Search

Actualité de l'Eau vive

Jour du souvenir : le grand rapatriement

Une fois la guerre terminée, il a fallu une armada de paquebots pour...

Jour du souvenir : le grand rapatriement

En 1945, il a fallu ramener plus d'un million de soldats au pays, ce qui a demandé une logistique assez complexe.

Les Fransaskois discutent de leur avenir

ICI Saskatchewan a organisé un panel diffusé sur le Web lors du Rendez-vous...

Les Fransaskois discutent de leur avenir

REGINA - Les projecteurs étaient tournés vers les Fransaskois le samedi 9 novembre. Le Panel sur l’avenir de la francophonie canadienne,...
Plusieurs lancements au Rendez-vous fransaskois

Dévoilement de projets liés à l'histoire, l'immigration et les langues...

Plusieurs lancements au Rendez-vous fransaskois

REGINA - Le Rendez-vous fransaskois, qui s’est tenu du 8 au 10 novembre au Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l’école...
Un premier potluck interculturel à Moose Jaw

Déguster les multiples saveurs de la francophonie

Un premier potluck interculturel à Moose Jaw

MOOSE JAW - Dans le cadre de la Semaine de l’immigration francophone, une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour le premier...
Première179180181182184186187188Dernière
«janvier 2025»
dim.lun.mar.mer.jeu.ven.sam.
2930311234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930311
2345678

Le Fil fransaskois

Étienne Gravel 38549

La solitude

Étienne Gravel

Étienne Gravel

C’est rare qu’on a envie de parler de la solitude et pour cause. En fait, souvent quand on le fait, comme la maladie mentale, on la décrit en métaphore. On en fait une chimère pour illustrer à nos interlocuteurs tout le malaise qu’elle impose :

C’est un «Jiminy Cricket» de 200 kilos sur l’épaule, c’est un couloir qui s’allonge et qui se répète comme un dessin animé d’Hanna Barbera à la première personne, c’est un lierre aux feuilles mortes fanées et sèches qui nous tient enlacé dans une apathique lassitude.

Là, tous les gens, les jambes croisées, l’index à l’oreille, le pouce au menton acquiescent d’un oui, murmuré, hoché et poli, accompagné d’un haussement d’épaules bien naturel : Mhooooui, j’te comprends.

Devant cette explosion d’empathie et d’embrassades mitraillées, nul n’est surpris qu’on n’évoque que rarement ce sentiment, ou est-ce un état d’être, dans les sauteries mondaines.

De toute façon le sujet est dichotomique : pourquoi parler de solitude alors qu’à chaque fois qu’on le fait nous sommes en face d’un interlocuteur. C’est n’importe quoi!

Dieu… lui il était seul. Bon… il a créé tout l’Univers pour ne plus l’être. Disons qu’il avait les moyens de ses ambitions le bonhomme : omniscience, omniprésence, omnipotence, on s’arrange pas pire avec ça.

Ça va! Ça va bien! Ça va pas pire!

Jésus… lui il a été dans le désert. Bon… techniquement, il y avait son père, qui est lui, qui était Satan qui a tenté de le séduire… Était-il encore seul à ce moment? Je ne sais plus… c’est mêlant… tous ces pouvoirs et ces crises identitaires : Saint-Trinité que c’est compliqué! 40 jours ça a duré… c’est long juste avec toi, ton père, qui est toi et ton pire ennemi qui est ton père et toi en même temps. Ça fait du monde pour un gars seul et ce n’était pas le chemin de Croix encore. Là il y avait du monde, mais pas ceux qu’ils voulaient… Ou les voulait-il?

Bah! Trêve de théologie.

Quand on parle de solitude on peut parler de torture : « Confinement solitaire, 1 semaine! » Au cachot, au donjon, on jette le pauvre bougre, on ferme la lourde porte de métal et la lumière s’éteint.

On détourne le regard devant tant de cruauté : « Non! L’absence de relations significatives est déjà assez terrible, je ne veux jamais souffrir de l’absence de tous tout court. » Même si on ne l’a jamais vécu, on comprend, ça marche. C’est sûr que le regard hagard et le visage émacié des personnages qui vivent ces moments aident à véhiculer l’émotion avec une justesse aussi implacable qu’un TGV.

Bon… revoilà les métaphores qui se pointent le bout de la figure de style. On comprend, mais ce n’est pas ce qu’on vit, enfin pas tous…

On peut parler des moments de solitude. Dans la douche, dans la voiture, dans une réunion. Là, ça laisse place à plus de discussion. Ça ouvre le débat sur la validité des moments et même des sentiments.

Un autre réflexe normal, même justifié. Qui ose parler de solitude alors qu’il est entouré d’individus qui l’écoutent? Cette effronterie ne peut pas être passée sous silence.

Ensuite, viennent, souvent… les solutions. Ah oui! Les diachylons de la solitude : « Appelle-moi, on sortira, je suis là… moi, fais des activités, va voir du monde, etc. »

Arrrrgh! Vous avez raison! Comment n’y ai-je pas pensé avant?  Là d’habitude, on devient moins populaire.

« Calme toi, on veut juste t’aider. »

Je ne veux pas de l’aide je veux juste parler de la S.O.L.I.T.U.D.E. : celle qui est là, celle qui est moi, qui est vous.

Celle qui rend impossible d’attendre du temps de personne mais qui nous demande tout le nôtre!

Ça va. Ça va bien. Ça va pas pire.

Il y a rien là!


Partager

Imprimer

Coopérative des publications fransaskoises
210 – 1440, 9e Avenue Nord
Regina (Saskatchewan) S4R 8B1
Tél. 306-347-0481
Téléc. 306-565-3450

Copyright 2025 Coopérative des publications fransaskoises Conditions d'utilisation Déclaration de confidentialité
Back To Top