C’est décidé : j’achète canadien !

C’est décidé : j’achète canadien !

Depuis une centaine de jours, c’est la guerre. Commerciale, s’entend. Les appels à consommer canadien se multiplient. Prête à relever le défi des nouvelles tendances, je me mobilise. Mais s’il est clair que « le Canada ne sera jamais à vendre », est-il possible de manger 100 % canadien ?

C’est le printemps. Des petites feuilles d’érable bourgeonnent dans les allées du supermarché où je promène mon panier. Les étiquettes de prix se parent de mini drapeaux rouge et blanc. Ça donne envie d’acheter local.

Enfin local, je me comprends. Quand on vit  dans un pays où l’agriculteur du coin est à 8 heures de char, on n’est pas vraiment sur du circuit court. Il faut se lever tôt pour avoir des fraises au souper.

En voilà justement une barquette en tête de colonne des fruits et légumes. Elles sont un peu pâlottes comparées à la feuille d’érable rutilante indiquant fièrement sa provenance. C’est normal : ce sont les premières de la saison.

Elles ne sont pas très différentes de celles qu’on trouve en hiver ou en automne, me direz-vous, mais pour avoir des fraises qui ont vu un peu de soleil au nord du 49e parallèle, il va falloir attendre le début de la débâcle, mi-juillet. Ce n’est pas grave, je cacherai leur teint blafard sous de la crème chantilly.

En parlant de chantilly, je cavale vers les bombes. Quel courage ! Aïe. Aucune feuille d’érable de ce côté-là. Il faut que je change de crèmerie. Qu’à cela ne tienne, je connais la recette d’une chantilly canadienne. Il suffit d’un pot de crème canadienne et de sucre glace canadien.

Les laitages patriotes, ça passe crème. Pour ce qui est de la glace au Canada, il y en a autant qu’on veut mais pas vraiment sous forme de sucre. Tant pis, je le remplacerai par du sirop d’érable.

Pour le reste du repas 100 % canadien, j’ai le choix entre du saumon. Mais coho, chinook, sockeye, d’Atlantique ou sauvage... Il y en a tout un régiment. La liste des salmonidés ne s’arrête pas. Il en vient de partout ! From coast to coast to coast !

Si c’était ça mon idée, me faciliter la vie en privilégiant notre pays, je me suis tiré une balle dans le pied. Je décide de prendre un filet de chaque espèce, du rose clair au plus soutenu, ça sera assorti aux fraises.

En légume ? Des myrtilles, je ne vois que ça. Et pour l’assaisonnement, difficile de trouver un citron sous nos latitudes... Mais avec du sirop d’érable, ça explosera en bouche.

Au moment de payer, mon ticket de caisse canadien ressemble à un ticket de rationnement.

Résultat des courses au repas du soir : trois enfants qui font grise mine devant un liquide marronnasse où surnagent des formes roses. Mais c’est ça, l’effort de guerre !

Et demain ? Steak de caribou ! Je mettrai du sirop d’érable, ça va avec tout.

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