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Le Fil fransaskois

Trois (extrait d’un conte en chantier)
Dianne Woloschuk 2989

Trois (extrait d’un conte en chantier)

 

Les derniers rayons du soleil pénètrent les fenêtres du salon, se diffusant en bandes et en planches lumineuses jusqu’au sofa gris où Simmie est étendue, le nez dans son nouveau livre. Lorsqu’une aiguille scintillante la frappe dans l’œil, elle hoche la tête et lève le bras gauche afin de s’abriter les yeux. Séduite par le spectacle radieux qui se dévoile, elle s’assoit tout droit. C’est la saison des battages. On dirait que tout est baigné de poussière, même l’air qu’elle respire, où les brins argentés et dorés coulent dans une immense chute indolente, étincelante, pour se déposer muets sur le plancher dur, cédant au déclin du jour. 

Papa est assis à la table de la cuisine, étant revenu tard de la ferme, comme toujours durant les battages. Simmie entend le cliquetis de sa cuillère contre le bord de sa tasse de café.  Bientôt il va ronfler. À l’autre bout de la maison bourdonne la machine à coudre de Maman, qui se dévoue à lui faire une robe neuve. De temps en temps, elle entend se plaindre les ressorts du lit où Rémi s’est réfugié dans sa chambre en haut après souper. Dans le salon, Simmie met son livre de côté afin de contempler le coucher du soleil.

Devant la maison, la rue est vide. L’orchestre habituel de criquets s’est tu. Comme lui dit parfois sa mère, « Y’a pas même un chat qui grouille ». Le hululement d’un hibou ne fait qu’accentuer le silence. À mesure que la noirceur s’impose dans la maison, les étoiles de poussière s’éteignent et, à leur place, vient s’étaler un voile transparent et sombre, comme celui des religieuses à l’école. Saisi par le vent, il se répand entre ciel et terre, obscurcissant tout, mais ne cachant rien. Au rythme des adieux de la clarté, d’autres voiles se superposent, l’un sur l’autre, jusqu’à ce que les meubles tentent de disparaître dans les ténèbres épaississantes. Simmie s’amuse à imaginer que, dans les ombres qui s’accumulent derrière les fauteuils et les rideaux, des chatons noirs se jettent sur des souris chocolatées et des boules de laine charbonneuse. Avant longtemps, les coins des meubles et des murs semblent s’arrondir et les animaux fabuleux se perdent dans la noirceur veloutée. Simmie se frotte les yeux et baille. Il sera bientôt l’heure de se coucher.

              Soudainement, le vrombissement d’une voiture approchant à toute vitesse envahit le calme. Les pneus grinçant sur le gravier, elle s’arrête devant la maison. Le moteur se tait, les lumières s’éteignent, et les quatre portières s’ouvrent et se ferment, les dernières se faisant l’écho creux des premières. Simmie entend la barrière s’ouvrir, suivi d’un nombre impressionnant de pas feutrés qui s’arrêtent à la porte d’en avant. Ceci la surprend. Personne ne vient à la porte d’en avant. On va toujours à la porte d’en arrière. Mais ces étrangers mystérieux persistent dans leur mauvais choix de porte. De plus, Simmie perçoit que certains bruits restreints, indiscernables, les accompagnent. Lorsqu’on frappe à la porte, un bruit dur, retentissant, Simmie fait un saut. Elle se rend compte en même temps que son père ne ronfle plus. La machine à coudre est devenue silencieuse et Rémi descend d’en haut à toute vitesse. 

- Papa, elle appelle, il y a quelqu’un à la porte d’en avant. 

Elle entend son père se lever. Il allume la lumière dans la cuisine, dont la clarté jaune et crue perce sans merci l’obscurité du salon.

  • Ben, réponds donc!  

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