Bilinguisme : 50 ans après, toujours le même défi

Bilinguisme : 50 ans après, toujours le même défi

À la lumière des élections récentes, il est important de se souvenir de la lutte pour l’éducation en français en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien. Nous avons récemment assisté à celle des enseignants de la Saskatchewan dans le cadre des négociations entre la Saskatchewan Teachers’ Federation et le gouvernement provincial. Pourtant, l’éducation bilingue et francophone a toujours été un enjeu multi-gouvernemental.

Il est pertinent d’examiner les contributions du gouvernement fédéral à l’éducation bilingue au fil des ans, tout en tenant compte de notre situation actuelle en Saskatchewan.

Dans un éditorial intitulé Un péché sans saveur, publié en 1973 dans L’Eau vive, Marcel Moor révélait des chiffres frappants concernant la diminution du nombre d’élèves inscrits dans les programmes d’enseignement bilingue, tout en critiquant les politiques de financement dans ce domaine.

En 1970, le gouvernement fédéral avait alloué 50 millions de dollars aux provinces pour promouvoir l’enseignement des langues secondes. Mais, en 2025, combien de dollars sont réellement promis à l’éducation bilingue ?

Investir pour l’avenir

En cette année électorale, il est essentiel que les francophones et les parents favorables au bilinguisme au Canada se posent cette question.

Le gouvernement libéral a mis en œuvre le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 : Protection, promotion et collaboration, articulé autour de trois piliers principaux.

Ces piliers sont : l’immigration francophone, visant à rétablir le poids démographique des francophones, un soutien à l’apprentissage du français « du berceau à la berçante », des mesures fortes pour appuyer la vitalité des communautés.

Ce plan prévoit près de 150 millions de dollars sur cinq ans pour renforcer le continuum éducatif en langue minoritaire, ainsi que 128 millions de dollars sur quatre ans pour l’enseignement postsecondaire dans cette même langue.

Quelle part pour nous ?

Malgré ces chiffres impressionnants, la question posée par Marcel Moor en 1973 demeure pertinente : « Quel est le montant de la part de ce fonds attribué à la Saskatchewan ? »

Et la réponse reste la même : « Impossible de le savoir… C’est un secret d’État et de provinces ! »

De son côté, le gouvernement conservateur avait lancé la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018 : Éducation, immigration, communauté.

Même si Stephen Harper ne maîtrisait pas parfaitement le français, il avait tout de même les francophones à cœur.

Ce plan prévoyait un investissement de 658 millions de dollars sur cinq ans dans les programmes d’éducation en français, tant pour les jeunes que pour les adultes.

Le conservateur insistait sur l’utilité de la langue française dans les industries et pour les travailleurs, présents comme futurs.

Maintenant que les libéraux ont été réélus avec un gouvernement minoritaire, le prochain chapitre de la politique de bilinguisme sera entre les mains de Mark Carney.

Comme le plan actuel prend fin en 2028, il est fort probable que notre nouveau premier ministre sera chargé de renouveler le Plan d’action sur les langues officielles, et son budget.

En conclusion, il vaut la peine de méditer sur la pertinence actuelle des mots écrits par Marcel Moor en 1973 : « Plus on a d’avantages, moins on en profite… Pourrait-on, en pensant à autrefois, à cette époque où le français était le “fruit défendu”, se demander si, depuis qu’il ne l’est plus, il n’a pas perdu toute la saveur d’un péché librement consenti ? »

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