candidats des provinces, du Programme d’immigration au Canada atlantique et du Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord.

Plus d’immigration, mais des délais de traitement toujours en cours

Interrogé sur les délais de traitement en conférence de presse, le ministre Fraser a répliqué : «Cette année, nous avons vraiment tenté de rattraper les flux de demandes de résidences permanentes. Maintenant, un nouveau candidat du système Entrée express devrait attendre 6 mois, ce qui était le standard d’attente prépandémie.»

Il a toutefois reconnu que des candidatures sont encore dans le système, et depuis longtemps. «Mais nous n’allons pas prioriser les nouvelles candidatures, a-t-il promis. Nous avons d’ailleurs pris des décisions difficiles sur le système Entrée express, notamment de le mettre en pause pour que nous puissions traiter les demandes qui avaient du retard.» […]

Cette année, Sean Fraser assure que son ministère sur la «bonne voie» pour battre le record de 2021 de près de 406 000 résidents permanents, en atteignant 441 000 en 2022. 

Toujours selon le ministre, le Plan 2023-2025 aiderait à faire de la place à des programmes qui voient davantage de demandes affluer, comme celles du regroupement familial des parents et grands-parents ou des programmes de visas temporaires.

Pas de nouveaux objectifs côté francophone

«Pour les francophones hors Québec, c’est essentiel pour le gouvernement fédéral d’augmenter le nombre d’immigrants francophones», a précisé le ministre ajoutant que le gouvernement travaille en ce moment à l’amélioration du recrutement d’immigrants francophones pour qu’ils s’établissent à l’extérieur du Québec.

«Le gouvernement a toujours eu la cible de 4,4 % d’ici fin 2023, réagit Alain Dupuis, directeur de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA). Cela dit, la fourchette entre le nombre de personnes minimales et maximales a légèrement augmenté.»

La FCFA, qui avait demandé des «cibles réparatrices» en avril dernier, notamment 20 % d’immigration francophones hors Québec d’ici 2036, souhaite voir les chiffres de cette immigration pour les années 2024 et 2025.

«Pour ces deux années, il n’y a pas de cibles [francophones], pas de nouveaux objectifs. Ça va prendre encore beaucoup de travail», affirme Alain Dupuis.

Selon son Rapport annuel au Parlement sur l’immigration de 2022, le pays a accueilli 6 946 résidents permanents francophones hors Québec en 2021.

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