AJEFS
/ Catégories: 2016, Chronique juridique

Qui a le droit de fréquenter l’école française? - Article 23

La Charte canadienne des droits et libertés est entrée en vigueur en 1982. Elle fait partie intégrante de la Constitution qui est la loi suprême du Canada. L’article 23 de la Charte donne le droit à des minorités linguistiques francophones et anglophones à une instruction primaire et secondaire dans leur langue. Depuis, plusieurs causes ont fait avancer et respecter les droits scolaires des minorités dont Mahé c. Alberta et Arsenault-Cameron c. Île-du-Prince-Édouard.

L’article 23 garantit aux citoyens canadiens trois catégories d’admission :

1)    Un parent dont la première langue apprise et encore comprise est le français;

2)    Un parent qui a reçu son instruction, au niveau primaire, en français au Canada;
3)   
Un parent dont un enfant a reçu ou reçoit son instruction, au niveau primaire ou secondaire, en français au Canada.

Fondé sur le droit de gestion et l’aspect réparateur de l’article 23, il y a trois catégories de permission d’admission :

1)    Un parent canadien qui a un ancêtre francophone canadien;
2)    Un parent non citoyen canadien qui parle le français ou qui ne parle ni le français ni l’anglais qui choisit de s’intégrer à la communauté francophone;
3)    Un parent anglophone qui accepte de s’intégrer à la communauté francophone.

À noter que d’un point de vue constitutionnel, la compétence linguistique n’a pas été retenue comme critère d’admissibilité. Pour demander une permission d’admission, le parent doit s’adresser à la direction d’école fransaskoise de sa région.

Le gouvernement de la Saskatchewan a-t-il des responsabilités par rapport à l’article 23?

L’article 23 de la Charte confère des obligations constitutionnelles à tous les gouvernements provinciaux et territoriaux. Ils ont le devoir de légiférer pour mettre en place un système scolaire conforme aux droits de la minorité. Ils ont l’obligation positive d’agir pour mettre en œuvre l’article 23 en tenant compte des besoins spécifiques de la communauté linguistique minoritaire.

En Saskatchewan, le Conseil scolaire fransaskois a le pouvoir et l’autorité de gérer son système scolaire. Afin de répondre à ces responsabilités conférées par la Charte, le Conseil s’est donné un triple mandat : scolaire, culturel et communautaire

Impact de l’article 23 sur la communauté                            

En tenant compte du triple mandat :

-       l’instruction de qualité égale à la majorité;

 

-       développer le sens identitaire de l’élève (devenir francophone);                           

-       le développement et épanouissement de la communauté francophone (ultime bénéficiaire de l’article 23);

-       le recrutement et la rétention;

-       freiner l’assimilation;

-       réparer les torts du passé;

-       faire la mise en œuvre d’un système d’éducation.

Dans le programme d’immersion, le français est enseigné à titre de langue seconde. Il est offert par un conseil scolaire anglophone.

L’école fransaskoise offre un enseignement en français langue première à l’exception du cours d’anglais. Elle favorise le développement et l’enrichissement de l’identité, la langue et la diversité culturelle d’expression française.

Pour de plus amples renseignements visitez le site : saskinfojustice.ca/Public/Droits linguistiques

 

Saviez-vous que… la Loi de 1995 sur l’éducation  est disponible en français sur le site Internet : www.qp.gov.sk.ca    

Article précédent Du changement au Conseil d'administration de l'AJEFS
Prochain article Intimidation et Cyberintimidation
Imprimer
20541 Noter cet article:
Pas de note

Actualité juridique (L'Eau vive)

André Mercure : le caractère et la conviction André Mercure : le caractère et la conviction

André Mercure : le caractère et la conviction

L’histoire est une suite d’événements, de lieux et de personnages, un peu comme une pièce de théâtre qui s’étire inlassablement dans le temps. Je me permets de vous présenter un acteur presque oublié. Il avait mis sa foi dans le judiciaire pour mieux faire reconnaître le français au pays.
Vide politique des droits linguistiques Vide politique des droits linguistiques

Vide politique des droits linguistiques

Une véritable industrie judiciaire

Après l’investissement de plusieurs dizaines de millions $ dans trois programmes de contestation successifs pour appuyer quelque 500 démarches en matière linguistique, on s’attendrait à ce que la jurisprudence commence à suffire.

RSS
Première34568101112Dernière

Nouvelles de l'AJEFS


Centre Info-Justice

L'AJEFS sur Facebook