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  • Installation queer ambulante à Saskatoon
    Installation queer ambulante à Saskatoon

    Installation queer ambulante à Saskatoon

    Installation d’art de l’artiste Sylvie Walker représentant différents éléments des drapeaux de la fierté au fil des ans.

    Quand : 18 au 29 novembre 2024 (rencontre avec Sylvie le 25 novembre à 12 h)
    Où : Pride center, room 104, Memorial Union Building, Place Riel Student Centre #1 Campus Drive - Saskatoon

    Lieu de l'événement: Pride center, room 104, Memorial Union Building, Place Riel Student Centre #1 Campus Drive - Saskatoon

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  • Badmington à Regina
    Badmington à Regina

    Badmington à Regina

    L'Association communautaire de Regina organise des après-midi hebdomadaires de badmington.

    Quand : Tous les dimanches de 12 h à 14 h à compter du 8 septembre 2024
    Où : Gymnase de l'école Monseigneur de Laval - 3850, Hillsdale, Regina

    Lieu de l'événement: Gymnase de l'école Monseigneur de Laval - 3850, Hillsdale, Regina

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Le Fil fransaskois

Marie-Thé Morin éblouissante dans Intrusions
Marie-Lou Bernatchez 6113

Marie-Thé Morin éblouissante dans Intrusions

Du 14 au 16 avril, la Troupe du Jour (LTDJ) a accueilli au Studio 914 de Saskatoon la pièce Intrusions, une traduction de la pièce Another Home Invasion de la dramaturge Joan MacLeod. L’artiste ottavienne Marie-Thé Morin, à la fois la traductrice du monologue et interprète pour la tournée nationale, incarne avec brio cette histoire d’amour et de résilience de la femme qui interroge sur le système de santé.

Intrusions est une coproduction du Théâtre de la Vieille 17 situé à Ottawa et du Théâtre populaire d’Acadie situé à Caraquet, au Nouveau-Brunswick.

La pièce raconte l’histoire de Jean, une femme qui retrace les événements qui causeront le placement de son époux en centre d’hébergement pour aînés. C’est l’invasion de sa maison par un toxicomane qui l’oblige à enfin accepter qu’elle ne peut plus s’occuper de son mari.

Après des années sur liste d’attente, Jean doit faire face au déchirement de se voir placer dans un centre différent de celui de son époux, les besoins de santé de ce dernier étant trop lourds pour vivre dans un centre d’appartements pour couple.

Avec subtilité et élégance, le monologue de Marie-Thé Morin révèle l’amour du couple ainsi que la résilience de cette femme âgée. Des mots qui forcent aussi le spectateur à se poser une question vitale : quel système de santé nous attend à notre vieillesse ?

Une histoire d’amour

Pour Marie-Thé Morin, Intrusions est avant tout une histoire d’amour : « Un couple va passer à travers des hauts et des bas, explique la dramaturge. Dans le cas de Jean, le bas dans sa vie de couple est l’alcoolisme d’Alex. Malgré cela, ils se sont beaucoup aimés. Il y a tous les petits retours en arrière où elle raconte le jour de son mariage et quand elle l’a rencontré lors d’une soirée dansante. »

Dans cette histoire d’amour, il y a des moments où Alex abuse de Jean verbalement. « Dans le passé du couple, l’abus était l’alcoolisme, et dans leur présent il est causé par la perte cognitive », précise Marie-Thé Morin.

« C’est ce qui fait que c’est si beau, parce qu’il ne la reconnaît pas toujours. C’est un couple qui est passé à travers des épreuves qui les ont rendus plus forts. Ils restent amoureux, mais ce n’est plus le même amour. L’amour change à travers les années. Les couples qui durent, ce sont les couples qui passent à travers des épreuves », ponctue la comédienne.

La résilience des femmes

Jean est une femme et une mère qui a survécu à l’alcoolisme et à la réhabilitation de son mari. Comme beaucoup de personnes aidantes, elle prend soin d’Alex qui souffre de sa perte cognitive et de sa perte de mobilité.

Marie-Thé Morin admire la force de son personnage : « On se rend compte qu’elle est très forte, dit-elle. C’est une des choses qui me donne envie de la jouer. Tout en étant forte, elle est épuisée, tellement épuisée qu’elle n’a pas l’énergie de se lever de la table de cuisine quand l’intrus est là. »

Les soins d’Alex demandent beaucoup d’énergie. Il se lève toutes les nuits et Jean doit l’aider. Pendant l’invasion du domicile par un toxicomane, Jean délire, parce que cela fait des nuits qu’elle ne dort pas bien.

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Marie-Thé Morin est à la fois la traductrice et l’interprète du monologue Intrusions. Crédits : Marianne Duval

Cependant, selon Marie-Thé Morin, la pièce ne célèbre pas seulement la force des femmes, mais aussi celle du couple. « Dans ses moments de lucidité, Alex est capable encore de reconnaître qu’ils sont un couple. » De plus, Alex se lève pour venir secourir Jean quand il se rend compte qu’un intrus est chez lui.

La résilience des femmes est tout de même le message que nous donne le personnage à la fin. Lors de la conclusion, Jean indique à l’auditoire qu’il y a bien des femmes dans la même situation qu’elle : « À la maison, avec nos maris, ce n’est pas toujours facile. »

En entrevue, Marie-Thé Morin confie que « c’est ça, la réalité » : « Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, et c’est plus souvent vrai que les femmes s’occupent des hommes. »

Une réflexion sur le système

Intrusions oblige à réfléchir sur le système de santé canadien vis-à-vis du vieillissement. Une réflexion qui rejoint tous les groupes d’âge, comme l’observe Bruce McKay, directeur artistique de la Troupe du Jour : « Intrusions vise les aînés, mais l’histoire touche tout le monde », assure-t-il.

Après une représentation pour un public jeunesse, un jeune homme de 18 ans s’est approché de Marie-Thé Morin pour lui dire : « Ça va nous arriver aussi. » Selon la traductrice et interprète, ces questionnements donnent à la pièce toute son importance.

« La pièce fait réfléchir bien du monde, voit-elle, et j’espère la jouer devant ceux qui ont du pouvoir dans le domaine de la santé pour qu’ils entendent le cri du cœur de ce personnage fictif qui raconte l’histoire de bien des gens. »

Quel système de santé la société offre-t-elle aux personnes âgées et vulnérables ? Pour sa part, l’interprète trouve « épeurant » de devoir prendre sa place en centre d’hébergement sans avoir son mot à dire. « Les vieux ont été jeunes eux aussi et ils ont contribué à la société », rappelle-t-elle.

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