Éducation dans la langue de la minorité : les choix des provinces déterminant dans la distribution des fonds
Inès Lombardo – Francopresse
/ Catégories: Éducation, Francophonie

Éducation dans la langue de la minorité : les choix des provinces déterminant dans la distribution des fonds

Le ministère de Patrimoine canadien a expliqué que certains établissements anglophones hors Québec pourraient bénéficier d’une partie des fonds réservés pour l’enseignement de la langue seconde dans le cadre d’ententes avec les provinces et territoires, sous condition et sous réserve du choix des provinces.

Les provinces et territoires ont jusqu’au 21 mars pour signer les ententes avec le fédéral issues du Protocole d’entente relatif à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde, qui distribuera 1,4 milliard de dollars cette année, réparti entre les provinces.

L’argent destiné à la langue seconde s’élève à près de 678 millions de dollars, quand l’éducation postsecondaire dans la langue de la minorité obtient 104 millions de dollars et l’enseignement dans la langue de la minorité (écoles élémentaires et secondaires), plus de 700 millions de dollars.

La répartition du milliard entre les provinces et territoires est précisée dans le Protocole.

Provenance des sommes

Ce financement de 1,4 milliard est un mélange de fonds de base distribués annuellement  et de fonds additionnels. Ce n’est pas de l’argent nouveau, car il est prévu dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023–2028.

Cet argent est divisé entre quatre éléments :

  • Enseignement dans la langue de laminorité : plus de 700 millions $
  • Enseignement de la langue seconde : plus de 570 millions $
  • Éducation postsecondaire dans la langue de la minorité : 104 millions $
  • Recrutement et rétention d’enseignants et enseignantes (dans les écoles de langue française en situation minoritaire et les programmes d’immersion et de français langue seconde) : près de 50 millions $

En fonction de la nature de l’établissement et son emplacement (au Québec ou hors Québec), l’enseignement de la langue seconde ou de la langue de la minorité disposent  de fonds fédéraux bien distincts.

Condition

Comment cet argent sera ensuite utilisé par les provinces, et pour quels établissements? Ce sera à elles de le déterminer.

Ce qui est toutefois déjà très clair, «ce sont les critères», affirme d’emblée une porte-parole de Patrimoine canadien, en entrevue avec Francopresse.

Cette dernière certifie que les établissements anglophones en dehors du Québec sont bel et bien admissibles à recevoir cet argent, «tout comme les établissements francophones au Québec», précise-t-elle.

À une condition toutefois : que l’argent serve à financer des programmes ou des cours enseignés dans la langue seconde.

Langue première ou langue seconde?

La langue seconde est définie comme «toute langue apprise suite à l’acquisition de la langue première», rapporte l’Encyclopédie canadienne. Dans le cas d’anglophones en dehors du Québec, ce serait le français, explique Patrimoine canadien.

L’enseignement dans langue de la minorité est destiné aux étudiants dont la langue maternelle est le français ou l’anglais, mais qui vivent dans une province où leur langue est minoritaire.

Par exemple, les francophones en dehors du Québec qui ont le français comme langue maternelle bénéficient des fonds fédéraux de la langue de la minorité.

Ainsi, les établissements choisis pour recevoir des fonds ont toute leur importance pour les communautés francophones en situation minoritaire, qui sont très souvent en manque d’écoles, d’université et de programmes de qualité dans leur langue.

Pour rappel en 2021, 292 000 enfants admissibles à une éducation en français sur 452 0000 ont fréquenté ou fréquentent une école de langue française minoritaire.

Une entente à signer avant le 31 mars

Un système de reddition de comptes existe pour que le fédéral – sans s’ingérer dans les compétences des provinces – ait accès à la répartition des fonds des provinces entre les établissements et programmes de langues officielles.

Pour le moment, Patrimoine canadien n’a pas accès à la répartition de l’argent entre les établissements et programmes, puisque les discussions entourant les ententes avec les provinces et territoires sont en cours. Ces dernières ont jusqu’au 31 mars pour les signer et absorber, puis distribuer l’argent selon leur choix, insiste le ministère.

À ce jour, seule la Colombie-Britannique a signé l’entente, mais les détails n’ont pas été dévoilés.

Imprimer
3188 Noter cet article:
Pas de note

Actualité juridique (L'Eau vive)

Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron

Un ouvrage pour comprendre les enjeux de la Cause Caron

Le statut du français dans l’Ouest canadien : la cause Caron

Afin de bien comprendre les enjeux de la Cause Caron, le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) de l'Institut français à l’Université de Regina et l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS) ont publié un ouvrage scientifique sur la question.

La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada

La cause Caron entre les mains de la Cour suprême du Canada

OTTAWA - Une contravention unilingue anglophone est à l’origine de la saga judiciaire de Gilles Caron et de Pierre Boutet qui pourrait aujourd’hui changer l’histoire des minorités francophones de l’Alberta et de la Saskatchewan. Après un parcours juridique de 12 ans, la Cour suprême du Canada a entendu leur cause le vendredi 13 février...

La directive en matière de soins de santé

La Loi sur les directives en matière de soins de santé et la prise de décisions au nom d’autrui (Health Care Directive and Substitute Health Care Decision Makers Act) fournit le cadre nécessaire à la préparation d’une directive en matière de soins de santé en Saskatchewan. Avant que cette loi n’entre en vigueur, on utilisait le terme testament biologique.

RSS
Première678910111214

Nouvelles de l'AJEFS


Centre Info-Justice

L'AJEFS sur Facebook