La carte de santé bilingue, c’est bon pour la santé !
Khady Florent

La carte de santé bilingue, c’est bon pour la santé !

Imaginez que vous arriviez dans votre centre de santé communautaire... Et pour la première fois, à l’accueil, une personne vous demande votre langue de préférence. Vous répondez : « Français ». Et là, comme par magie, vous êtes reçu par un médecin qui parle votre langue ! Vous pouvez expliquer clairement ce qui ne va pas. La consultation est un échange fluide et vous repartez avec des conseils précis. Le rêve, non ?

C’est exactement l’objectif de la carte de santé bilingue.

Quand on vit en milieu minoritaire, il est souvent compliqué de trouver un professionnel de santé qui parle français.

La solution envisagée est simple : ajouter votre langue préférée à votre carte de santé !

Pourquoi c’est important ?

Si votre langue est indiquée sur la carte de santé, les hôpitaux et les centres de santé sauront tout de suite que vous préférez recevoir des soins en français.

Cela leur permettra de mieux s’organiser pour avoir plus de professionnels capables de vous parler dans votre langue.

Résultat : moins de stress pour vous et moins de risques d’erreurs pendant les consultations.

Comment c’est possible ?

Pour que ce système fonctionne bien, il faudrait que plus de gens osent indiquer : « Je préfère des soins en français ».

Il faudrait aussi recruter davantage de médecins et d’infirmiers bilingues pour répondre aux besoins.

À l'Île-du-Prince-Édouard, ils ont ajouté la préférence de langue dans la carte de santé depuis 2016. Malgré ça, en 2022, seulement 31 % des gens là-bas avaient indiqué leur langue préférée. Pourquoi ? Car certains ont peur de devoir changer de médecin, par exemple.

Au final, ajouter votre langue préférée à votre carte de santé, c’est un petit geste qui peut faire une grande différence.

Bien plus qu’une formalité administrative, c’est une aide pour améliorer l'accès aux soins pour les francophones en milieu minoritaire.

C’est un moyen de vous assurer des soins de qualité, dans une langue que vous comprenez. Cela limite les difficultés liées à la barrière de la langue et les risques d’erreurs.

D’ailleurs, bonne nouvelle : le Manitoba vient d’adopter cette mesure ! Les Manitobains auront bientôt une carte de santé avec leur langue de préférence.

Si la Saskatchewan décide d’adopter cette carte à son tour, tout le monde devra jouer le jeu pour qu’elle soit efficace. C'est-à-dire : vous, les fournisseurs de soins et le gouvernement.

Plus il y aura de professionnels capables de parler votre langue, plus il sera facile d’avoir des soins qui respectent qui vous êtes. Alors, la prochaine fois qu'on vous demandera votre langue de préférence, n’hésitez pas !


 Cette chronique est commanditée par la Société Santé en français.

Imprimer
6496 Noter cet article:
Pas de note

Actualité juridique (L'Eau vive)

Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron

Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron

Le statut du français dans l’Ouest canadien : la cause Caron

Afin de bien comprendre les enjeux de la Cause Caron, le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) de l'Institut français à l’Université de Regina et l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS) ont publié un ouvrage scientifique sur la question.

La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada

La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada

OTTAWA - Une contravention unilingue anglophone est à l’origine de la saga judiciaire de Gilles Caron et de Pierre Boutet qui pourrait aujourd’hui changer l’histoire des minorités francophones de l’Alberta et de la Saskatchewan. Après un parcours juridique de 12 ans, la Cour suprême du Canada a entendu leur cause le vendredi 13 février...

La directive en matière de soins de santé

La Loi sur les directives en matière de soins de santé et la prise de décisions au nom d’autrui (Health Care Directive and Substitute Health Care Decision Makers Act) fournit le cadre nécessaire à la préparation d’une directive en matière de soins de santé en Saskatchewan. Avant que cette loi n’entre en vigueur, on utilisait le terme testament biologique.

RSS
Première678910111214

Nouvelles de l'AJEFS


Centre Info-Justice

L'AJEFS sur Facebook