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Actualité de l'Eau vive

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Craven Jamboree: rendez-vous de l'année ou beuverie organisée?

Pour certains, c’est LE rendez-vous de l’année, pour d’autres ce n’est qu’une gigantesque beuverie organisée. Une chose est certaine, l’évènement est populaire. 23 500 personnes par jour ont assisté au festival country annuel qui a eu lieu à Craven, dans la vallée Qu’Appelle, du 10 au 13 juillet derniers.
« Nouvelle scène 2014 »

bien plus qu’un gala!

« Nouvelle scène 2014 »

En plus d’être un tremplin pour nos jeunes chanteurs et compositeurs-interprètes vers le Chant’Ouest interprovincial, le...

au Gala d'excellence de l'Association de la presse francophone

Six mentions pour l'Eau vive

L’Association de la presse francophone (APF) a dévoilé hier, lors de son Gala annuel, les lauréats de ses Prix...

Soleil d’airain, lune d’argent

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Le Fil fransaskois

Étienne Gravel 38868

La solitude

Étienne Gravel

Étienne Gravel

C’est rare qu’on a envie de parler de la solitude et pour cause. En fait, souvent quand on le fait, comme la maladie mentale, on la décrit en métaphore. On en fait une chimère pour illustrer à nos interlocuteurs tout le malaise qu’elle impose :

C’est un «Jiminy Cricket» de 200 kilos sur l’épaule, c’est un couloir qui s’allonge et qui se répète comme un dessin animé d’Hanna Barbera à la première personne, c’est un lierre aux feuilles mortes fanées et sèches qui nous tient enlacé dans une apathique lassitude.

Là, tous les gens, les jambes croisées, l’index à l’oreille, le pouce au menton acquiescent d’un oui, murmuré, hoché et poli, accompagné d’un haussement d’épaules bien naturel : Mhooooui, j’te comprends.

Devant cette explosion d’empathie et d’embrassades mitraillées, nul n’est surpris qu’on n’évoque que rarement ce sentiment, ou est-ce un état d’être, dans les sauteries mondaines.

De toute façon le sujet est dichotomique : pourquoi parler de solitude alors qu’à chaque fois qu’on le fait nous sommes en face d’un interlocuteur. C’est n’importe quoi!

Dieu… lui il était seul. Bon… il a créé tout l’Univers pour ne plus l’être. Disons qu’il avait les moyens de ses ambitions le bonhomme : omniscience, omniprésence, omnipotence, on s’arrange pas pire avec ça.

Ça va! Ça va bien! Ça va pas pire!

Jésus… lui il a été dans le désert. Bon… techniquement, il y avait son père, qui est lui, qui était Satan qui a tenté de le séduire… Était-il encore seul à ce moment? Je ne sais plus… c’est mêlant… tous ces pouvoirs et ces crises identitaires : Saint-Trinité que c’est compliqué! 40 jours ça a duré… c’est long juste avec toi, ton père, qui est toi et ton pire ennemi qui est ton père et toi en même temps. Ça fait du monde pour un gars seul et ce n’était pas le chemin de Croix encore. Là il y avait du monde, mais pas ceux qu’ils voulaient… Ou les voulait-il?

Bah! Trêve de théologie.

Quand on parle de solitude on peut parler de torture : « Confinement solitaire, 1 semaine! » Au cachot, au donjon, on jette le pauvre bougre, on ferme la lourde porte de métal et la lumière s’éteint.

On détourne le regard devant tant de cruauté : « Non! L’absence de relations significatives est déjà assez terrible, je ne veux jamais souffrir de l’absence de tous tout court. » Même si on ne l’a jamais vécu, on comprend, ça marche. C’est sûr que le regard hagard et le visage émacié des personnages qui vivent ces moments aident à véhiculer l’émotion avec une justesse aussi implacable qu’un TGV.

Bon… revoilà les métaphores qui se pointent le bout de la figure de style. On comprend, mais ce n’est pas ce qu’on vit, enfin pas tous…

On peut parler des moments de solitude. Dans la douche, dans la voiture, dans une réunion. Là, ça laisse place à plus de discussion. Ça ouvre le débat sur la validité des moments et même des sentiments.

Un autre réflexe normal, même justifié. Qui ose parler de solitude alors qu’il est entouré d’individus qui l’écoutent? Cette effronterie ne peut pas être passée sous silence.

Ensuite, viennent, souvent… les solutions. Ah oui! Les diachylons de la solitude : « Appelle-moi, on sortira, je suis là… moi, fais des activités, va voir du monde, etc. »

Arrrrgh! Vous avez raison! Comment n’y ai-je pas pensé avant?  Là d’habitude, on devient moins populaire.

« Calme toi, on veut juste t’aider. »

Je ne veux pas de l’aide je veux juste parler de la S.O.L.I.T.U.D.E. : celle qui est là, celle qui est moi, qui est vous.

Celle qui rend impossible d’attendre du temps de personne mais qui nous demande tout le nôtre!

Ça va. Ça va bien. Ça va pas pire.

Il y a rien là!


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