Search

Actualité de l'Eau vive

Jour du souvenir : le grand rapatriement

Une fois la guerre terminée, il a fallu une armada de paquebots pour...

Jour du souvenir : le grand rapatriement

En 1945, il a fallu ramener plus d'un million de soldats au pays, ce qui a demandé une logistique assez complexe.

Les Fransaskois discutent de leur avenir

ICI Saskatchewan a organisé un panel diffusé sur le Web lors du Rendez-vous...

Les Fransaskois discutent de leur avenir

REGINA - Les projecteurs étaient tournés vers les Fransaskois le samedi 9 novembre. Le Panel sur l’avenir de la francophonie canadienne,...
Plusieurs lancements au Rendez-vous fransaskois

Dévoilement de projets liés à l'histoire, l'immigration et les langues...

Plusieurs lancements au Rendez-vous fransaskois

REGINA - Le Rendez-vous fransaskois, qui s’est tenu du 8 au 10 novembre au Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l’école...
Un premier potluck interculturel à Moose Jaw

Déguster les multiples saveurs de la francophonie

Un premier potluck interculturel à Moose Jaw

MOOSE JAW - Dans le cadre de la Semaine de l’immigration francophone, une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour le premier...
Première179180181182184186187188Dernière
«janvier 2025»
dim.lun.mar.mer.jeu.ven.sam.
2930311234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930311
2345678

Le Fil fransaskois

Mets ta tsuque de Ledzuc, aujourdz’hui à midzi mon petsit
Bayla Pollick 3974

Mets ta tsuque de Ledzuc, aujourdz’hui à midzi mon petsit

Avant de vous brosser tout un triptyque d’expressions québécoises pittoresques après la pause estivale, je veux explorer brièvement un phénomène linguistique propre aux Québécois qui me fascine depuis plusieurs années : l’affrication.

J’ai entendu pour la première fois l’affrication lors d’une visite inoubliable à Montréal au cours de mes années d’université à Winnipeg, où j’ai eu l’occasion d’assister avec ma cousine et son chum (anglophones) à une belle fête de Noël donnée par leurs amis francophones.

Et après cinq jours au Québec avec ces Franco-Canadiens très expressifs, leur attrayante manière de parler produisait déjà un effet indescriptible sur moi.

J’éprouvais une réaction inexplicable dans mon cerveau, même si tout semblait plutôt étrange à mes oreilles peu habituées à ces combinaisons phonétiques singulières.

L’affrication n’a, en fait, rien à voir avec l’Afrique. On met simplement la lettre « s » après un « t » devant un « i » ou un « u », ou la lettre « z » après un « d » devant un « i » ou un « u ».

Donc, « tiens » devient tsiens, « têtu », têtsu, « lundi », lundzi et « durée », dzurée. « Vont-ils » devient vont-s-ils et « peut-il », peut-s-il. « Question » devient questsion, et « costume », costsume. Le mot « quotidien » a une double affrication, devenant quotsidzien.

De plus, le prénom « Martine » devient Martsine. Mais dans la forme masculine, « Martin », il n’y a pas d’affrication, la lettre « i » dans les deux prénoms ayant des sons divers, ce qui explique cette distinction.

Pareillement, « Claudine » devient Claudzine, mais « Cardin » reste le même. Avec un « y », « thyroïde » devient tsiroïde et « dynamique », dzinamique.

Enfin, les lettres « t » et « d » sont affriquées seulement à l’oral. Pour les Québécois, c’est une règle linguistique purement facultative, jamais appliquée strictement. Quoi qu’il en soit, l’affrication est bien répandue dans la Belle Province et, après une semaine à Montréal, je ne pouvais la sortir de ma tête.

L’été suivant, je suis allée à Trois-Rivières pendant six semaines pour suivre mon premier cours d’immersion en français. Et, en Mauricie, une région exquise du Québec empreinte de caractère et d’histoire, j’ai entendu une grande quantité d’affrications. Tous autour de moi la pratiquaient, surtout ma professeure.

L’affrication est une caractéristique du français que j’aime entendre et utiliser. Et même si personne ne m’a appris cette forme phonétique singulière, je la comprends logiquement, instinctivement. Je la fais naturellement comme une Québécoise de souche, et tout ça me fait me sentir plus francophone.

Beaucoup d’anglophones et d’allophones apprennent le français au Canada, mais n’entendent pourtant jamais l’affrication, donc ils ne la font pas.

Pour moi, ces lettres ajoutées sont difficiles à éviter et à ne pas imiter, même dans l’Ouest canadien où on les emploie régulièrement lors des émissions de Radio-Canada, par exemple.

Ce trait phonétique ne permet pas de différencier les Québécois entre eux, car c’est la même chose pour tous, peu importe la classe sociale, la région, l’âge ou le sexe. Toutefois, cela n’est pas le cas dans l’est du Québec, comme aux Îles-de-la-Madeleine, et en région acadienne, où il n’y a pas d’affrication.

Eh bien, tsu es mordzu de poutsine pour dzîner comme un Franco-Canadzien tsipique ? Bon appétsit ! Et bonnes vacances d’été aussi.

Partager

Imprimer

Coopérative des publications fransaskoises
210 – 1440, 9e Avenue Nord
Regina (Saskatchewan) S4R 8B1
Tél. 306-347-0481
Téléc. 306-565-3450

Copyright 2025 Coopérative des publications fransaskoises Conditions d'utilisation Déclaration de confidentialité
Back To Top