Jean-Pierre Picard
/ Catégories: 2014, Éditorial, Opinion

On n’a plus le patrimoine qu’on avait!

Lundi dernier, les dirigeants des organismes fransaskois ont participé au volet saskatchewannais d’un exercice d’information/consultation initié au niveau national par Patrimoine canadien. Le but était de présenter la « nouvelle logique d’investissement » de Patrimoine canadien, qui s'aligne sur les priorités établies dans la nouvelle Feuille de route pour les langues officielles, laquelle servira de bible au gouvernement fédéral pour orienter ses investissements dans la francophonie jusqu’en 2018.

Le document d’information distribué à le rencontre déclare d’emblée qu’il faut « ... mettre l’accent sur des services directs et des résultats concrets pour la population, améliorer leur efficacité et éviter le chevauchement des activités. » Jusque là, ça va.

Dans ses analyses, Patrimoine canadien estime qu’en 2012, 23% des organismes avaient des enjeux qui ne concordent plus avec sa nouvelle grille de priorités. Certains l’ont découvert brutalement, comme l'Association communautaire fransaskoise de Gravelbourg (ACFG) qui a vu son financement radicalement amputé l’année dernière.

On demande à la communauté francophone de s’ajuster, d’adapter sa culture de développement aux changements de politiques ou d’approche de notre principal bailleur de fonds, mais on n’offre pas le soutien nécessaire à cet ajustement.

Pour ceux qui se souviennent, dans les années ‘80, les agents locaux de Patrimoine canadien (alors appelé Secrétariat d’État) avaient pour titre agents de développement communautaire. Ils étaient, pour la plupart, proactifs auprès des organismes. Ils participaient aux réunions des organismes, rencontraient régulièrement les employés pour leur prodiguer des conseils, les aidaient à élaborer des stratégies de développement.

De plus, ces employés faisaient des pieds et des mains pour convaincre d’autres ministères de contribuer au développement de la communauté francophone. On appelait ça la concertation interministérielle. Aujourd’hui, comme le soulignait une participante à la rencontre de lundi, nous sommes laissés à nous-même pour aller frapper aux portes des autres ministères, et la grande majorité du temps, le seul résultat est un sourire.

Nos liens avec Patrimoine canadien se font maintenant par le biais d'agents de programmes qui sont beaucoup moins nombreux et dont les ressources sont plus limitées. C’est surtout le changement d’appellation de leur poste qui est significatif. Leur mandat est de s’assurer que nous comprenons bien les critères des programmes et, au mieux, ils peuvent nous aider à articuler nos demandes pour satisfaire aux exigences du gouvernement.

La communauté fransaskoise a mis sur pied le Comité d’évaluation et de propositions sur le financement qui, après un processus de concertation et de planification communautaire, soumet des recommandations à Patrimoine canadien. Depuis quelques années, il y a eu plusieurs cas de recommandations de financement favorables qui ont été refusées, non pas au niveau des bureaux régionaux de Patrimoine canadien, mais au bureau du ministre du Patrimoine. C’était du rarement vu. Il y a de quoi se questionner quand le gouvernement fait fi d’un processus de consultation par lequel une communauté établit ses priorités.

La prochaine fois que la communauté fransaskoise verra ses recommandations refusées, j’aimerais voir nos dirigeants jouer de fermeté, quel que soit l’organisme affecté. Il faut se montrer solidaires si l’on veut que le gouvernement respecte NOS priorités. 

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