Regards croisés sur la société francophone des années 1960 et 1970
REGINA - Fin septembre, le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) et la Société historique de la Saskatchewan (SHS) ont organisé une rencontre à La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina entre intellectuels, professeurs et membres de la communauté. Thème du jour : cultures politiques comparées des minorités nationales d’Amérique du Nord dans les années 1960 et 1970.
Pas moins d’une quarantaine de personnes ont participé à ce rassemblement qui a suscité beaucoup de questions et un débat de fond riche sur le legs des années 1960 et 1970 de ceux qui ont vécu et porté fièrement le fait francophone, ici en Saskatchewan et ailleurs au Canada.
Joel Belliveau, professeur agrégé au Département d’histoire de l’Université Laurentienne à Sudbury, directeur de l’Institut franco-ontarien et lauréat du Concours 2015 du CRFM, a tout d’abord présenté une communication où il a traité la façon dont les francophones en Acadie, en Ontario et au Manitoba ont vécu l’effervescence des années 1960 et 1970, en ouvrant sur des questions liées à la communauté francophone de la Saskatchewan. Une table-ronde, animée par Michael Poplyansky, qui a récemment rejoint le corps enseignant de La Cité, a permis d’explorer plus précisément ce dernier point, en présence de Suzanne Campagne, Laurier Gareau et du doctorant en histoire à l’Université de la Saskatchewan Dustin McNichol.
L’approche transnationale de Joel Belliveau, explicitée dans son ouvrage Le « moment 68 » et la réinvention de l’Acadie (Presses Universitaires d’Ottawa, 2014) et résumée lors de sa communication, permet de jeter un regard nouveau sur nos communautés en situation minoritaire et les relations entre ces différentes communautés. La table-ronde qui a suivi, riche en anecdotes méconnues des nouvelles générations et des nouveaux arrivants, a permis de mettre en valeur et de saluer tout le travail effectué par celles et ceux qui étaient montés au créneau dans les années 1960 et 1970.
Si on pense au développement de la communauté francophone de la Saskatchewan et au regard porté sur les francophones, on peut dire que le chemin parcouru est beau! L’événement a permis, d’abord et avant tout, de souligner le rôle moteur de la jeunesse, principalement étudiante, dans les années 1960 et 1970, notamment dans l’évolution des mœurs qui a suivi. On ne peut aujourd’hui s’empêcher de se demander comment la jeunesse interprète l’action collective de ses aînés et quel rôle elle jouera à son tour.
Un article détaillé, écrit par Michael Poplyansky, paraîtra ce mois-ci dans le prochain numéro de la Revue historique. Aussi, la vidéo de l’événement sera disponible dans les jours à venir sur le site internet de La Cité : www.lacite.uregina.ca